dimanche 8 mars 2009

LES LYCÉENS REJOIGNENT LE MOUVEMENT CONTRE LA LOI LRU

Liberté 62 n°784- Le 23 Novembre 2007 - 6 - Social


LES LYCÉENS REJOIGNENT LE MOUVEMENT CONTRE LA LOI LRU


Jérôme Skalski

Le mouvement de contestation de la loi LRU a pris encore de l'ampleur cette semaine. Dans la région lilloise, il s'est étendu des universités de lettres et de sciences à celle de droit et à l'IUT de Tourcoing mobilisant étudiants et personnels. Les lycéens sont aussi entrés dans le mouvement.

DES assemblées générales (AG) et des opérations de blocage ont été organisées dans différents lycées de Lille (Queneau, Montébello, Fénelon, Faidherbe...). Dans le Pas-de-Calais, l'université d'Arras et quelques lycées de la région lensoise sont rentrés dans le mouvement. Mardi, la participation des étudiants et des lycéens à la manifestation des fonctionnaires pour l'emploi et le pouvoir d'achat a été plus que sensible.

Extension de la mobilisation aux lycées

Cette extension du mouvement anti- LRU des universités aux lycées a pu être observée partout en France. L'Union nationale lycéenne (UNL) a fait ainsi état en début de semaine d'une dizaine de lycées bloqués à Paris, tandis que la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) a affirmé qu'une "centaine" de réunions d'information sur le mouvement de mardi et sur la loi sur l'autonomie des universités se sont tenues dans des lycées. "On comptait une dizaine de lycées bloqués à Paris (Colbert, Lamartine, Hélène- Boucher...), a affirmé l'UNL dans un communiqué, qui ajoute qu"'un lycée était bloqué à Tours par les élèves suite à un vote en assemblée générale" et que "dans deux autres, des barrages filtrants ont été installés". "D'autres lycées étaient bloqués dans certaines grandes villes de France" (Tours, Avignon, Marseille, Orléans, Angoulême, Lyon...) ajoute le syndicat. "Les lycéens sont en première ligne aujourd'hui dans la mobilisation unitaire pour manifester leur rejet des coupes budgétaires dans l'Education nationale et du risque de sélection contenu dans la loi Pécresse sur l'autonomie des universités", explique-t-il. De son côté, la FIDL a appelé dans un communiqué "l'ensemble des lycéens à amplifier le mouvement en se mobilisant jeudi 22 novembre par le biais de manifestations, d'assemblées générales, de sit-in, et de happenings".


Plus de la moitié des universités françaises mobilisées

Du côté des universités, on pouvait dénombrer mardi plus de 44 sites universitaires mobilisés, dont 30 bloqués à divers degrés (blocus, barrages filtrants, fermetures administratives...). Dans le détail, outres les universités de Lille I, de Lille II, de Lille III et d'Arras étaient bloqués pour tout ou parti, les universités d'Amiens, d'Angers, d'Aix-Marseille, de Bordeaux I, Bordeaux II et Bordeaux III, de Caen, de Chambéry, de La Rochelle, du Havre, de Limoges, de Montpellier II, de Nancy II, d'Orléans (lettres, sciences), de Paris III, de Pau, de Perpignan, de Poitiers, de Reims (droit et lettres), de Rennes I et II, de Rouen, de Toulouse II et III, de Tours et l'IUT de Tarbes. Des barrages filtrants ont été installés devant les universités de Grenoble I et III, ou pour accéder à la bibliothèque de Tours. Aix-Marseille I, Montpellier III, Nantes, Paris I-Tolbiac et Paris VII, Strasbourg II, Saint-Etienne étaient fermées par décision de l'administration. Anoter aussi, la quatrième coordination nationale étudiante contre la loi LRU se tiendra samedi et dimanche à Lille. La troisième réunion de la coordination s'était déroulée le week-end dernier à Tours et avait rassemblé les 165 étudiants mandatés représentant les universités mobilisées.

Le PCF a déposé une loi pour l'abrogation de la loi Pécresse

Si Ségolène Royal, l'ex-candidate socialiste à l'élection présidentielle a affirmé mardi que "l'autonomie des universités est une bonne réforme", le député communiste du Val-de- Marne, Pierre Gosnat, a annoncé avoir déposé vendredi dernier une proposition de loi pour l'abrogation de la loi Pécresse, afin de manifester le soutien des élus communistes aux étudiants en grève. "Solidaire avec les étudiants grévistes", Pierre Gosnat demande, dans un communiqué, que le débat sur la loi d'autonomie des universités "soit à nouveau ouvert à l'Assemblée nationale". Selon le député communiste, "la mise en concurrence des universités, la privatisation du financement de l'enseignement supérieur français, le manque de démocratie dans le fonctionnement des établissements sont sous-tendus" par l'application de la loi Pécresse du 10 août 2007, dont il demande l'abrogation.

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