vendredi 17 avril 2009

LE SERVICE PUBLIC SE MOBILISE


Enseignants, élèves, parents d'élèves, étudiants, chercheurs, le monde de l'éducation nationale, «de la maternelle à l'université», s'est mobilisé ce jeudi pour une nouvelle journée d'actions avec "1 000 manifestations et rassemblements" programmés partout en France.

Protestant notamment contre les suppressions de postes dans l'Education nationale (13 500 en 2009), l'Enseignement supérieur et la recherche (900 en 2009) et contre les réformes du statut des enseignants-chercheur, la masterisation des concours et la loi LRU, 25 organisations, dont les principaux syndicats enseignants ont organisé jeudi 02 avril, "1 000 manifestations et rassemblements devant les établissements scolaires, les universités et sur les places publiques". Les rendez-vous étaient surtout prévus en fin d'après-midi et en soirée "après l'école ou le travail", localement, avec des manifestations, des défilés , des pique-niques, des retraites aux flambeaux ou encore des opérations «nuit des écoles».
Neuvième semaine de mobilisation de l'université
Sur le front universitaire, à l'échelle nationale, sous l'impulsion notamment de la Coordination nationale des universités et d'une intersyndicale FSU, CGT, Solidaires, FO, Sauvons l'université, Sauvons la recherche et Unef, cette journée a marqué la neuvième semaine de mobilisation des enseignants-chercheurs, des personnels et des étudiants contre les réformes du gouvernement. Preuve d'une inscription du mouvement dans la durée, mercredi, sur 80 universités de France métropolitaine, une quarantaine d'établissements était en grève ou faisaient l'objet de blocage dont, en particulier les universités de Bordeaux III et IV, Avignon, Lille III, Paris I, III, V, VIII, X, XII, XIII, Bordeaux II, Lyon I et II, Clermont-Ferrand II, Dijon, Nice, Aix-Marseille I et III, Montpellier II, Toulon, Lille I, Lille II, Amiens, l'université d'Artois, du Littoral Côte d'Opale, Reims, Toulouse III, Caen, Le Havre, Orléans, Brest, Rouen, Tours, Besançon, Poitiers, Marne-la-Vallée et Saint-Etienne.
« Fac en danger, Artois lève-toi !»

Dans le département du Pas-de-Calais, à Arras, entre les Assemblées Générales du mercredi 25 mars et du 1er avril, différentes actions ont scandé la semaine de mobilisation universitaire avec notamment le déploiement sur le Beffroi d'une banderole de 20 mètres de long sur lequel était inscrit " Fac en danger, Artois lève-toi !", une manifestation en ville au cours de laquelle les étudiants ont brulé symboliquement les «réformes» en place publique, plusieurs conférences et un meeting de soutien au mouvement étudiant ayant rassemblé plus de 80 personnes représentants syndicats et partis politiques sur le campus. Un nouveau rendez-vous a été donné vendredi 03 avril à 18H00, amphi Churchill, «pour discuter à nouveau et évoquer les perspectives des mouvements sociaux» selon les termes du Comité d'action des étudiants arrageois. Au terme de l'AG du mercredi 1er avril, la reconduite du blocage de l'université a été votée avec 320 voix « pour » et 151 voix «contre». Une prochaine AG a été programée le jeudi 9 avril à 12H30, amphi Churchill.

J.S.

AVEC LES SALARIES EN LUTTE


Trois points étaient à l'ordre du jour du Comité Fédéral qui s'est déroulé vendredi 26 mars au siège départemental du PCF, la situation internationale et nationale, le plan de campagne des européennes avec une dizaine de rendez-vous fixés jusqu'au mois de juin ainsi que la question de la liste conduite par Jacky Hénin.

Dans son rapport introductif au débat, Hérvé Poly, secrétaire départemental de la Fédération, du PCF du Pas-de-Calais a tout d'abord salué la victoire aux élections présidentielles du FMLN au Salvador, victoire mettant un terme à vingt ans d'hégémonie de l'ARENA, le parti tristement célèbre des escadrons de la mort. «Certes le programme du FMLN est modéré a-t-il précisé, mais il a le soutient d'une base plus révolutionnaire qui réclame des changements fondamentaux. Une bonne nouvelle donc pour cette région du monde et pour Cuba qui résiste à l'impéralisme américain qui a toujours considéré ces pays comme son précarré.» Madagascar a fait ensuite l'objet de son intervention. «Bien loin d'un soulèvement populaire pour la démocratie comme le martèle les médias» ce pays qui, malgré un taux de croissance de près de 6% en 2007, voit 70% de sa population vivre avec moins d'un dollar par jour et plus de 59% de sa population souffrir de malnutrition chronique, «conséquences de la politique de prescriptions néo libérales du FMI», est actuellement au centre d'une lutte d'influence entre les Etats-unis et la France.

La crise actuelle prétexte et moyen pour les grands groupes à des restructurations pour maintenir le niveau élevé des dividendes


«L'actualité de ces prochains jours, a souligne Hérvé Poly c'est le sommet du G20 à Londres où les grands de ce monde vont tenter de laisser croire à un nouveau Bretton Woods, ou l'on refonderait le capitalisme, voire ou l'on le moraliserait, pour tromper les peuples», opération de communication à mettre en rapport avec celle, en France, de Nicolas Sarkosy sur les «parachutes dorés». «Nous savons bien que la montagne accouchera d'une souris a-t-il prévenu. Les discours optimiste d'une sortie de crise venu des Etats-Unis n'ont qu'un seul but faire oublier la crise actuelle prétexte et moyen pour les grands groupes à des restructurations pour maintenir le niveau élevé des dividendes. La casse de l'emploi étant pour les multinationales la seule variale d'ajustement utilisé pour maintenir leurs profits.» Car la crise n'est pas derrière nous a précisé Hervé Poly, «les chiffres du chômage du mois de février le confirme avec 80.000 chômeurs de plus en février après un mois de janvier record de 90.000 chômeurs. En 2 mois cela représente pas moins de 170.000 chômeurs.»

Une bataille idéologique d'ampleur est engagée

Cette situation doit mettre les communistes en alerte. Une bataille idéologique d'ampleur est engagée par les tenants du capital pour maintenir et développer, malgré la crise, et avec son aide, le système actuel et sa libéralisation. «Bruxelles demande à la France que dès 2010 notre pays revienne à l'objectif du pacte de stabilité de 3%, le plus vite possible a insisté Hervé Poly : «Ce dogme de la réduction de la dépense publique lié au traité de Maastricht est la conséquence directe du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, de la baisse des moyens pour l'école, de la recherche et de la santé voué à la marchandisation avec la réforme Bachelot sur l'hôpital.»
Dans cette bataille, le capital n'a pas partie gagnée. Partout en Europe des luttes se développent, en France mais aussi en Grèce et dans d'autres pays. La chute du gouvernement Tchèque qui assure la présidence de l'Union Européenne sur fond de ratification du traité de Lisbonne avec un sénat hostile est aussi un des éléments importants qui doivent être intégrer dans la campagne des européennes.

Faire le lien entre la politique de Nicolas Sarkozy et celle de Bruxelles, politique nationale et européenne

«Autre élément a-t-il fait remarquer, celui de la menace qui pèsent sur les services sociaux d'intérêts général (SSIG) qui concerne le logement social, l'aide à l'enfance, l'aide à la personne en difficulté et qui sont aujourd'hui sous la menace d'une bombe à retardement, car demain ils pourraient être soumis aux mêmes règles de concurrence que n'importe quelle entreprise privée, après la libéralisation des secteur de l'énergie, des télécoms, des services postaux ou des transports. Il faut savoir que depuis trois ans notre groupe, le groupe GUE au parlement européen, se bat pour la mise en place d'une directive permettant de mettre à l'abri ces services des règles du marché, refus de Bruxelles. Les SSIG sont un secteur alléchants pour les financiers, il draine 1400 milliards d'euros annuels. Bruxelles tente de répondre qu'une telle directive que nous défendons est contraire au traité de Lisbonne. Raison de plus d'ouvrir le débat public sur cette question comme nous l'avions fait avec la directive Bolkestein qui d'ailleurs dans sa nouvelle version de libéralisation des services doit être transposé dans le droit français (...) Il y aussi l'avenir des maternelles transformé en jardin d'enfants, la privatisation des gares au nom de la concurrence libre et non faussée, l'ouverture à la concurrence du trafic passagers ferroviaire au nom d'une directive européenne. La LRU, l'autonomie des universités directement inspirée du Sommet de Lisbonne cosigné par Jospin et Chirac de faire de l'Europe : l'économie de la connaissance la plus compétitive du monde. »
Partant de ce point, Hervé Poly a insisté sur la nécessité, dans la campagne européenne, de faire le lien entre la politique de Nicolas Sarkozy et celle de Bruxelles, politique nationale et européenne ainsi que la double implication du PPE (la droite européenne) et du PSE (Parti socialiste européen) dans l'élaboration de cette dernière.

Porter la colère de notre peuple, être à l'offensive


«Nous devons dans le même temps porter la colère de notre peuple a-t-il conclu, colère qui s'exprime dans les entreprises en proie aux plans de licenciements, aux fermetures de site. La victoire en Guadeloupe et en Martinique, le succès des manif du 29 janvier, et surtout du 19 mars appelle de notre part à amplifier notre présence, à développer nos idées et nos propositions. C'est le sens des diverses propositions de loi sur la taxation des dividendes comme l'a fait Alain Bocquet, sur les licenciements comme le fait Marie-Georges Buffet, ou encore la réactualisation par le groupe au Sénat sur les fonds publics. Dans ce rapport de force avec le gouvernement en place nous ne sommes pas en manque d'initiative. Dans toutes nos rencontres avec les salariés en lutte nous devons porter des propositions concrètes pour le monde du travail. Dans les différentes rencontres que nous allons avoir dans le cadre des européennes nous devons populariser ses propositions qui nous permettent de dépasser les simples slogans et formules incantatoires. Sur toutes ces questions nous devons être à l'offensive.»

Après avoir exposé le plan de campagne du PCF pour les européennes avec une dizaine de rendez-vous militants dans le département ainsi que les motifs d'une motion proposée au vote du CF pour accélérer et optimiser l'engagement des communistes en faveur de la liste conduite par Jacky Hénin, un débat s'est engagé qui a donné lieu à divers éclaircissement ainsi qu'au vote de la motion précédemment évoqué à une quasi-unanimité.

J.S.

«LA SOLIDARITÉ QUE NOUS PRATIQUONS AVEC CUBA N’EST PAS À SENS UNIQUE»



A l'occasion du débat sur l'émergence du socialisme en Amérique latine qui s'est déroulé, dans le cadre de la fête de la section des communistes de l'Arrageois, le 15 mars dernier en présence d'Ernesto Rey Pino, premier secrétaire de l’ambassade de Cuba en France, Liberté 62 s'est entretenu avec Laurent Baraffe, président du Comité France-Cuba Pas-de-Calais.

Liberté 62 : «Que pouvons-nous apprendre de Cuba et du peuple cubain ?»

Laurent Baraffe : «Les débats et les échanges que nous entretenons avec nos camarades cubains sont l'occasion de mieux prendre contact avec la réalité cubaine mais aussi d'échanger et de mettre en perspective notre propre réalité sociale et politique, par contraste et, grâce à ces échanges de vues, par ce que leur regard nous apprend sur nous-même. Ils nous impliquent mieux encore dans notre propre vie politique et sociale. La solidarité que nous pratiquons avec Cuba n’est pas à sens unique. L'internationalisme, la solidarité interntionaliste est une solidarité réciproque qui loin de nous éloigner, nous rapproche de notre combat quotidien. Au nom de France-Cuba Pas-de-Calais, je tiens à remercier notre camarade Ernesto Rey Pino, premier secrétaire de l’ambassade de Cuba en France d’avoir fait le déplacement pour ce débat.»

Liberté 62 : «Mais pourquoi Cuba pour le combat internationaliste ?»


Laurent Baraffe : «Il faut souligner l'intérêt particulier que nous portons au peuple cubain qui par son courage, son esprit de résistance et son effort constructif est une stimulation pour nous et un exemple. Dans la réalité cubaine, nombreux sont les caractères positifs qui peuvent et doivent nous inspirer. Par exemple, ainsi que l'a montré le film projeté avant le débat, l'éducation, la culture et la santé sont gratuites à Cuba et accessibles à tous. Le peuple cubain n'a pas une vision étroite des choses. Son projet est centré sur l'homme, le progrès, le souci collectif et la solidarité.»

Liberté 62 : «Quel message pour France-Cuba Pas-de-Calais ?»


Laurent Baraffe : «Nous incitons le plus grand nombre à nous rejoindre et à prendre part à notre association, à participer à nos initiatives et à nos manifestations. Par ce biais, à mettre en oeuvre un internationalisme concret, solidaire, prolétarien, et à créer le maximun de base de lutte dans notre combat commun pour renverser la société capitaliste et à son système.»

J.S.

Pour tout renseignement, contacter le siège du Comité France-Cuba Pas-de-Calais, 1 place Victor Hugo, 62 000 Arras – Tel. 03 21 71 26 85.