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samedi 16 janvier 2010

LIBEREZ SALAH HAMOURI !

Cela fera-t-il cinq ans à la date du 13 mars 2005 qu'aura été emprisonné Salah Hamouri, jeune compatriote franco-palestinien, dans les geôles israéliennes ? C'est la question que se posent les personnes qui sont mobilisées pour sa libération et qui voient arriver cette date anniversaire avec consternation.

Rappel des faits sur la base de la «biographie» de Salah Hamouri exposée en détail sur le site de son Comité national de soutien ainsi que de la «simple vérité».

Rappel des faits

Arrêté une première fois le 30 septembre 2001, juste avant sa rentrée scolaire en classe de première, Salah Hamouri, alors âgé de 16 ans, se trouve placé deux mois en isolement à la Moskobieh, centre d’interrogatoire et de détention de Jérusalem. Il est jugé et condamné à cinq mois de détention pour avoir collé des affiches et fait de la «propagande anti-israélienne» dans le cadre scolaire. Libéré en janvier 2002 après avoir passé le reste de sa détention dans la section des mineurs à la prison de Hasharon, il réintégre son lycée et poursuit ses études jusqu'à l’obtention de l’équivalent du baccalauréat en juin 2003. Il s'engage alors dans des études de sociologie à l’université de Bethlehem. A la fin du mois de février 2004, Salah Hamouri est arrêté une seconde fois alors qu’il passait la soirée chez des amis. Une des personnes présente étant recherchée par l’armée israélienne, l'ensemble des jeunes présents sont arrêtés. Salah Hamouri passe quatre mois en «détention administrative» dans différents camps militaires (Ofer, Katziot puis Maggido) au motif de cette seule présence.

Sept ans de prison pour un «délit» imaginaire

Troisième et dernière arrestation le 13 mars 2005. Alors qu’il se rend à Ramallah, Salah Hamouri est emmené à la prison de Moskobiah à Jérusalem. Il reste trois mois en isolement et en interrogatoire. Un mois après son arrestation, sa famille apprend par la presse qu’il est accusé d’avoir «comploté» avec deux autres jeunes contre Ovadia Yossef, un dirigeant du parti israélien Shass. Un «complot» qui se ramène pour eux, en fait, à être passés en voiture, au ralenti, devant le domicile du chef spirituel de ce parti d’extrême droite ultraorthodoxe quatre mois auparavant. A cela s’ajoute la «présomption» de l’appartenance de Salah Hamouri à un mouvement de jeunesse réputé proche du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) organisation dont il n’a jamais été membre. Un «délit d’intention» est constitué par le tribunal militaire. Salah Hamouri est transféré à la prison de Beersheba où il reste un an et demi pour rejoindre ensuite celle de Hadarim, puis de Rimonim. Le 17 avril 2008, après trois ans d’emprisonnement au cours desquels une vingtaine d’audiences ont fait l’objet de reports successifs faute de témoins et d’éléments de preuve permettant d’établir sa culpabilité, Salah Hamouri est condamné par le tribunal militaire d’Ofer à sept ans de prison pour «complot et appartenance aux jeunesses du FPLP», et ceci à la suite d’une procédure de «plaider coupable» qu'il a été contraint d’accepter sous la menace d'une lourde aggravation de sa peine. Depuis, Salah Hamouri a fait l’objet d’un nouveau transfert et se trouve à la prison de Gilboa au nord d’Israël. Selon les termes du «jugement», il sera libérable le 21 novembre 2011.

«Telle est donc la simple vérité»

«Telle est donc la simple vérité» : sept années de prison imposées par une «justice» de cauchemar pour un «délit» imaginaire La chose semble relever d'un mauvais roman aux allures kafkaïennes. Elle est pourtant réelle et se déroule à quatre heures de vol de Paris, dans un Etat, «ami» de la France et pour un citoyen français.
«Notre jeune compatriote français est donc un otage» indique l'appel du Comité national de soutien à Salah Hamouri signé à l'heure actuelle par des centaines de personalités appartenant à diverses organisations associatives, syndicales et politiques : « Il est otage de l’occupation israélienne qui juge ceux qu’elle opprime. Il est otage de la “justice” militaire israélienne qui l’a contraint à s’accuser faussement sous peine d’une sanction plus lourde s’il refusait son chantage.» Afin de faire plier l'Etat d'Israël et faire sortir le gouvernement français du «silence assourdissant» entretenu autour du scandale de la détention de Salah Hamouri la mobilisation en faveur de la libération de Salah Hamouri s'étend. Dans le département, le Comité régional du Nord-Pas-de-Calais de soutien à Salah Hamouri organise le lundi 18 janvier 2010, de 10 h 30 à 12 h 30, une réunion publique et une conférence de presse à la Maison des Sociétés d'Arras.

Salah Hamouri est un otage français de l'Etat israëlien


Pour que le 13 mars 2010 ne soit pas la date anniversaire d'une année de détention supplémentaire de Salah Hamouri dans les prison militaires israëliennes et que le gouvernement français fasse le nécessaire pour faire cesser, avant cette date, le scandale de son incarcération, chacun est convié à cette réunion ainsi qu'à rejoindre le Comité national de soutien à Salah Hamouri en signant – en ligne, en particulier, sur le site régional de l'AFPS du Nord-Pas-de-Calais - l'appel du Comité national de soutien à Salah Hamouri ou en rejoignant le Comité de parrainage à salah Hamouri.

Art. J.S. Liberté 62 n°896

mercredi 23 septembre 2009

TABLEAU NOIR POUR UNE RENTREE SCOLAIRE

Tableau noir pour une rentrée scolaire

Selon les récentes déclarations du ministère de l'Education nationale, du rectorat et de l'inspection académique du Nord-Pas-de-Calais, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes scolaires à l'occasion de cette rentrée 2009. Une impression loin d'être partagée par les représentants de la FSU 62 réunis en conférence de presse ce lundi 7 septembre à la Maison des Sociétés d'Arras. Le contraste est même flagrant entre l'image officielle donnée de cette rentrée 2009, image flateuse pour le gouvernement et largement relayée par la plupart des grands médias, et la réalité constatée sur le terrain.

Loin de la vision idylique de la rentrée 2009 présentée officiellement par les représentants de l'Etat, les responsables syndicaux de la FSU 62 – FSU, SNES, SNUipp et SNEP - , à l'occasion d'une conférence de presse qui les a rassemblé en début de semaine à Arras, chiffres en main et témoignages à l'appui, dressent non seulement, pour cette rentrée 2009, le portrait d'une académie du Nord-Pas-de-Calais largement sinistrée mais qui s'enfonce de plus en plus dans le rouge, conséquences, principalement, de la réduction du nombre des postes d'enseignants dans la région depuis presque dix ans.

«Des centaines d'élèves de l'académie se retrouvent sans classes et bloqués pour poursuivre ou finir leur scolarité»


«D'abord il y a un gros scandale en cette rentrée» explique Catherine Piecuch du SNES-FSU : «Des centaines d'élèves de l'académie se retrouvent sans classes et bloqués pour poursuivre ou finir leur scolarité». Des exemples de ce fait se retrouvent dans tous les bassins scolaires du département. Ce sont les élèves titulaires d'un CAP à la fin de l'année 2008-2009 à qui l'administration rétorquant que le CAP est un diplôme de fin d'étude sont poussés en dehors du milieu scolaire. Même cas de figure pour les élèves titulaire d'un BEP . «Par exemple souligne Catherine Piecuch, les élèves qui ont obtenu un BEP carrières sanitaires et sociales pour qui la poursuite d'études est d'entrer en classe de ST2S se retrouvent face à un mur sans avoir la possibilité de continuer leur scolarité sur leur bassin scolaire.» Autre exemple : «Des élèves de seconde qui ne peuvent pas accéder aux premières pour lesquelles ils avaient été acceptés à l'issue des conseils de classe de fin d'année. A Boulogne, c'est par exemple une dizaine d'élèves qui ne peuvent pas rentrer en première L sur leur bassin et à qui l'administration propose d'aller à Montreuil-sur-Mer ou à Calais. Même chose pour les élèves de première STL ou, plus généralement , des doublants en terminale.»
Dénonçant le coût social de cette situation, Alain Dercourt du SNUipp précise : «Pour ceux qui n'auront pas les moyens de s'offrir un internat ou un transport, cela va va se payer très cher.»

Autosatisfecit gouvernemental et manipulation statistique

Concernant les déclarations officielles selon lesquelles la rentrée 2009 se ferait à moyens constants sur la base de la baisse de la démographie scolaire, les représentants de la FSU 62 sont unanimes pour dénoncer la manipulation statistique du gouvernement et clairement soulignent : pour 10 élèves en plus cette année c'est un poste en moins (+ 1 335 élèves entre 2001 et 2009 et – 133 enseignants). «En fait, le discours à moyens constants est fondé explique Catherine Piecuch sur une conception globale et moyenne qui masque la réalité de la situation.» Le sens de cette politique est résumé par Alain Dercourt : «La technique est simple. D'un côté, là où les effectifs d'élèves augmentent, on ne mettra pas de moyens supplémentaires. De l'autre, là où les effectifs d'élèves baissent, on diminue les moyens.» Le résultat étant une dégradation générale des conditions d'enseignement sur la base d'un choix politique volontaire de dégradation de la qualité du service public d'éducation. La question des effectifs dans les collèges est explosive avec des classes surchargées presque partout. En lycée, elle est critique. Globalement, avec des chiffres qui ne se sont pas vus depuis 20 ans.
Alain Dercourt continue : «Quand on choisit de diminuer les dépenses et de diminuer drastiquement les recettes avec des cadeaux fiscaux à n'en plus finir, on a beau jeu de dire que les caisses sont vides. C'est vraiment un discours idéologique. C'est de la politique des années 80 à la Thatcher ou à la Reagan : des politiques ringardes dont on connait d'avance le résultat en terme de pots cassés pour la société.» «D'ici 15 ans explique Catherine Piecuch, il va manquer de personnels qualifiés. La politique scolaire menée actuellement cherche à recréer une sorte d'élitisme social qui ne permettrait qu'à certains d'accéder aux formations supérieures avec en vue des principes très passéistes et pour lesquels sont sacrifiés ceux d'un enseignement démocratique accessibles à toutes les catégories sociales.» Le démantèlement du service public d'éducation signifiant aussi, pour les familles, des difficultés accrues en terme de vie quotidienne et de pouvoir d'achat.

Une situation catastrophique

Troisième point noir de cette rentrée évoqué par les syndicalistes de la FSU : la question des remplacements. «C'est quelque chose qui est très sensible depuis plus de trois ans maintenant souligne Catherine Piecuch. Mais cette année la situation est vraiment catastrophique notamment dans certaines disciplines. En mathématiques ce sont 40 % de remplaçants en moins en deux ans et moins 50 % en anglais. En documentation, pour le Nord-Pas-de-Calais, 88 postes sont vacants en documentation en cette rentrée.» Enormément de postes partagés aussi. Alain Dercourt évoque le cas d'une enseignante débutante à qui l'année dernière avait été confié trois niveau de classe : «Elle avait huit classes dans la semaine. En moyenne, elle passait trois quarts d'heure avec ses élèves par semaine. Des conditions de travail impossible.» Exemple de cas «extrême» qui se multiplie au détriment des enseignants, des familles et des élèves.
Le tout , la chose est à souligner, pour 1300 € en début de carrière et une baisse du pouvoir d'achat des enseignants de 20 % sur 20 ans, la montée des pratiques managériales dans les établissements scolaires et d'un culte de la «performance» notamment dans le premier degré.

De gros décrochages scolaires s'annoncent

La situation des lycées professionnels n'est pas en reste sur le tableau noir de la rentrée 2009 que dressent les responsables de la FSU 62. De gros décrochage scolaire s'annoncent dans les trois ans à venir avec la mise en place du bac professionnel en trois ans plutôt qu'en quatre. Illustration de la logique absurde du gouvernement qui, sous pretexte de pallier aux difficultés rencontrés par les élèves du technique, supprime une année de scolarité. Même aberration en ce qui concerne l'imposition d'une LV2 obligatoire pour les bacs professionnels tertiaires alors que la diversification de l'enseignement des LV2 n'est pas assurée dans les lycées professionnels. A la rentrée 2009, dans l'académie, ce sont 3000 élèves qui vont à être contraint de suivre un cursus d'espagnol en LV2 sans avoir fait d'espagnol antérieurement. Même diagnostic dans le le premier degré où ce sont, par exemple, 50 000 places supprimés en maternelle ou des RASED contraints de travailler de manière isolée.

Réagissant à cette situation, la FSU 62 a programmé plusieurs AG cette semaine avec la volonté d'organiser une action importante d'ici les vacances de la Toussaint. Des rencontre inter-syndicales sont en cours au niveau national. Un forum régional de l'éducation est programmé pour le mardi 10 novembre à Douai.

Jérôme Skalski

Publié dans Liberté 62 n°878