Dédicace par Alain Bocquet d'Un Marx et ça repart à l'Espace culture de l'hypermarché d'Outreau, conférence de presse sur la zone Capecure de Boulogne, rencontre avec des syndicalistes en lutte à Desvres, interventions au cours de la cérémonie des voeux de la section communiste de Calais, c'est sur le littoral de la Côte d'opale que s'est engagée, officiellement, jeudi 14 janvier, la campagne d'Alain Bocquet et de Jacky Hénin, têtes de liste du Front de Gauche pour les Régionales dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Le lieu choisi se voulait un symbole fort dans un territoire de la région Nord-Pas-de-Calais au potentiel économique et humain indéniables mais particulièrement sinistré par les politiques de soutien à la casse industrielle et de désengagement de l'Etat menées depuis presque dix ans par les droites au pouvoir.
Dédicace et conférence de presse
Après la dédicace par Alain Bocquet, en compagnie des communistes du Boulonnais, d' Un marx et ça repart à l'Espace culture de l'hypermarché d'Outreau, c'est sur la zone industrielle Capecure du port de Boulogne que se sont rendus Alain Bocquet et Jacky Hénin pour une conférence de presse à laquelle étaient associés Brigitte Passebosc, David Gobé et Roland Delattre, candidats de la liste du Front de Gauche aux Régionales représentant cette partie du littoral.
«L'objectif dans la bataille qui s'engage avec ces élections a expliqué Alain Bocquet devant la presse, c'est de faire se lever la mobilisation et la conscience pour en finir avec cette politique insupportable menée par le gouvernement avec son cortège de réformes antisociales et antidémocratiques». «Il suffit d'en voir les résultats a continué Alain Bocquet : «Des licenciements par centaines, récemment par exemple, chez Total menacée de fermeture à Mazingarbe et à Mardyck dans le Nord ! L'annonce scandaleuse de 650 nouvelles suppressions de postes dans l'Education nationale et ceci dans une région sous-équipée en matière d'enseignement !» Une situation «absolument inadmissible» a martelé l'élu communiste qui a en outre souligné le mépris constant de l'Etat à l'égard du Nord-Pas-de-Calais.
«Nous voulons mettre l'accent sur toutes les luttes» a continué Alain Bocquet, l'enjeu des élections régionales étant à la fois local et national. «Le problème de la santé, de l'emploi, des retraites, du pouvoir d'achat, de la défense de l'environnement et des services publics, toutes ces questions nous les mettons en exergue dans la bataille» a souligné Alain Bocquet.
«Un projet fédérateur et un programme mobilisateur pour que dans les dix ans qui viennent, notre région soit à la hauteur des cinq premières régions françaises»
Rappelant que le Nord-Pas-de-Calais, avec ses quatre millions d'habitants, était une région comparable, en terme démographique, à huit pays de l'Union européenne, Alain Bocquet a insisté : «Malgré des efforts indéniables, l'institution régionale ne met pas la barre assez haut au point de vue de l'ambition pour cette région. Il faut que le Nord-Pas-de-Calais cesse de tomber dans le déclin et notamment dans le déclin sur le plan industriel, dans le déclin au niveau de l'emploi. Notre ambition, c'est d'avoir un projet fédérateur et un programme mobilisateur pour que dans les dix ans qui viennent, notre région soit à la hauteur des cinq premières régions françaises.» Tel est le but, a expliqué Alain Bocquet, d'une liste du Front de Gauche qui met «l'humain d'abord» au coeur de son projet avec «une liste du Front de gauche élargi représentant une gauche dynamique, une gauche sociale, une gauche citoyenne et une gauche écologiste.»
«Il n'est plus possible d'accepter qu'on ferme les entreprises et qu'on ne fasse que de l'accompagnement social des plans de casse»
«Il n'est plus possible d'accepter qu'on ferme les entreprises et qu'on ne fasse que de l'accompagnement social des plans de casse a souligné pour sa part Jacky Hénin. «Cette région de quatre millions d'habitants à des besoins a-t-il expliqué et c'est à partir des besoins de la population que nous voulons, nous, peser plus fort pour avoir un autre regard sur le tissu industriel, tissu industriel qui sert à stabiliser les créances publiques, qui sert à abonder les caisses de l'État et qui permet d'offrir aux habitants dans les régions dans lequel il se trouve, des services de bonne qualité.»
«Quand une entreprise disparaît ce sont des possibilités d'aide aux habitants qui disparaissent a souligné Jacky Hénin : «Dans notre région, nous avons des entreprises qui sont uniques en leur genre comme Cuno aux Attaques qui fabrique des filtres pour les centrales nucléaires ou comme Desvres. Il faut maintenir et développer leurs activités et, pourquoi pas, sur la base d'une autre organisation de l'entreprise.» «Il est important de considérer que l'industrie et l'industrie de transformation notamment sont indispensables non seulement pour la région Nord-Pas-de-Calais mais pour la France» a-t-il conclu.
Rencontre avec les syndicalistes mobilisés du site de Longfossé de la faïencerie de Desvres
Une idée reprise dans l'après-midi lors de la rencontre des têtes de liste du Front de Gauche avec les syndicalistes du site de Longfossé de la faïencerie de Desvres mobilisés pour la défense de leur entreprise. Menacée de restructuration sur la base d'un déficit proclamé par sa direction, l'entreprise SA Desvres du groupe Koramic fait actuellement l'objet d'une expertise comptable. La dernière usine du Pas-de-Calais produisant du carrelage devrait-elle fermer et délocaliser son activité ? Les élus du Parti communiste et les candidats du Front de Gauche au Conseil régional ne s'y résolvent pas.
«Il faut défendre la production de carrelage dans le Pas-de-Calais» a souligné Alain Bocquet : «C'est un enjeu régional et national. Les choix stratégiques financiers des groupes et des multinationales comme chez Renault qui envisage de faire fabriquer la Clio en Turquie, chez Total ou chez Desvres où le patron veut fermer parce qu'il veut faire fabriquer à moindre coût les carrelages qui y sont produits en Turquie ou au Portugal doivent être contrecarrés. Il faut organiser la lutte contre ces choix du grand patronat et du pouvoir qui est à sa botte.» Député, Alain Bocquet s'est engagé en ce sens à demander la mise en oeuvre d'une commission d'enquête pour la faïence dans le Pas-de-Calais, démarche parlementaire sur le problème particulier de Desvres mais aussi de la faïence en général, dans le département et la région.
L'humain d'abord
Mettre «l'humain d'abord» au centre d'un projet de développement ambitieux pour le Nord-Pas-de-Calais et non pas le profit dans une perspective de court terme c'est aussi ce sur quoi ont insisté Jacky Hénin et Alain Bocquet au cours de la cérémonie des voeux de la section PCF de Calais qui s'est déroulée en soirée. Mettre «l'humain d'abord» et porter un parti pris ambitieux aussi concernant la situation des migrants a insisté Alain Bocquet.
«Je fais le constat que tous les choix qui ont été faits depuis de nombreuses années par les pouvoirs publics, par l'État et même par l'Europe sont en échec» a expliqué Alain Bocquet : « En 2002, on fermait Sangatte avec les accords du Touquet. Il y a quelques mois, brutalement, sauvagement, on a ce supprimé la «jungle» de Calais. Avec quels résultats ? C'est toujours la même situation qui s'aggrave : on n'a pas réglé le problème sur le fond. Or, cette question de régler le problème sur le fond se pose maintenant avec une acuité forte parce que cela ne concerne pas seulement Calais mais l'ensemble de la région Nord-Pas-de-Calais.» «Je ne pense pas que ce soit avec des méthodes de ce genre a continué Alain Bocquet, des méthodes dures, des méthodes de choc, des méthodes d'images, pour faire «semblant», que nous allons pouvoir régler une question de ce genre qui doit se traiter avec beaucoup d'humanité. On ne peut pas laisser sur le dos des associations, des élus, de la Région une telle question qui est d'abord internationale et qui concerne au premier chef L'Union européenne.»
«Je fais une proposition solennelle ce soir a conclu sur ce point Alain Bocquet : «Il faut pour étudier un règlement humain efficace et durable de ce problème, que se tienne un sommet européen sans attendre, un sommet pris en charge par l'Union européenne et les chefs d'État concernés. Ce sommet pourrait se tenir dans notre capitale régionale, à Lille. A ce sommet seraient associés les ONG, les associations concernées, les élus du territoire pour étudier, ensemble, les solutions humaines d'envergure nécessaires pour faire cesser cette situation des migrants à Calais comme ailleurs. Tout en veillant à ce que la Grande-Bretagne ne puisse pas profiter de l'Europe tout en ayant le comportement qu'elle a sur ce sujet.» Une intervention et une proposition applaudie avec chaleur par les plus de 250 personnes présentes dans la salle calaisienne.
Jérôme Skalski
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