lundi 20 juillet 2009

LA SIGNATURE DU PROTOCOLE DE FIN DE CONFLIT EN "ATTENTE" CHEZ BOSAL ANNEZIN


Suite à l'audience du mardi 7 juillet au Tribunal de commerce d'Arras, deux possibilités étaient ouvertes concernant l'avenir de l'entreprise Bosal, équipementier automobile spécialisé dans la fabrication de pots d’échappement pour Renault et PSA en redressement judiciaire depuis le début de l'année et basé à Annezin, près de Béthune : la liquidation judiciaire pure et simple ou la reprise de l'activité commerciale par Daniel Cassier, directeur marketing de Bosal France.

La décision définitive du tribunal en faveur de la seconde option a été rendue publique le vendredi 10 juillet. En tout, ce sont 298 employés de Bosal Annezin qui receveront leur lettre de licenciement dans les jours à venir et seuls seront sauvegardés 88 emplois dont 20 sur le site même.

Près de 300 licenciements

Dans le cadre des négociations sur le protocole de fin de conflit entamées deux jours avant l'exposé de la décision judiciaire, la CGT avait accepté de lever son piquet de grève le jour de cette annonce afin se placer dans les meilleures conditions pour obtenir, selon Arnaud Buret, délégué CGT de Bosal Annezin , la prime de licenciement en faveur de laquelle l'organisation syndicale était et reste mobilisée. «Par contre, les autres syndicats ont maintenu leur piquet explique-t-il. Dans les négociations du protocole de fin de conflit, une prime d'un peu plus de 13 000 euros représentant la vente du bâtiment à Artois Com [la communauté d'agglomération de Béthune et Bruay qui s'était engagée à racheter les bâtiments de l'entreprise afin, tout d'abord, de soutenir une offre de reprise industrielle ndlr ] était en balance. Nous demandions aussi la non-poursuite des grèvistes et le paiement des jours de grève. Pour l'instant, l'administrateur est injoignable. C'est le silence radio total. Un premier occord était dans les tuyaux. Les autres syndicats ont refusé de le signer. Un autre accord, inférieur au premier, a été proposé. Pour l'instant, rien n'est signé. Nous, dans le mouvement, nous avions privilégié l'emploi. Avec la décision du Tribunal de commerce, cette position a été balayée par la volonté de Renault et Peugeot.»

Il était inutile de risquer de tout perdre

«Une des condition posée par l'administrateur, c'était que toute entrave à l'entrée dans l'usine soit levée continue Arnaud Buret . Pour nous, sachant la position de Renault et PSA, il était inutile de risquer de tout perdre et de voir Cassier faire volte-face en prétextant le bloquage de l'usine. Avec la décision du tribunal, le risque était trop grand. Les grands fautifs de la situation vont s'en sortir : Renault et Peugeot et Karel Bos, le patron de Bosal. De notre côté, nous sommes toujours sur la brèche mais, en dehors du piquet de gève.» Commentant la mobilisation actuelle chez New Fabris, équipementier automobile pour Renault et PSA basé à Châtelleraut, le syndicaliste conclut : «On retrouve les même protagonistes et le même schéma.»

Jérôme Skalski

Publié dans Liberté 62 n°870

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