Manifestations, blocages d'établissements, distributions de tracts..., le projet gouvernemental de réforme du lycée fait l'objet d'une contestation grandissante de la part des élèves et des enseignants. Pour faire le point sur ce projet porté par Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, Liberté 62 s'est entretenu avec Romain Gény, professeur de Sciences Economiques et Sociales (SES) au lycée Pablo Picasso d'Avion, responsable local du SNES.
Liberté 62 : «Actuellement, Luc Chatel, le ministre de l'Education nationale se dépense beaucoup dans les médias pour faire la promotion de son projet de réforme des lycées, réforme qui, si on s'en réfère à son discours, devrait satisfaire les élèves, leur parents et les enseignants. Pourquoi n'est-ce pas le cas ?»
Romain Gény : «Oui, si on la rapporte à la communication du ministre, effectivement, cette réforme du lycée est sensée assurer un meilleur accompagnement de l'élève. Elle est sensée proposer une meilleure orientation et donner plus de souplesse grâce à l'autonomie des établissements. En fait, il n'en est rien, et, à l'examen, c'est même tout le contraire.
Dans son contenu cette réforme porte des changements de structure et des changements d'organisation. En ce qui concerne les changements de structure, la première modification est celle qui concerne les classes de seconde générale. Dès la rentrée prochaine, si la réforme passe, très concrètement, c'est une diminution des horaires des élèves d'environ deux heures qui est programmée. Sachant que lorsqu'on enlève une heure aux élèves au niveau national, on supprime 900 postes et qu'il y a 16 000 postes à supprimer à la rentrée prochaine selon le gouvernement, on voit à quoi sert tout d'abord cette mesure.
Dans la réforme, il y a aussi la suppression de l'aide individualisée pour toutes les classes de seconde. L'aide individualisée, ce sont deux heures d'enseignement données en tout petit groupe : des groupes de huit élèves maximum en Français et en Maths notamment. C'est un dispositif qui existe depuis une petite dizaine d'années maintenant. Ce point est un argument de poids à opposer au ministre qui affirme qu'avec sa réforme, le travail de lycée sera plus personnalisé et mieux accompagné. En fait, c'est l'inverse qu'il fait : supprimer un dispositif qui permet d'avoir des élèves en tout petit groupe.
Autre point de la réforme : la disparition des horaires dits de dédoublement c'est-à-dire de la possibilité de diviser la classe en travaillant en demi-groupe pour travailler en module ou en TP. Cela se fait beaucoup en Sciences Physiques et en SVT (Sciences de la Vie et de la Terre ndlr) mais aussi en Histoire, en Français et en SES. Toutes ces heures qui permettent d'avoir la classe par moitié et de travailler de manière plus individualisée avec les élèves, éh bien, elles n'apparaissent plus dans les grilles horaires des élèves ! Il n'y a plus que des horaires en classe complète. En compensation, le projet de réforme prévoit de nous donner officiellement dix heures qui ne sont affectées à aucune discipline. De cette manière, dans chaque établissement, les profs seront mis en concurrence pour récupérer ces heures de dédoublement dans leurs disciplines respectives. Parce que, évidemment, si vous ne récupérez pas d'heures, à terme, votre poste est menacé. Cela nous ramène à une gestion des ressources humaines fondées sur la concurrence entre les salariés et cela veut dire aussi que, d'un lycée à l'autre, les horaires ne seront plus les mêmes pour une discipline donnée. Un élève pourra se retrouver dans un lycée avec zéro heures dédoublées en Maths alors que s'il était allé dans un autre lycée, il aurait eu trois heures dédoublées en Maths par exemple. Pratiquement, c'est la fin de l'égalité des élèves face à l'éducation.»
Liberté 62 : «Mais la création d'un accompagnement personnalisé proposé avec le projet de réforme de Luc Chatel n'est-il pas un progrès ?»
Romain Gény : «Oui, c'est la dernière grande dernière nouveauté ! Le problème, c'est que c'est vraiment de l'affichage mensonger de la part du ministre. D'un côté, on supprime l'aide individualisée, de l'autre, on crée de l'accompagnement personnalisé. Apparemment c'est équivalent contre équivalent : l'accompagnement personnalisé, c'est deux heures et l'aide individualisée, deux heures : cela a l'air de se compenser. Sauf que l'accompagnement personnalisé tel qu'il est prévu s'effectuera en classe complète c'est-à-dire que les élèves seront «accompagnés de façon personnalisée» à 35 par classe. Les parents commencent à se rendre compte de la supercherie. Si ces heures peuvent être dédoublées, théoriquement, et pourraient être données, en demi classe, ce que prévoit la réforme c'est que si on veut les dédoubler, il faudra prendre ces heures sur les dix heures de dédoublement déjà offertes : ce sera, pratiquement, moins de dédoublement pour les disciplines et encore plus de pénurie à gérer.»
Liberté 62 : «L'année dernière, la réforme de Xavier Darcos sur le lycée avait été repoussée suite à la mobilisation des lycéens et des enseignants. Qu'est-ce qui distingue la réforme du lycée de l'année dernière et celle d'aujourd'hui ?»
Romain Gény : «Avec la mobilisation de l'année dernière, nous avons mis en échec le gouvernement sur un certain nombre de choses notamment sur tout ce qui concerne l'organisation qu'on appelait modulaire et semestrielle de l'année scolaire. Le but de Xavier Darcos était de faire un lycée avec des modules, à la carte, organisé sur plusieurs semestres : c'était un lycée complètement éclaté et sans séries. Ces «propositions», officiellement, sont absentes de la réforme actuelle. Cela dit, dans certaines disciplines, apparaissent dans les grilles de seconde des horaires qui ne sont plus hebdomadaires mais annuels. Au fond, le gouvernement na pas complètement lâché sur ce point. Ce qui ne change pas, c'est que la réforme portée par Luc Chatel est tout sauf pédagogique. Elle n'est pas du tout pensée pour améliorer la réussite des élèves et notamment en direction des élèves des classes populaires. Elle n'est pas du tout pensée en termes de formation du citoyen. Pour le comprendre encore mieux, il faut se pencher sur ce qu'elle contient en terme de réforme de l'organisation des enseignements.
À peu près toutes les disciplines perdent des heures mais certaines plus que d'autres. Le débat sur l'Histoire-Géo montre quelque chose de particulier mais cela est vrai aussi pour les SES, la SVT ou les Sciences Physiques. Comment former mieux le citoyen ? En le formant moins ? Encore une fois, cette réforme n'a pas du tout été été pensée pour contruire un lycée plus intelligent ou plus efficace mais pour supprimer des postes. Dans le détail, si on prend la seconde, les disciplines qui souffrent le plus ce sont désormais ce qu'on appelle les enseignements d'exploration qui actuellement s'appellent les disciplines d'orientation. De trois heures par semaine, avec la réforme, elles passent à une heure et demie. Leur horaire est divisé par deux. Les enseignements concernés sont en particulier les enseignements technologiques, industriels et tertiaires, bref, toutes ces disciplines qui ont fait pour beaucoup dans la démocratisation du lycée. Pour les SES, c'est pareil : on passe de trois heures à une heure et demie. Si on regarde le cycle première et terminale, les SES perdent deux heures en première et une heure et demi en terminale. En série S, une diminution des enseignements scientifiques est programmée : il y aura moins de Maths, moins de Sciences Physiques et moins de SVT. En première L, il n'y aura plus de Maths du tout. Les langues vivantes sont particulièrement massacrées aussi par la réforme de Luc Chatel . La particularité des langues vivantes, c'est que tous les horaires de langue, LV1 comme LV2, seront globalisés. Toutes les terminales auront quatre heures de langue et chaque établissement établira la répartition horaire entre LV1 et LV2 à sa convenance. Encore une inégalité entre les établissement. Pour les série L, ce sera une heure de moins pour les langues vivantes par rapport à la situation actuelle. Avec la suppression de l'Histoire-Géo en terminale et son introduction en première dans le cadre d'un tronc commun à toutes les séries l'idée, encore une fois, est de supprimer des postes et de diminuer l'offre éducative publique.»
Liberté 62 : «Avec cette réforme, n'est-ce pas le bac, sa qualité et sa généralité, qui est visée ?»
Romain Gény : «Officiellement, non. Mais à partir du moment où tous les élèves n'ont pas le même horaire d'un lycée à l'autre, comment maintenir le bac si tous n'ont pas eu le même contenu d'enseignement en fonction de sa scolarité ? Cette menace sur le bac n'est pas à exprimée explicitement mais pèse particulièrement sur les filières technologiques et techniques. Il y a quelque chose qui se développe depuis pas mal d'années, c'est le contrôle en cours de formation. Ce n'est pas en soi une mauvaise chose mais le développement d'un contrôle par les profs pendant l'année cela veut dire que la note obtenue au bac et émise pour partie par le prof fait sortir le bac de l'anonymat et de la garantie d'une validité universelle. Avec un tel contrôle purement local, le bac tend à devenir un bac «maison», un bac à géométrie variable selon les réputations des établissements. Effectivement, avec des horaires qui changent d'un établissement à l'autre, derrière la réforme de Luc Chatel, une grave menace pèse sur le bac et l'égalité des élèves devant l'éducation.»
Propos recueillis par Jérôme Skalski
Publié dans Liberté 62 n°892
http://www.liberte62.com/article-liberte-62-n-892-41560192.html
samedi 26 décembre 2009
POURQUOI TANT D'ADN
Elisabeth Darras, membre de la Confédération paysanne, refuse d'être fichée pour avoir participé à une action syndicale. Après les récentes convocations, par le TGI de Douai, d'Antoine Jean et de Bernard Coquelle, militants de la Confédération paysanne, c'était au tour d'Elisabeth Darras, ce mardi 8 décembre, d'avoir à se présenter devant la justice pour avoir refusé un prélèvement de son ADN.
La capitale départementale du Pas-de-Calais a été l'occasion, mardi dernier, d'une scène analogue à celles qui se sont déroulées à Douai, il y a deux semaines pour Bernard Coquelle et plus d'un mois pour Antoine Jean. Devant le tribunal : une trentaine de personnes venues témoigner de leur solidarité auprès d'une table dressée non loin du Tribunal de Grande Instance par les membres de la Confédération paysanne et, après l'audience, diverses interventions sur fond d'attente. Maître Riglaire, défenseur d'Elisabeth Darras, a exposé un des termes possible à l'issue de l'audience du tribunal : «une amende pouvant aller jusque 600 euros avec une partie de sursis qui a été demandée par la procureur».
«Rien n'est fini aujourd'hui»
«Je ne m'attends pas à une relaxe a-t-il souligné mais, peut-être, à une condamnation symbolique à un euro avec sursis. Le souci, c'est que rien n'est fini aujourd'hui, parce que, si la justice s'acharne, elle peut renvoyer la même brigade territoriale pour demander un nouveau prélèvement et reconvoquer Élisabeth Darras. Pour moi, le plus gros enjeu, ce n'est pas seulement le délibéré d'aujourd'hui, c'est de voir ce que la justice va faire.»
«J'ai refusé»
«Pourquoi est-ce que je refuse de donner mon ADN a expliqué Elisabeth Darras, agricultrice à Ficheux et membre de la Confédération paysanne ? Parce que, tout d'abord, je ne veux pas être fichée et que je ne me considère ni comme une délinquante, ni comme une criminelle. Si on m'a demandé mon ADN, c'est parce que, il y a cinq ans, en 2004, j'ai participé à une action syndicale chez Nestlé a Cuincy pour défendre les producteurs de lait. A l'issue de cette manifestation, nous avons été mis en garde à vue. Ensuite, nous sommes passés devant le tribunal et nous avons été condamné. A partir du moment où vous êtes condamnés, on peut vous demander de donner votre ADN : c'est ce qui s'est passé pour moi et j'ai refusé.»
Un «acharnement judiciaire» engagé pour «casser le mouvement syndical et le mouvement social»
Dénonçant un «acharnement judiciaire» engagé pour «casser le mouvement syndical et le mouvement social» , «dégoûter les militants par la peur», Elisabeth Darras, a souligné la nécessité de «se battre et de se mobiliser sans avoir à être inquiété pour ses actions syndicales.»
Jérôme Skalski
Publié dans Liberté 62 n°891 p.8
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Libellés :
CONFEDERATION PAYSANNE,
ELISABETH DARRAS
LES PERES NOELS VERTS DU SECOURS POPULAIRE POUR DES FETES DE FIN D'ANNEE ENCORE PLUS SOLIDAIRES
Si le Père Noël rouge attendu pour les fêtes suscite quelquefois l'inquiétude d'enfants peu sûrs d'avoir été assez sages au cours de l'année écoulée, les Pères Noël verts du Secours Populaire Français, toujours en avance, apporte toujours une joie sans mélange aux enfants qu'il comble des cadeaux qu'il transporte dans sa hotte solidaire. Le fait, évidemment, grâce à ses bénévoles, à ses donateurs, à ses parrains et marraines ainsi qu'à ses partenaires.
Parmi ces derniers cette année, Ferrero France, la Fédération Française de Basket-ball au niveau national comme au niveau du département avec, notamment, Julie Bertin et Juliana Nialoundama, basketteuses du club de basket féminin d'Arras-Pays d’Artois, «Marraines de Coeur» cette année, des Pères Noël Verts du Secours Populaire Français du Pas-de-Calais.
Le basket au coeur
«Dix clubs de basket se sont associés dans le département cette année à la campagne des Pères Noël verts a expliqué Christian Lampin, membre du Bureau national du Secours populaire et directeur général de la fédération du SPF du Pas-de-Calais : «Le club d'Arras-Pays d’Artois de basket féminin, le club Calais Amicale Cuvier , l'Ambleteuse Basket club, le basket club féminin de Oye-plage, le Longnesse basket club, le club de basket de Carvin, de Loison, de Ardres, le basket club de Les Attaques et le club de basket Loossois.»
De nombreuses initiatives solidaires dans tout le département
A l’occasion de cette opération «Basket en famille» qui aura lieu entre le 16 et le 24 décembre, les parents des jeunes licenciés seront invités à un moment convivial et festif au sein des clubs cités pendant que leurs partenaires organiseront une collecte au profit du SPF. A côté de ces initiatives, de nombreuses autres seront prises un peu partout dans le département pour soutenir la campagne des Pères Noël verts et apporter un peu de chaleur, de réconfort et de dignité aux victimes de la pauvreté et de la précarité. La Foire au manège de Lens organisée cette année le 22 décembre constituera l'un des moments forts de cette campagne solidaire.
Jérôme Skalski
Publié dans Liberté 62 n°891 p.15
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SECOURS POPULAIRE FRANCAIS PAS DE CALAIS
CUBA, DANS LES FLANDRES
Plus de cinquante personnes ont participé a l'assemblée générale de l'association France-Cuba Lille Métropole, ce dimanche 6 décembre, au restaurant La p'tite Havane en Flandres à Oxelaere près de Cassel. Occasion d'un débat riche et instructif sur la réalité de la plus grande île des Caraïbes, ce rassemblement a été aussi celle d'un moment fraternel et festif.
La présence de représentants de l'ambassade de Cuba en France ainsi que de militants associatifs impliqués et investis a beaucoup fait pour la réussite de cette initiative et la profondeur du débat auquel celle-ci a donné lieu. Dans l'après-midi, l'intervention de Salim Lamrani, enseignant chargé de cours, journaliste spécialiste des relations entre Cuba et les États-Unis et auteur de Cuba, ce que les médias ne vous diront jamais a permis l'engagement d'un échange de vues pertinentes et informées ainsi que le dégagement, au surlendemain d'une manifestation Arrageoise en faveur des «5 de Miami» ayant rassemblé plus de 70 personnes, de pistes d'interventions concrètes pour mettre en oeuvre, en France, une solidarité active à l'égard de Cuba.
Mettre en oeuvre, en France, une solidarité active à l'égard de Cuba
Conformément au titre de son ouvrage, Salim Lamrani s'est attaché, au cours de son intervention, a souligner le caractère la plupart du temps fallacieux du discours médiatique dominant sur Cuba. Ce que les médias ne vous diront jamais sur Cuba, c'est aussi ce qu'ils vous disent presque toujours : une rhapsodie de lieux communs penchant du côté de la caricature voire de la calomnie. Salim Lamrani démontre ce fait avec force dans son livre, vade-mecum obligé pour tous ceux qui entendent faire valoir la vérité au sujet du crocodile rouge de la Caraïbe et de tous ceux qui veulent l'apercevoir sans ornières sur la base d'une réflexion critique approfondie et de documents incontournables.
Jérôme Skalski
Salim Lamrani, avec un prologue de Nelson Mandela, Cuba, ce que les médias ne vous diront jamais, aux éditions Estrella, Paris, 2009. 18 €
Publié dans Liberté 62 n°891 p.15
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Libellés :
CUBA,
FRANCE CUBA LILLE METROPOLE,
SALIM LAMRANI
LA MARCHE CONTRE LA PRECARITE S'EST ARRETEE AU POLE EMPLOI
Lancée un peu partout en France le vendredi 20 novembre à l'appel de la CGT, de AC, de l'APEIS, et du MNCP, la marche contre les précarités, le chômage et les licenciements s'est engagée dans le Pas-de-Calais. Les marcheurs mobilisés convergeront pour une manifestation nationale le samedi 5 décembre à 14 heures, place Stalingrad, à Paris. A Arras, mercredi 25 novembre, les marcheurs se sont rendus au siège de Pôle emploi ainsi qu'à la mairie. Les communistes de l'Arrageois étaient présents à leurs côtés pour soutenir leurs revendications. Parmi celles-ci : la suppression du 39 49 à Pôle emploi, le rétablissement de l'accueil, la cessation des radiations et du suivi mensuel imposé, l'information des chômeurs concernant leurs droits, une législation sociale qui garantisse des emplois convenables et soit fondée sur la continuité des droits, un revenu décent, avec ou sans emploi, pour toutes et tous, ainsi que l'augmentation des minima sociaux, des allocations et du SMIC.
R.C/J.S.
Publié dans Liberté 62 n°890 p 15
http://www.liberte62.com/article-liberte-62-n-890-40810395.html
FICHAGE ADN LES ACTIONS SYNDICALES NE SONT PAS DES DELITS
Mardi dernier, après la convocation, au début du mois de novembre, d'Antoine Jean, porte-parole de la Confédération paysanne du Nord-Pas-de-Calais par le TGI de Douai et avant celle d'Elisabeth Darras, le 8 décembre prochain, par le TGI d'Arras, c'était au tour de Bernard Coquelle, militant de la Confédération paysanne, d'être convoqué par la justice pour avoir refusé un prélèvement de son ADN.
Noël 200 : une cinquantaine de militants de la Confédération paysanne du Nord-Pas-de-Calais mènent une action syndicale symbolique à l’encontre de Nestlé dénonçant, d’une part, une politique de baisse des prix du lait et, d’autre part, les profits engagés sur le dos des producteurs et des consommateurs. Quelques cartons de produits laitiers sont prélevés à l’usine de Cuincy près de Douai et redistribués dans les quartiers populaires de Lille. Cette action visait aussi à dénoncer la politique de libéralisation européenne entraînant les producteurs de lait dans une politique de baisse continue des prix, le résultat de cette politique étant une concentration des moyens de productions et la destruction des petites et moyennes structures agricoles.
Un fichage ADN assimilants des militants syndicaux à des criminels ou à des terroristes
Sanctionnés une première fois par la justice, il a été exigé à six de ces paysans un prélèvement ADN en vue d'un fichage définitif les assimilants à des criminels ou à des terroristes. Ce que la plupart d'entre eux a refusé.
Acharnement
Mardi dernier, après la convocation, au début du mois de novembre, d'Antoine Jean, porte-parole de la Confédération Paysanne du Nord-Pas-de-Calais par le TGI de Douai et avant celle d'Elisabeth Darras, le 8 décembre prochain, par le TGI d'Arras, c'était au tour de Bernard Coquelle d'être convoqué par la justice pour avoir refusé un prélèvement de son ADN. Condamné à 1 euro d’amende en première instance à la fin de l'année 2008, c'était, dans son cas, devant la Cour d’appel qu'il devait se présenter ce jour-là. Après examen, la décision de la Cour d'appel sera rendue le 12 janvier prochain.
A l'occasion de la comparution de Bernard Coquelle devant le TGI de Douai, une trentaine de personnes représentant divers syndicats, partis et associations s'étaient rassemblés non loin du siège du tribunal pour marquer leur solidarité envers les militants de la Confédération paysanne ayant participé à l'action de Cuincy et manifester leur refus de voir des actions syndicales assimilées par la loi à des délits de droit commun.
Jérôme Skalski
publié dans Liberté 62 n°890 p 15
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Libellés :
ADN,
BERNARD COQUELLE,
CONFEDERATION PAYSANNE
AU CAFE PETER PAN D'ARRAS "CUBA SI"
C'est au Peter Pan, café situé sur la place Victor Hugo d'Arras, qu'ont été reçus, vendredi 27 novembre en soirée, Orlando Requeijo Gual, nouvel ambassadeur de Cuba en France et Leyde Ernesto Rodriguez Hernandez, son premier conseiller.
Occasion de témoigner de leur solidarité à l'égard du rouge crocodile vert de la Caraïbe pour près de trente personnes dont des membres de France-Cuba Pas-de-Calais, de France-Cuba Lille métropole, de l'UL-CGT d'Arras ainsi que de la section PCF de l'Arrageois, cette réception fut aussi celle d'un débat fouillé sur l'actualité de Cuba et d'une l'Amérique latine qui refuse de se plier au dictact du néocolonialisme étasunien qui, malgré les espoirs entrevus avec l'accession à la présidence des E.U.A. par Barack Obama, ne cesse d'entendre peser – le récent cas du Honduras en témoigne de manière éclatante actuellement - sur les mouvements d'émancipation des peuples sud-américains.
Une Amérique latine qui refuse de se plier au dictact du néocolonialisme étasunien
Ainsi que l'a rappelé Orlando Requeijo Gual, l'action solidaire à l'égard de Cuba, malgré le peu de retentissement dont elle fait l'objet de la part des médias dominants en France du fait d'une censure explicite relayant idéologiquement le blocus dont Cuba fait l'objet depuis cinquante ans maintenant, est d'une importance extrême pour soutenir l'alternative politique et la perspective révolutionnaire représentée par Cuba socialiste. Une anecdote tout à fait significative à cet égard fut rapportée ce soir là par le nouvel ambassadeur de Cuba en France.
Anecdote significative
«En 1994, a expliqué Orlando Requeijo Gual, Felipe González alors president – social-démocrate ndlr - de L'Espagne avait envoyé son ministre des finances à Cuba pour nous fournir la recette idéale à appliquer à Cuba. En trois mots : vendre le pays, dénationaliser, privatiser... En 2007, alors que j'étais à Madrid pour une conférence internationale, Felipe González, invité a cette conférence, a pris le micro et a commencé à exposer une condamnation extrêmement forte du néolibéralisme qui, selon ses propres mots avait créé des problèmes irréversibles pour l'économie mondiale, avec ses privatisations sauvages, ses dénationalisations etc. Je me suis demandé ce qu'il avait pris pour le petit déjeuner ce jour-là ! C'était incroyable ! À la fin, je me suis approché de lui et lui ai demandé : - «Monsieur le Président, je vous félicite pour votre discours. Puis-je en avoir une copie écrite ? -«Pourquoi ?» m'a-t-il demandé. - «Pour l'envoyer à Fidel Castro.... parce que c'est exactement le contraire de ce que vous nous avez recommandé il y a quatorze ans !». Il m'a souris, m'a prié de passer son bonjour à Fidel et a tourné les talons. Quelques jours plus tard nous avons reçu la copie de son discours à Cuba. Je l'ai montré à Fidel, à Raul et à nos économistes : apparemment nous avions «récupéré» Felipe González ! Une leçon d'histoire !»
Une leçon d'histoire et de résistance
Une leçon d'histoire en effet et de résistance aussi pour souligner l'enjeu de la lutte de Cuba pour défendre, en toute indépendance, la voie sur laquelle l'île Caraïbe est engagée pour construire le socialisme et, en France pour en faire connaître la réalité. Une leçon aussi pour la rejoindre pratiquement, avec les autres peuples sud-américains, en Bolivie et au Venezuela notamment, dans cet effort.
Jérôme Skalski
Publié dans Liberté 62 n°890
http://www.liberte62.com/article-liberte-62-n-890-40810395.html
CONFERENCE DE PRESSE A TROIS VOIX SUR L'HOPITAL DE BAPAUME
Au lendemain d'un Conseil d'Administration (CA) de rentrée du Centre Hospitalier de Bapaume (CHB) placé sous le signe de la «crise» suite à la mise en exergue d'un déficit chronique de l'établissement public de 1,5 millions d'euros par un audit commandé par Jean-Paul Delevoye, maire de Bapaume et président du CA du CHB, Michel Carré, secrétaire de la CGT du CHB, Denis Gaillet, président de l'association Pour Bapaume ainsi qu'Ahmed Berami, médecin chef de pôle et president de la Commission Médicale d'Etablissement (CME) du CHB, ont interpelé la population bapalmoise au cours d'une conférence de presse qui les a réunis dans une salle de l'hôpital.
Sur le mur de cette salle dans laquelle Michel Carré, Denis Gaillet, et Ahmed Berami s'exprimaient ensemble devant la presse, l'image prometteuse du récent projet de développement de hôpital de Bapaume, image formant un contraste saisissant avec les sombres perspectives projetées aujourd'hui sur son avenir par sa direction et ses tutelles.
Le personnel vit très mal ce qui se passe
«Autant on avait, récemment encore, des projets ambitieux pour le CHB, autant, actuellement, le personnel vit très mal ce qui se passe avec des menaces qui se sont accumulées du jour au lendemain» a souligné Michel Carré, délégué CGT du personnel du CHB, au cours de son intervention. «Pendant le CA qui vient de se dérouler, nous n'avons rien appris de plus que ce que nous savions déjà» a précisé le syndicaliste. «Pour la CGT, a-t-il continué , le déficit mis en avant pour l'hôpital de Bapaume reste une excuse pour arriver à quelque chose d'autre». «Quelques pistes ont été évoquées pour faire des économies avec, par exemple, l'abandon de la vidéosurveillance, le transfert de la maintenance informatique et la résiliations d'abonnements de journaux. En tout, 300 000 euros d'économies. De quelque manière que les choses tournent, pour nous, une chose reste une priorité pour la CGT : ces 300 000 euros d'économies doive servir à conserver de l'humain et à préserver l'emplois au CHB» a insisté Michel Carré.
Une forte inquiétude de la part de la population
Intervenant pour sa part en tant que président de l'association Pour Bapaume, Denis Gaillet, a tout d'abord évoqué le succès rencontré par la pétition lancée par son association pour sauver le CHB, pétition ayant recueilli près 400 signatures en quelques jours. «Il y a une forte inquiétude de la part de la population quant à la disparition éventuelle de certains services de l'hôpital» a-t-il souligné. «Pour nous, si l'hôpital de Bapaume disparaît, en partie ou en totalité, c'est une catastrophe en terme d'attractivité pour la ville entière, ses habitants et son territoire» a-t-il continué.
Le Nord-Pas-de-Calais, «une des régions les plus sinistrées de France au niveau médical»
Rappelant certains chiffres concernant la santé dans la région Nord-Pas-de-Calais, «une des régions les plus sinistrées de France au niveau médical», Denis Gaillet a ensuite insisté sur l'incompréhension engendré par les menaces pesant sur l'hôpital de Bapaume , un hôpital reconnu pour la qualité de son accueil par ses usagers. «Avant de penser à des plans de retour à l'équilibre, il faut penser aux besoins de la population sur le territoire» a-t-il poursuivi : «Le maintien de l'hôpital et des services de proximité est pour nous un symbole fort. C'est une question d'égalité d'accès aux soins pour tous et de défense du milieu rural.» «Il y a deux tiers des hôpitaux qui son endéficit a-t-il conclu. La raison principale de ce fait, c'est l'asphyxie des hôpitaux publics. Il y a une volonté de la part des pouvoirs publics pour, tout doucement, les privatiser et instaurer une santé à deux vitesses.»
Un point de vue médical
Une analyse tempérée par Ahmed Berami, médecin chef de pôle et president de la CME du CHB qui entendait ne fonder son jugement que sur les faits positivement établis. «Moi, je parlerais en prenant la question d'un point de vue médical» a-t-il déclaré : «Avant de proposer un traitement, il faut établir un diagnostic. Nous ne voulons pas entrer dans la polémique des chiffres mais, jusqu'à présent, nous n'avons pas une analyse fine de la situation financière de l'hôpital. Cette analyse fine, nous l'attendons tous.»
Décrivant les services du CHB, «un hôpital de proximité qui remplit totalement sa fonction d'hôpital de proximité» avec un service d'accueil de jour et de nuit assurant une présence médicale 24 heures sur 24 sécurisant l'établissement sur le plan sanitaire et quatre grandes filières : une filière gériatrique pour des «patients âgés qui ont beaucoup de difficultés à domicile et qui sont contents d'avoir un service de médecine qui peut les accueillir dans des conditions de prise en charge de qualité avec une grande humanité ainsi qu'un personnel vraiment très dévoué à sa mission», une filière de soins palliatifs avec dix lits identifiés et une équipe mobile reconnue pour faire «du bon boulot», une filière en adictologie et enfin une filière de médecine générale, Ahmed Berami a souligné : «Nous avons un hôpital ouvert son environnement et vraiment bien ancrée dans le territoire. Comme dans de nombreux hôpitaux publics, nous travaillons souvent à flux tendus mais ce qui est indéniable, c'est qu'il y a un travail de qualité auprès des patients qui a été reconnus par les experts de la haute autorité de soins et un bel outil que nous devons le préserver dans cette ville.»
Expectative
«Est-ce qu'il y a des services qui sont menacés ?» s'est-il interrogé : «Nous ne le savons pas encore. Nous ne le savons pas parce qu'à la sortie du CA, nous, ce que nous avons compris, c'est qu'il n'y avait encore aucune décision de prise». Interrogé concernant le déficit, le president de la CME du CHB a précisé et insisté : «Dans le détail, si je prends les 26 lits de médecine que nous avons au CHB, ces 26 lits sont excédentaires. Il y a des consultations externes programmées qui coûteraient, je parle au conditionnel, 700 000 euros. Sur ce point, nous avons besoin de faire une analyse financière fine pour essayer de comprendre. C'est la première étape avant de proposer quoi que ce soit.» Sortant du plan de l'analyse pour renter dans celui de la conjecture, Ahmed Berami a conclu : «D'après les bruits qui courrent, les consultations externes risquent d'être supprimées. Nous, nous sommes très étonnés de cela parce que c'est un service qui rend d'énormes services et s'avère être un service de proximité très intéressant et très important pour les gens. Pour ce que nous savons de l'origine du déficit, lorsqu'on a installé le service de psychiatrie qui a ouvert en 2004, celui-ci n'avait de dotation que pour six mois. Nous nous sommes donc retrouvé avec un déficit chronique de 500 millions d'euros tous les ans qui s'est ajouté à celui engendré par d'autres sous-dotations.»
Sur cet aspect de la question, le représentant CGT du personnel du CHB a été plus précis rappellant, chiffres à l'appui, les analyses faites par son syndicat sur la base de comptes rendus officiels des CA et des Comités Techniques d'Etablissement du CHB depuis cinq ans. Il a été plus incisif aussi insistant sur le fait que les services logistiques de l'hôpital de Bapaume étaient d'ores et déjà en voie d'externalisation. La défense de l'emploi étant en premier lieu, a insisté Michel Carré, le point de focalisation de la mobilisation CGT du CHB.
Jérôme Skalski
Dans le cadre de la Commission de l'Organisation de la Permanence des Soins (COPS) du CHB, le président de la CME du CHB vient de donner son accord pour abandonner les gardes de nuit et les transformer en astreintes volontaires. Départ, pour l'instant non compensés, de certains médecins, restriction de l'amplitude horaire des accueils non programmés à compter du 1er décembre... Deux événements qui, menaçant le coeur de l'activité médicale du CHB, semblent signer, en catimini, la mise à mort de l'hôpital de Bapaume.
Publié dans Liberté 62 n°890 p.8
http://www.liberte62.com/article-liberte-62-n-890-40810395.html
Sur le mur de cette salle dans laquelle Michel Carré, Denis Gaillet, et Ahmed Berami s'exprimaient ensemble devant la presse, l'image prometteuse du récent projet de développement de hôpital de Bapaume, image formant un contraste saisissant avec les sombres perspectives projetées aujourd'hui sur son avenir par sa direction et ses tutelles.
Le personnel vit très mal ce qui se passe
«Autant on avait, récemment encore, des projets ambitieux pour le CHB, autant, actuellement, le personnel vit très mal ce qui se passe avec des menaces qui se sont accumulées du jour au lendemain» a souligné Michel Carré, délégué CGT du personnel du CHB, au cours de son intervention. «Pendant le CA qui vient de se dérouler, nous n'avons rien appris de plus que ce que nous savions déjà» a précisé le syndicaliste. «Pour la CGT, a-t-il continué , le déficit mis en avant pour l'hôpital de Bapaume reste une excuse pour arriver à quelque chose d'autre». «Quelques pistes ont été évoquées pour faire des économies avec, par exemple, l'abandon de la vidéosurveillance, le transfert de la maintenance informatique et la résiliations d'abonnements de journaux. En tout, 300 000 euros d'économies. De quelque manière que les choses tournent, pour nous, une chose reste une priorité pour la CGT : ces 300 000 euros d'économies doive servir à conserver de l'humain et à préserver l'emplois au CHB» a insisté Michel Carré.
Une forte inquiétude de la part de la population
Intervenant pour sa part en tant que président de l'association Pour Bapaume, Denis Gaillet, a tout d'abord évoqué le succès rencontré par la pétition lancée par son association pour sauver le CHB, pétition ayant recueilli près 400 signatures en quelques jours. «Il y a une forte inquiétude de la part de la population quant à la disparition éventuelle de certains services de l'hôpital» a-t-il souligné. «Pour nous, si l'hôpital de Bapaume disparaît, en partie ou en totalité, c'est une catastrophe en terme d'attractivité pour la ville entière, ses habitants et son territoire» a-t-il continué.
Le Nord-Pas-de-Calais, «une des régions les plus sinistrées de France au niveau médical»
Rappelant certains chiffres concernant la santé dans la région Nord-Pas-de-Calais, «une des régions les plus sinistrées de France au niveau médical», Denis Gaillet a ensuite insisté sur l'incompréhension engendré par les menaces pesant sur l'hôpital de Bapaume , un hôpital reconnu pour la qualité de son accueil par ses usagers. «Avant de penser à des plans de retour à l'équilibre, il faut penser aux besoins de la population sur le territoire» a-t-il poursuivi : «Le maintien de l'hôpital et des services de proximité est pour nous un symbole fort. C'est une question d'égalité d'accès aux soins pour tous et de défense du milieu rural.» «Il y a deux tiers des hôpitaux qui son endéficit a-t-il conclu. La raison principale de ce fait, c'est l'asphyxie des hôpitaux publics. Il y a une volonté de la part des pouvoirs publics pour, tout doucement, les privatiser et instaurer une santé à deux vitesses.»
Un point de vue médical
Une analyse tempérée par Ahmed Berami, médecin chef de pôle et president de la CME du CHB qui entendait ne fonder son jugement que sur les faits positivement établis. «Moi, je parlerais en prenant la question d'un point de vue médical» a-t-il déclaré : «Avant de proposer un traitement, il faut établir un diagnostic. Nous ne voulons pas entrer dans la polémique des chiffres mais, jusqu'à présent, nous n'avons pas une analyse fine de la situation financière de l'hôpital. Cette analyse fine, nous l'attendons tous.»
Décrivant les services du CHB, «un hôpital de proximité qui remplit totalement sa fonction d'hôpital de proximité» avec un service d'accueil de jour et de nuit assurant une présence médicale 24 heures sur 24 sécurisant l'établissement sur le plan sanitaire et quatre grandes filières : une filière gériatrique pour des «patients âgés qui ont beaucoup de difficultés à domicile et qui sont contents d'avoir un service de médecine qui peut les accueillir dans des conditions de prise en charge de qualité avec une grande humanité ainsi qu'un personnel vraiment très dévoué à sa mission», une filière de soins palliatifs avec dix lits identifiés et une équipe mobile reconnue pour faire «du bon boulot», une filière en adictologie et enfin une filière de médecine générale, Ahmed Berami a souligné : «Nous avons un hôpital ouvert son environnement et vraiment bien ancrée dans le territoire. Comme dans de nombreux hôpitaux publics, nous travaillons souvent à flux tendus mais ce qui est indéniable, c'est qu'il y a un travail de qualité auprès des patients qui a été reconnus par les experts de la haute autorité de soins et un bel outil que nous devons le préserver dans cette ville.»
Expectative
«Est-ce qu'il y a des services qui sont menacés ?» s'est-il interrogé : «Nous ne le savons pas encore. Nous ne le savons pas parce qu'à la sortie du CA, nous, ce que nous avons compris, c'est qu'il n'y avait encore aucune décision de prise». Interrogé concernant le déficit, le president de la CME du CHB a précisé et insisté : «Dans le détail, si je prends les 26 lits de médecine que nous avons au CHB, ces 26 lits sont excédentaires. Il y a des consultations externes programmées qui coûteraient, je parle au conditionnel, 700 000 euros. Sur ce point, nous avons besoin de faire une analyse financière fine pour essayer de comprendre. C'est la première étape avant de proposer quoi que ce soit.» Sortant du plan de l'analyse pour renter dans celui de la conjecture, Ahmed Berami a conclu : «D'après les bruits qui courrent, les consultations externes risquent d'être supprimées. Nous, nous sommes très étonnés de cela parce que c'est un service qui rend d'énormes services et s'avère être un service de proximité très intéressant et très important pour les gens. Pour ce que nous savons de l'origine du déficit, lorsqu'on a installé le service de psychiatrie qui a ouvert en 2004, celui-ci n'avait de dotation que pour six mois. Nous nous sommes donc retrouvé avec un déficit chronique de 500 millions d'euros tous les ans qui s'est ajouté à celui engendré par d'autres sous-dotations.»
Sur cet aspect de la question, le représentant CGT du personnel du CHB a été plus précis rappellant, chiffres à l'appui, les analyses faites par son syndicat sur la base de comptes rendus officiels des CA et des Comités Techniques d'Etablissement du CHB depuis cinq ans. Il a été plus incisif aussi insistant sur le fait que les services logistiques de l'hôpital de Bapaume étaient d'ores et déjà en voie d'externalisation. La défense de l'emploi étant en premier lieu, a insisté Michel Carré, le point de focalisation de la mobilisation CGT du CHB.
Jérôme Skalski
Dans le cadre de la Commission de l'Organisation de la Permanence des Soins (COPS) du CHB, le président de la CME du CHB vient de donner son accord pour abandonner les gardes de nuit et les transformer en astreintes volontaires. Départ, pour l'instant non compensés, de certains médecins, restriction de l'amplitude horaire des accueils non programmés à compter du 1er décembre... Deux événements qui, menaçant le coeur de l'activité médicale du CHB, semblent signer, en catimini, la mise à mort de l'hôpital de Bapaume.
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