mercredi 23 septembre 2009

LES ELUS COMMUNISTES AU CONSEIL GENERAL EN ORDRE DE BATAILLE


Au lendemain de la réunion de rentrée de leur groupe, les élus communistes au Conseil général du Pas-de-Calais se sont mis en ordre de bataille. Au cours d'une conférence de presse qui s'est déroulée à Arras le mercredi 9 septembre, ils ont exposés les thèmes de leurs interventions dans le cadre de la session extraordinaire du Conseil général programmée le 21 septembre prochain en présence du préfet du Pas-de-Calais. Ils ont aussi confirmé et souligné en particulier leur engagement sur trois grands dossiers d'intérêt public : la question de de l'emploi et notamment de l'emploi industriel, de la défense du service public postal et de la réforme des collectivités territoriales.

Dominique Watrin, conseiller du canton de Rouvroy et président des élus communistes et républicains au Conseil général, a tout d'abord présenté brièvement les thèmes de la future intervention de leur groupe auprès du préfet au cours de la réunion extraordinaire de l'assemblée délibérante du Pas-de-Calais programmée le 21 septembre prochain, scéance portant sur le rapport d'activité des services de l'État dans le département : la question de la crise économique et de l'emploi, du revenu de solidarité active, celle de la privatisation rampante de l'emploi public, la question de la réussite éducative, des énergies renouvelables, du droit à un accueil de qualité pour les enfants dès deux ans à l'école maternelle, la question des moyens des communes et de leur effacement programmé dans le cadre du projet gouvernemental de «réforme» des collectivités territoriales, celle des nouvelles suppressions de moyens envisagées pour la police de proximité, la question de la révision générale des politiques publiques et de ses effets negatifs sur le nombre de fonctionnaires d'Etat attachés au département, enfin, celle de l'évolution de la politique du logement et de la santé.
Sur tout ce «panel d'interventions et de questionnements» les élus communistes et républicains présents ont souligné leur engagement à s'atteler à trois «grandes préoccupations» en particulier : en trois mots : l'emploi, La Poste, les collectivités territoriales.

Une accélération de l'hémoragie des emplois industriels

Sur le premier point, Dominique Watrin a souligné : «On a rarement atteint un tel degré de crise avec de telles conséquences sociales. Le rapport du préfet souligne une explosion du surendettement dans le département. Depuis un peu plus d'un an, la région Nord-Pas-de-Calais a subi la suppression de 25 000 emplois et la perte de 14 000 emplois intérimaires dont 5 000 au sein de l'industrie automobile. Sans parler des 2000 postes supprimées dans la fonction publique dont une majorité dans l'éducation nationale.» Une situation qui s'apparente, selon l'élu communiste, à «une véritable hécatombe de l'emploi» et notamment de l'emploi industriel. Citant les exemples, parmi de nombreux autres, de la Française de mécanique (-2000 emplois ces dernières années dont 180 récemment), d'Arc international (-5 700 emplois en 12 ans avec un nouveau plan de 560 suppressions d'emplois prévus pour 2010), de Faurécia Auchel (-179 emplois), de Fils Artois Douvrin (-250 emplois), d'IBT Hénin beaumont (- 65 emplois) et de Bosal Annezin (- 400 emplois) c'est à une «accélération de l'hémoragie d'emplois industriels» qu'a à faire face le département du Pas-de-Calais selon Dominique watrin : emplois non «compensés» par des emplois de service qui manifestement «s'essouflent» alors qu'ils étaient «présentés par d'autres forces politiques comme une alternative à l'érosion de l'emploi industriel dans le département».

Donner plus de droits et plus de pouvoir aux salariés dans les entreprises

Cette situation «interpelle» les élus communistes au Conseil général «à plus d'un titre» a continué Dominique Watrin qui a souligné la pertinence des propositions portées par les élus communistes en la matière. «Il faut, a-t-il rappelé, donner plus de droits et plus de pouvoir aux salariés dans les entreprises pour leur permettre de faire valoir des propositions alternatives aux fermetures de sites et aux plans de licenciement qui se ramènent en fait le plus souvent à des délocalisations déguisées» : «Nous regrettons particulièrement que le premier acte de la droite lorsqu'elle est arrivé au pouvoir ait été, précisément, de supprimer les articles de la loi de modernisation sociale de janvier 2002 qui, de ce point de vue, donnaient quelques moyens aux salariés pour défendre leur outil de travail et l'outil de travail industriel en particulier.» Et le représentant des élus communistes au Conseil général de rappeler la proposition de loi déposée par les parlementaires PCF d'interdire les licenciements boursiers et les délocalisations pour les groupes qui font des bénéfices.

Une question de fond, celle de l'utilisation de l'argent public


«Et puis il y a une question de fond qui est posée» a-t-il insisté : «C'est celle de l'utilisation de l'argent public. Sur ces questions, nous souhaitons demander des comptes : A quoi ont servi les 6 milliards d'euros versés par Sarkozy à l'industrie automobile ? A quoi ont servi les 105 milliards qui ont été distribués aux banques ?» Questions qui appellent localement une réponse pratique concrète : la création d'un pôle public financier régional et d'un fonds régional pour l'emploi «afin d'orienter l'argent public et privé vers des dépenses utiles.»
«Force est de constater, a-t-il continué, que tout est fait dans le seul but de défendre les dividendes versées aux actionnaires en faisant payer la crise aux salariés et aux familles populaires». En témoignent en particulier, l'augmentation du forfait hospitalier et le projet d'une «taxe carbonne» «qui ne fait que transférer un impôt versé par les entreprises, la taxe professionnelle, vers les ménages sous pretexte de lutte en faveur du développement durable et de l'environnement» mais sans véritablement s'attaquer à ce problème.

Défense de La Poste et des collectivités territoriales

Deuxième point à l'ordre du jour de l'intervention publique des élus communistes et républicains au Conseil général : le projet de loi de privatisation de La Poste : «La Poste, a précisé Dominique Watrin, va annoncer, en octobre, 120 suppressions d'emplois, 38 500 heures de fermeture de bureaux par an dans le département du Pas-de-Calais et la transformation de 50 à 60 bureaux, notamment en zone rurale, en point poste et ceci détriment du service rendu à la population et aux habitants.» Dans la perspective de contrer le projet gouvernemental, les élus communistes au Conseil général ont décider d'adresser un courrier au maire de leur canton pour leur demander de s'impliquer au mieux dans l'organisation du référendum du 3 octobre contre la privatisation de La Poste et de «tout faire pour que dans chacune des communes concernées s'exprime un «non» ferme de la population à cette privatisation et faire avancer l'idée du développement du service public postal.»
Troisième point de préoccupation souligné par les élus communistes et républicains au Conseil général : la question de la réforme des collectivités territoriales. «Le comité Balladur a travaillé sur des propositions qui ont été remises au président de la République a expliqué Dominique Watrin : «Normalement, des décisions devraient être prises à l'automne.» La logique de cette réforme est nette selon l'élu communiste : une remise en cause des compétences locales visant au développement des solidarités sociales et territoriales, l'éloignements des citoyens des lieux de décision, la mise en concurrence des territoires et des habitants en concentrant services et richesses dans quelques grands pôles urbains avec pour conséquence un développement inédit des inégalités territoriales.
«Ce sur quoi joue Sarkozy a expliqué Dominique Watrin, c'est sur l'idée qu'il y a de plus en plus d'impôts locaux. Evidemment, il oublie de rappeler les transferts massifs de charges obligatoires effectués par l'État vers les collectivités territoriales. Pour le département, ce sont par exemple 162 millions d'euros en 2008 non compensées. Sarkozy joue là-dessus pour faire passer l'idée que les élus locaux dépensent trop et qu'il faut supprimer des échelons.»

Pour l'emploi, les salaires, la défense et le développement des services publics et contre le projet de liquidation gouvernemental des collectivités locales, les élus communistes et républicains au Conseil général se battront pied à pied au sein de l'assemblée délibérante départementale et ceci dès le 21 septembre a souligné pour conclure Dominique Watrin. Ils appellent en outre le plus grand nombre à participer à la riposte en manifestant dans les rue de Lille le 17 octobre dans le cadre du rassemblement organisé conjointement par les fédérations du Nord et du Pas-de-Calais du Parti Communiste Français.

Jérôme Skalski

Publié dans Liberté 62 n°879

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