Depuis lundi, 80 des 120 ouvriers de Finimétal Biache-Saint-Vaast (groupe Rettig) sont mobilisés pour leurs salaires avec blocage des entrées et piquet de grève.
(Suite) Rettig, multinationale familiale finlandaise se porte bien, très bien même. Une situation que semble connaître aussi sa filiale Finimétal installée à Biache-Saint-Vaast et spécialisée dans la fabrication de radiateurs de haut de gamme et de systèmes de chauffage par le sol si l'on considère sa production et son «flux» : une bonne année 2009 écoulée et un mois de janvier exceptionnel au cours duquel près de 60 000 radiateurs ont été expédiés du dépot, «une première depuis cinq ans d'activité».
Une situation «inacceptable»
Par la magie des transferts de trésorerie au sein du groupe, Finimétal Biache affiche cependant, officiellement, pour l'année écoulée, un «léger déficit». Histoire de «radiner» au moment des négociations salariales ? Une situation «inacceptable» : c'est ce qu'en pensent au moins 80 des 120 ouvriers de Finimétal Biache-Saint-Vaast qui sont mobilisés depuis lundi pour leurs salaires avec blocage des entrées et piquet de grève.
«Les salariés se rendent bien compte qu'ils travaillent»
«Les salariés se rendent bien compte qu'ils travaillent explique Christian Orlowiez, délégué CGT chez Finimétal : «Surtout en ce moment où il y a beaucoup d'heures supplémentaires.» Les revendications des Finimétal ne sont pourtant pas mirobolantes : une augmentation de salaire de 60 euros pour un salaire moyen mensuel de 1 300 euros net, une prime de vacances de 75 euros et une prime de pénibilité au dépôt de 32 euros. A ces revendications, la direction de Finimétal fait la sourde oreille et propose, terme à terme, une augmentation de salaire de 36 euros, une prime de vacances de 45 euros et «pour la prime de pénibilité dans les dépots explique Christian Orlowiez, ils ne donnent rien : la direction veut l'indexer sur la productivité alors que dans les ateliers de fabrication, elle est fixée à 32 euros.»
Une différence de 40 000 euros, augmentations de salaire et primes de vacances cumulées pour l'ensemble des 120 ouvriers de Finimétal Biache-Saint-Vaast. Rien qu'à les comparer avec les 1 million d'euros payés chaque année par Finimétal pour payer à sa maison «mère» le droit de porter son propre nom, vraiment pas de quoi perturber la trésorerie et l'activité de Finimétal ou du groupe Rettig. Mais il est vrai que «quand il y a à manger pour huit, il y en a bien pour dix» disait Harpagon dans L'Avare de Molière. Une nouvelle formule pour la «com» de Rettig à destination de ses clients et de ses «ouvriers» qui «en veulent plus» ?
J.S.
Publié dans Liberté 62 n°902
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