Le samedi 15 mars dernier, vers midi, à Gërdec, un village situé à une quinzaine de kilomètres de Tirana, une déflagration se fait entendre. Un dépôt de désarmement de munitions de l'armée albanaise vient d'exploser. Elle sera suivie de trois autres déflagrations dont la dernière fut la plus importante.
La puissance de l’explosion est telle qu'elle sera entendue dans un rayon de 50 kilomètres. Près de 2 500 maisons et bâtiments sont détruits ou endommagés. Aussitôt, l’état d’urgence est déclaré dans les hôpitaux de Tirana et de Durrës - à une trentaine de kilomètres de Tirana, la deuxième ville d’Albanie. Jusque dans la soirée, ils accueilleront et soigneront près de 250 blessés. L'ensemble des hôpitaux de la région est mobilisé. La police et l’armée évacuent 4 000 civils habitant à proximité de la zone sinistrée. Les plus proches sont en état de choc.
Les munitions et les obus projetés continuent d'exploser pendant la nuit du samedi au dimanche jusqu’à 2 heures du matin. Dans la presse du lendemain, est évoqué un “Hiroshima albanais”. Le bilan des victimes n'est pas encore établi. Il s'élèvera, vingt jours après l’événement, officiellement, à 25 mort et 300 blessés, beaucoup dans un état grave. A cette date, plus de 700 personnes étaient encore déplacées à Durrës.
Dans l'après midi du vendredi 4 avril, l'équipe de la mission “Solidarité pour les victimes d'une explosion en Albanie” prend la route pour Gërdec. Encaissé, le site est d'un accès difficile. Les chemins sont peu praticables. En accédant dans la vallée le long de laquelle est situé le village sinistré, les membres de l’équipe du Secours Populaire Français prennent la mesure de l’ampleur de la catastrophe qui l’a touché. Vitres brisées, routes défoncées, sols retournés, détrempés ou jonchés de munitions ou d’obus entiers ou éclatés, toits, façades et murs effondrés, maisons et bâtiments détruits ou criblés, végétation brûlée, arbres étêtés ou couchés… Au fur et à mesure de la progression de l'équipe du Secours Populaire Français et de ses accompagnateurs du Secours Populaire de Fushë-Krujë, la désolation du lieu lui est de plus en plus sensible.
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