Mercredi, au cours d'une Assemblée Générale (AG) qui a rassemblé près de 700 personnes, amphi Churchill, à l'université d'Arras, l'opération de blocage de l'établissement a été reconduite par 420 voix contre 94 soit 79% des étudiants présents.
Par ce vote confirmant le référendum organisé sur le campus le mardi 10 mars – voir Liberté 62 n°852 -, cela a été souligné à plusieurs reprise au fil du débat qui l'a précédé, les étudiants engagés ont voulu signifier leur détermination à la veille du rassemblement du 19 mars et à un «moment crucial» de leur mobilisation.
Un «moment crucial» de la mobilisation universitaire
Intervenant pour faire le point sur les résolutions de la sixième Coordination nationale universitaire qui s'est déroulée à Dijon en début de semaine, coordination rassemblant IATOS – personnels non enseignants-, enseignants-chercheurs et étudiants d'une cinquantaine d'universités, un professeur s'est fait applaudir à tout rompre suite à son compte rendu. «Il y a un constat a-t-il souligné. C'est que ni Pecresse, ni Darcos ne répondent aux revendications du monde universitaire. Dans cette situation, la coordination a décidé de se radicaliser et de demander la démission des deux ministres sur la base d'une amplification du rapport de force élargissant le mouvement non seulement aux établissements du secondaire et du primaire mais aussi aux secteurs du public et du privé en lutte.»
Montée des revendications
A propos des revendications, rappel a été fait. A l'exigence de l'élargissement des critères d'attribution des bourses, de la mise en place d'une allocation étudiante, du rétablissement de l'échelon zéro ainsi que du retrait de la loi LRU, du retrait des réformes concernant la formation des futurs enseignants – masterisation - et le statut des enseignants-chercheurs, les étudiants arrageois ont encore amplifié leur plate forme de revendications : aucun salaire en dessous de 1 500 euros, mise en place d'un plan pluriannuel d'embauche, fin de la précarité et, rejoignant ainsi les propositions de la Coordination nationale universitaire, démission des ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. Datée du 13 mars, une motion du Conseil d'adminstration de l'université d'Artois réclamant le retrait du projet de réforme du statut des enseignants-chercheurs et de «masterisation» de la formation des maîtres comme condition indispensable pour l'ouverture de négociations «avec l'ensemble de la communauté universitaire» a été lue par un étudiant.
Université «ouverte»
Au cours de l'AG, la projection d'une video a été l'occasion de faire le point sur les différentes actions mises en oeuvres pendant le blocage, blocage faisant de l'université d'Arras une université «ouverte» et non pas une «fac morte». Participation aux manifestations, lecture de textes dans les rues d'Arras, cours en plein air au pied du Beffroi, distributions de tracts, conférences, projections de films...telles sont les différentes initiatives prises par les étudiants arrageois mobilisés pour alerter l'opinion et faire aboutir leur mouvement. Avec la tenue d'AG animées par un souci permanent pour l'écoute mutuelle et le respect des règles de la démocratie, elles font de l'université d'Arras une université «exemplaire» sur le plan de la mobilisation nationale qui, à ce jour, engage plus de la moitié des établissements universitaires de France.
Jérôme Skalski
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