mardi 17 mars 2009

L'UNIVERSITE RESTE UNIE


Faisant écho à l'appel national à la mobilisation "de la maternelle à l'université" et aux 60 000 personnes qui ont manifesté à cette occasion dans tout le pays, les étudiants de l'université d'Artois à Arras ont tenu leur deuxième Assemblé Générale depuis la rentrée avec, pour prochain grand rendez-vous, la journée du 19 mars.


Ils étaient près de 400 étudiants réunis en Assemblée Générale, ce mercredi 11 mars, amphi Churchill, sur le site arrageois de l'université d'Artois. A l'ordre du jour, le bilan local et national de la mobilisation ainsi que les initiatives à engager jusqu'au rendez-vous du 19 mars et au-delà.

Une plate-forme revendicative claire

Au centre de la mobilisation universitaire, une plate-forme revendicative claire : l'abandon du décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, l'abandon de la LRU, l'abandon de la masterisation, le rétablissement de l'échelon zéro ainsi que l'élargissement des critères d'établissement des bourses et de l'allocation étudiante. Un débat de fond concernant la portée des revendications et les modalités d'actions formait l'essentiel des interventions.

Un référendum «ultimatum»

En débat aussi, en particulier, le référendum organisé la veille par l'administration sur la question du blocage de l'université. Cette initiative, décidée unilatéralement, sans concertation, mieux, selon divers témoignages convergents, en tentant de prendre à contre-pied étudiants et enseignants mobilisés, visaient, manifestement, à contrecarrer le vote majoritaire qui s'exprime, sans faille, depuis quatre semaines, en faveur du blocage au cours des différentes AG animées par les étudiants de l'établissement public arrageois. Malgré les précautions prises par la direction de l'université – selon des étudiants interrogés : précipitation du scrutin, «oubli» ciblé de l'envoi de convocations, annonce sans débat public... -, elle s'est retournée contre ses promoteurs qui voyait sans doute en ce scrutin, selon les termes d'une affiche étudiante, plutôt un «ultimatum» qu'un «référendum» à proprement parler. Un moyen, partial, mis en oeuvre pour briser la grève plutôt qu'une méthode, arbitrale – chose qui est attendue de la part de la direction d'un établissement public -, pour en apprécier, démocratiquement, la légitimité.

Reconduction du blocage de l'université arrageoise

Alors que l'AG du mardi 3 mars avait reconduit le blocage de l'université avec 666 voix, la base des suffrages exprimés en faveur du blocage au cours du référendum s'est élargi à 794 voix contre 366, vote corroboré et précisé par un autre référendum organisé simultanément par le comité étudiant et portant sur la question de la validité des votes en AG – 752 suffrages exprimant la reconnaissance de cette validité contre 92.

Eaux troubles


Autre point particulier abordé au cours de l'AG étudiante de mercredi. Le matin, l'interruption par des membres du personnel administratif de l'université d'un examen que passaient des élèves de master et l'annonce de la suppression et du report sine die des épreuves programmés pour l'après-midi et le reste de la semaine. Argument avancé, le «blocage» de l'université et l'obstruction des «bloqueurs». En fait, suite à l'intervention de membres du comité étudiant mis au courant de l'affaire, le blocage de l'université ne concernant ni les concours ni les examens, les étudiants concernés ont pu se rendre compte que l'initiative de «bloquer» leurs examen, malgré les dénégations officielles, avait une toute autre source que celle avancée et, de fait, un but bien connu, celui de semer la division. Novel echec. Les étudiants rassemblés en AG ont applaudi unanimement à l'annonce d'un membre du comité étudiant affirmant que «malgré la volonté du Président de l'université de couler notre mouvement, nous avons réussi à donner une bonne leçon : l'université reste unie quoiqu'il arrive.» D'aucuns ont même évoqué une «fessée».

J. S.

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