mardi 30 mars 2010
LE SALON DU LIVRE DU PREMIER MAI PRESENTE SA NEUVIEME EDITION
Au pied du socle d'argent sur lequel la représentation d'un Monsieur Phynance est transpercée de part en part au moyen d'un crayon, un ouvrier s'adonne au plaisir de lire et de s'instruire. Tel est le dessin offert par Berth à Colères du Présent. Parce que la culture n'est pas réservée à une élite et ne s'adresse pas qu'à une élite, le neuvième Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale qui se déroulera à Arras le premier mai prochain, cent-trentième anniversaire de la «journée internationale des travailleurs», sera placée par l'association de lutte contre l'exclusion culturelle sous le signe du cinquantenaire des indépendances de l'Afrique sub-saharienne .
C'est à l'Office culturel d'Arras que s'est déroulé, mercredi 3 mars en soirée, la conférence de présentation du prochain Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale qui sera organisé pour la neuvième fois cette année par l'association Colères du présent, le 1er mai, dans les rues de la capitale du Pas-de-Calais. A l'honneur, le centenaire de Jean-Amila-Mekert ainsi que le cinquantenaire de l'indépendance des anciennes colonies françaises d'Afrique sub-saharienne.
Coup de projecteur sur le Roman noir
Jean-Amila-Meckert, père du roman noir français, vera ainsi son nom associé, non seulement au prix littéraire qui depuis 2005 récompense le meilleur ouvrage d'expression populaire et de critique sociale de l'année mais aussi à un «coup de projecteur» jeté sur ses pairs et continuateurs, entre autres, Frédéric H. Fajardie – à qui sera consacré une exposition coordonnée par Jérôme Leroy à la Médiathèque d'Arras - et Dashiell Hammett. Représentant cette catégorie de fictions qui entend se nourrir de l'univers de l'actualité politique et sociale pour rendre compte des problèmatiques quelque fois douloureuses qu'il explore, le Roman noir sera représenté par de nombreux auteurs invités dont Jean-Bernard Pouy, Ricardo Montserrat et Caryl Ferey, lauréat du Prix Amila-Meckert 2009. Il sera aussi au centre de divers débats et manifestations.
«Cinquante ans après les indépendances, où en est l'Afrique ?»
C'est avec la question « Cinquante ans après les indépendances, où en est l'Afrique ?» que s'engagera le deuxième grand débat de la neuvième édition du Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale, à 15 h 30, à la Salle des concerts du théâtre d'Arras. «L'activité internationale n'est pas pour nous un gadget a expliqué à ce sujet Didier Andreau, président de Colères du Présent : «Il faut le rapeler, le 1er mai est la journée internationale des travailleurs. Compte tenu de l'actualité, ce débat sera organisé en partenariat avec le Secours populaire qui va se mobiliser et fera intervenir un membre de l'association spécialiste des questions de «solidarité internationale» par opposition avec le sentiment et les pratiques «humanitaire» qui animent de trop nombreuses ONG en Afrique. A ce débat qui sera relayé par les Amis de l'Humanité interviendront aussi Sayouba Traoré, écrivain burkinabé et journaliste à RFI, Tiécoura Traoré, syndicaliste cheminot malien, Charles Camara, écrivain sénégalais et organisateur, avec Colère du Présent, de la Fête internationale et itinérante du livre d’expression populaire et de critique sociale qui se déroule, une année sur deux, à Saint-Louis du Sénégal et peut-être, nous l'espons, Aminata Traoré ancienne ministre de la culture du Mali : une grande dame qui a beaucoup à dire sur cette question.»
«Ce partenariat avec Colères du présent a précisé Christian Lampin, directeur de la fédération du Pas-de-Calais et membre du Bureau national du Secours populaire français est pour nous de faire en sorte de réunir le maximum de personnes bénéficiaires de l'association, au-delà de nos interventions en urgence et notamment sur l'alimentaire, pour montrer que la culture ça change la vie. C'est pour nous l'occasion d'amener des personnes qui sont exclues de l'accès à la culture sur le Salon du livre.» Invité attendu, Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français.
Lutter contre l'exclusion et le préjugé
De nombreux autres débats – la grande braderie des services publics, l'appel des appels, la hausse des émeutes à travers le monde, le droits des étrangers...-, une foule de spectacles d'accès libre – théâtre, arts de la rue, slam sessions, expositions, performances, concerts, lecture de contes...- et près d'une centaine d'auteurs présents venant à la rencontre des lecteurs dans des domaines aussi divers que le roman, les sciences humaines et sociales, le journalisme, la littérature jeunesse ou encore la bande dessinée - avec, notamment, Charb, Berth, Cabu et Babouse -, la neuvième éditions du Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale sera, cette année encore, une occasion de se ressourcer à ce que la «culture» a de meilleur à offrir, sans exclusive et préjugé, dans sa lutte contre l'exclusion et le préjugé.
Pour le programme complet de l'événement ainsi que sur les initiatives qui se dérouleront à sa périphérie - dont, notamment, celle de la semaine de formation à l'écriture collective de l'Université populaire internationale d'expression populaire et de critique sociale qui se déroulera du 26 au 30 avril prochain -, renseignements complets sur le site de Colères du Présent : http://www.coleresdupresent.com/. Autre fait à souligner : le Salon du 1er mai 2010 sera aussi dédié à Salah Hamouri, jeune compatriote franco-palestinien injustement incarcéré depuis 5 ans en Israël.
Jérôme Skalski
Publié dans Liberté 62 n°904
vendredi 26 février 2010
DU NORD AU SUD DE BAPAUME A DECAZEVILLE TOUS ENSEMBLE POUR LA DEFENSE DE L'HOPITAL PUBLIC !
A l'appel du collectif «Tous ensemble», ils étaient plus de 2 500 personnes à manifester devant l'hôpital de Decazeville, mercredi 10 février dernier, afin de protester contre la décision de l'Agence Régionale d'Hospitalisation (ARH) de Midi-Pyrénées de fermer le service de réanimation de cet établissement de proximité situé au coeur d'un territoire de santé de près de 50 000 habitants.
Les services de chirurgie et de maternité de l'hôpital de Decazeville sont aussi visés. Dans cette ville de l'Aveyron comme un peu partout en France, la résistance grandit et s'organise. Au niveau national, un mouvement de convergence des luttes pour la défense de l'hôpital public se fait jour. Une Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité est d'ores et déjà constituée (http://www.coordination-nationale.org).
Contacté par le Comité de défense du CHB, le collectif «Tous ensemble pour le bassin de Decazeville» a transmis la semaine dernière un message de solidarité à destination des populations du Bapalmois mobilisés pour la défense de leur hôpital (Voir ci-dessous). Au-delà des arguments conjoncturels avancés ici et là pour justifier la «casse» de tel ou tel hôpital de proximité ce sont bien les «réformes» gouvernementales de l'hôpital public qui sont responsables de la situation. Tentant de masquer cette réalité dernière l'argument d'une «cabale» politique locale par exemple, ceux qui les portent et les appliquent auront sans doute de plus en plus de mal à se faire entendre à mesure que les faits seront connus. A Decazeville, le collectif «Tous ensemble» regroupe syndicats, associations, membres de partis politiques et élus locaux appartenant à des formations aussi diverses que le PCF, le PS ou...l'UMP. Liberté 62 a contacté Maxime Gaillac, aide soignant, représentant CGT du personnel de l'hôpital de Decazeville et responsable du collectif «Tous ensemble pour le bassin de Decazeville». Interview.
Liberté 62 : «Comment et à quelle occasion s'est engagée votre mobilisation au sujet de l'hôpital de Decazeville ?»
Maxime Gaillac : «Sur Decazeville, nous avons commencé à mobiliser «Tous ensemble», le collectif de défense de l'hôpital, vers les mois de septembre et d'octobre parce que nous savions que nos services de chirurgie et de maternité étaient menacés. Là-dessus, le 30 décembre dernier, nous avons a reçu une lettre de l'Agence Régionale d'Hospitalisation (ARH ndlr) qui nous disait qu'il ne nous financerait plus le service de réanimation, du jour au lendemain, à partir du 1er janvier 2010. Du coup, nous avons accéléré la mobilisation avec des Assemblées générales du personnel et des réunions collectives plus régulières. Ensuite, nous avons engagé des actions pour nous faire entendre. Nous sommes allé bloquer des axes routiers et puis, il y a eu la manifestation du 10 février où il y avait plus de 2500 personnes devant l'hôpital. Un rendez-vous avait été pris pour rencontrer le directeur de l'ARH le lendemain. Au cours de ce rendez-vous, il nous a dit clairement que pour la réanimation, on pourrait trouver une solution si on remontait un dossier mais que par contre, pour la maternité et la chirurgie, il faudrait que ces services soient fermés avant 2011 en transformant la maternité en centre de périnatalité et la chirurgie en chirurgie programmée de 8h00 à 19h00. Bref, ce rendez-vous s'est très mal passé. Du coup, nous on continue sur notre lancée. On ne va rien lâcher. On a le soutien de la population et une forte mobilisation pour le maintien de l'hôpital et les services de soins. Une nouvelle réunion du collectif est prévue le 3 mars pour décider des actions a venir.»
Liberté 62 : «Qui est mobilisé au sein de votre collectif «Tous ensemble pour le bassin de Decazeville»?»
Maxime Gaillac : «Le collectif «Tous ensemble» réunit les syndicats de toutes les unions locales syndicales de Decazeville : CGT , FO, CFDT, des élus locaux et des maires des communes qui sont concernées par l'hôpital, des représentants de partis politiques et d' associations : le club de rugby par exemple et le club de football. En plénière, nous sommes entre 30 et 40 en réunion. Les élus sont surtout dans des partis de gauche mais on a aussi des maires ruraux, notamment de petites communes, qui sont de droite mais qui ont, à un moment donné, eu besoin de l'hôpital, qui se sont rendus compte de son utilité et qui combattent à nos côtés . Par exemple, il y a une petite commune agricole, juste à côté de Decazeville, qui a 600 habitants et qui s'appelle Saint-Santin. Eh bien, le maire est a droite mais l'hôpital lui a sauvé la vie. Il le dit très clairement. Pour lui se mobiliser au sein du collectif avec les syndicats, cela ne le gêne pas du tout et pourtant il a a sa carte à l'UMP !»
Liberté 62 : «Dans le message de soutien à la lutte des habitants de la région de Bapaume mobilisés pour la défense de leur hôpital que vous adressez au Comité de défense du CHB, vous parlez d'«assassins» du service public de proximité à propos de ceux qui portent les réformes actuelles de l'hôpital. Ne trouvez-vous pas l'expression exagérée ?»
Maxime Gaillac : «Le terme utilisé est «dur» nous nous rendons compte. Mais la réalité l'est aussi. On dit souvent que la santé n'a pas de prix. A partir du moment où on commence à mettre un prix dessus en rentrant dans un calculs de rentabilité comme dans le privé, pratiquement c'est une volonté de tuer l'hôpital public de proximité qui est en jeu. Certains vont forcément en bénéficier parce certains auront les moyens de se déplacer et puis les autres, le plus grand nombre, les personnes âgées par exemple n'auront pas les moyens de se déplacer pour aller dans une structure que sera beaucoup plus éloignée et vont rester sur le bord de la touche. Donc, oui, en fermant les services de soin de proximité , c'est une sorte d'assassinat qui est commis : la création de déserts sanitaires où on ne peut plus se soigner. Encore une fois, le mot est fort mais c'est bien de cela dont il s'agit pour l'avenir.»
Liberté 62 : «A Bapaume, à Decazeville ou ailleurs, des arguments conjoncturels concernant de dettes par exemple ou des déficits sont avancés pour justifier fermetures de services et restructurations. Qu'en pensez-vous ?»
Maxime Gaillac : «L'attaque contre l'hôpital de proximité n'est pas liée à une conjoncture particulière ou à une situation locale. C'est une attaque globale. Déjà, avec la mise en place de la tarification à l'activité (T2A ndlr), le but était bien de faire mourir les hôpitaux de proximité. A Decazeville, depuis la mise en place de la T2A à 100 % donc depuis que Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir, on nous ampute de 2 millions d'euros par an. Au niveau du budget de l'hôpital cela a créé, volontairement, un déficit. Avec ce système de tarification, tout est fait pour qu'on ne puisse pas s'en sortir. En fait, c'est depuis 1996 et le plan Juppé que vient cette volonté de casser le service public hospitalier de proximité. Seulement, la gouvernement actuel avec la loi Bachelot (loi HPST ndlr), veut en finir et aller vite. Dans cette perspective, avant 2012, nous savons que les coups vont pleuvoir de partout.»
Liberté 62 : «Votre message au Comité de défense du Centre Hospitalier de Bapaume se veut partie prenante d'une convergence des luttes locales pour sauver l'hôpital public. Pourquoi une telle démarche ?»
Maxime Gaillac : «Si notre mobilisation peut servir celle des habitants de la région de Bapaume pour défendre leur hôpital, c'est une démarche utile à laquelle nous sommes prêts à donner suite. De notre côté par exemple, nous somme en contact avec le collectif de défense de l'hôpital de Carhaix en Bretagne. Nous sommes aussi en contact avec le comité de défense de l'hôpital de Valréas dans la Vaucluse. Nous n'arriverons pas à sauver l'hôpital public de proximité en nous battant chacun chez soi. C'est en faisant converger tous les mouvements que nous arriverons à quelque chose. À cette convergence, tout le monde va y gagner. Nous n'arriverons à les faire lâcher que si il y a un poids de masse ! Il faut que le maximum de monde se mobilise et c'est le message que nous adressons à la population de Bapaume et de ses environs. Si la population civile doit se mobiliser, les élus le doivent aussi. De toute façon, les élus se mobiliseront nécessairement à partir du moment où la population bougera. Il faut un vaste mouvement populaire. Il faut une vaste pression de la population qui les oblige à se mettre en avant et à prendre part au combat.»
Propos recueillis par Jérôme Skalski.
Publié dans Liberté 62 n°902
APPEL A LA RESISTANCE, A L'UNITE, A LA CONVERGENCE DES LUTTES
Communiqué de soutien du collectif «Tous Ensemble pour le Bassin de Decazeville » à la lutte de la population de Bapaume pour le maintien de tous les services de soins de son hôpital. Texte intégral.
«Le collectif de défense de l'hôpital de Decazeville soutient la lutte de la population de Bapaume pour le maintien de tous les services de soins de son hôpital. Aujourd'hui le gouvernement, dans le cadre de la loi Bachelot (loi HPST), et dans la continuité des gouvernements successifs depuis le plan Juppé en 1996, souhaite détruire l'offre de soins de proximité en s'attaquant ouvertement à nos hôpitaux en faisant planer le manque de sécurité de ces structures et des « déficits » mirobolants !
Mais est-ce qu'un service public doit gagner de l'argent, est-ce qu'un hôpital doit choisir ses patients en fonction de la taille de son portefeuille? Et pourtant il s'agit bien de cela. En attaquant sans relâche les hôpitaux de proximité comme à Decazevile et à Bapaume, le gouvernement veut inévitablement créer des zones de non soins, une marchandisation de la santé donc un véritable abandon des plus pauvres, des plus malades et des plus isolés par la création de véritables désert sanitaire accentuant les distances entre les patients et les soins hospitaliers avec des conséquences accidentelles et parfois mortelles .
Un hôpital a un rôle sanitaire et social à mener du mieux possible sur un territoire. Il est le pilier de l'organisation des soins. Mais au delà de ses missions, il à un rôle structurant dans les politiques locales d'aménagement du territoire.
Pas d'hôpital, pas d'industrie. Pas d'industrie, pas d'emplois. Pas d'emplois, pas de services publics. Pas de services publics, pas d'hôpital – et la boucle est bouclé.
Nous devons exiger une véritable égalité d'accès aux soins, le maintien et le développement des hôpitaux de proximité afin de répondre aux besoins exprimés par toute une population. A Decazeville la lutte pour le maintient de l'hôpital à commencé et continue « tous ensemble » : élus, syndicats, associations, partis politiques, personnels hospitaliers et toute la population. Aujourd'hui à Decazeville, à Bapaume, et dans tous nos hôpitaux montrons aux «assassins » du service publics de proximités qu'unis dans la lutte, on ne lâchera rien !»
Les services de chirurgie et de maternité de l'hôpital de Decazeville sont aussi visés. Dans cette ville de l'Aveyron comme un peu partout en France, la résistance grandit et s'organise. Au niveau national, un mouvement de convergence des luttes pour la défense de l'hôpital public se fait jour. Une Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité est d'ores et déjà constituée (http://www.coordination-nationale.org).
Contacté par le Comité de défense du CHB, le collectif «Tous ensemble pour le bassin de Decazeville» a transmis la semaine dernière un message de solidarité à destination des populations du Bapalmois mobilisés pour la défense de leur hôpital (Voir ci-dessous). Au-delà des arguments conjoncturels avancés ici et là pour justifier la «casse» de tel ou tel hôpital de proximité ce sont bien les «réformes» gouvernementales de l'hôpital public qui sont responsables de la situation. Tentant de masquer cette réalité dernière l'argument d'une «cabale» politique locale par exemple, ceux qui les portent et les appliquent auront sans doute de plus en plus de mal à se faire entendre à mesure que les faits seront connus. A Decazeville, le collectif «Tous ensemble» regroupe syndicats, associations, membres de partis politiques et élus locaux appartenant à des formations aussi diverses que le PCF, le PS ou...l'UMP. Liberté 62 a contacté Maxime Gaillac, aide soignant, représentant CGT du personnel de l'hôpital de Decazeville et responsable du collectif «Tous ensemble pour le bassin de Decazeville». Interview.
Liberté 62 : «Comment et à quelle occasion s'est engagée votre mobilisation au sujet de l'hôpital de Decazeville ?»
Maxime Gaillac : «Sur Decazeville, nous avons commencé à mobiliser «Tous ensemble», le collectif de défense de l'hôpital, vers les mois de septembre et d'octobre parce que nous savions que nos services de chirurgie et de maternité étaient menacés. Là-dessus, le 30 décembre dernier, nous avons a reçu une lettre de l'Agence Régionale d'Hospitalisation (ARH ndlr) qui nous disait qu'il ne nous financerait plus le service de réanimation, du jour au lendemain, à partir du 1er janvier 2010. Du coup, nous avons accéléré la mobilisation avec des Assemblées générales du personnel et des réunions collectives plus régulières. Ensuite, nous avons engagé des actions pour nous faire entendre. Nous sommes allé bloquer des axes routiers et puis, il y a eu la manifestation du 10 février où il y avait plus de 2500 personnes devant l'hôpital. Un rendez-vous avait été pris pour rencontrer le directeur de l'ARH le lendemain. Au cours de ce rendez-vous, il nous a dit clairement que pour la réanimation, on pourrait trouver une solution si on remontait un dossier mais que par contre, pour la maternité et la chirurgie, il faudrait que ces services soient fermés avant 2011 en transformant la maternité en centre de périnatalité et la chirurgie en chirurgie programmée de 8h00 à 19h00. Bref, ce rendez-vous s'est très mal passé. Du coup, nous on continue sur notre lancée. On ne va rien lâcher. On a le soutien de la population et une forte mobilisation pour le maintien de l'hôpital et les services de soins. Une nouvelle réunion du collectif est prévue le 3 mars pour décider des actions a venir.»
Liberté 62 : «Qui est mobilisé au sein de votre collectif «Tous ensemble pour le bassin de Decazeville»?»
Maxime Gaillac : «Le collectif «Tous ensemble» réunit les syndicats de toutes les unions locales syndicales de Decazeville : CGT , FO, CFDT, des élus locaux et des maires des communes qui sont concernées par l'hôpital, des représentants de partis politiques et d' associations : le club de rugby par exemple et le club de football. En plénière, nous sommes entre 30 et 40 en réunion. Les élus sont surtout dans des partis de gauche mais on a aussi des maires ruraux, notamment de petites communes, qui sont de droite mais qui ont, à un moment donné, eu besoin de l'hôpital, qui se sont rendus compte de son utilité et qui combattent à nos côtés . Par exemple, il y a une petite commune agricole, juste à côté de Decazeville, qui a 600 habitants et qui s'appelle Saint-Santin. Eh bien, le maire est a droite mais l'hôpital lui a sauvé la vie. Il le dit très clairement. Pour lui se mobiliser au sein du collectif avec les syndicats, cela ne le gêne pas du tout et pourtant il a a sa carte à l'UMP !»
Liberté 62 : «Dans le message de soutien à la lutte des habitants de la région de Bapaume mobilisés pour la défense de leur hôpital que vous adressez au Comité de défense du CHB, vous parlez d'«assassins» du service public de proximité à propos de ceux qui portent les réformes actuelles de l'hôpital. Ne trouvez-vous pas l'expression exagérée ?»
Maxime Gaillac : «Le terme utilisé est «dur» nous nous rendons compte. Mais la réalité l'est aussi. On dit souvent que la santé n'a pas de prix. A partir du moment où on commence à mettre un prix dessus en rentrant dans un calculs de rentabilité comme dans le privé, pratiquement c'est une volonté de tuer l'hôpital public de proximité qui est en jeu. Certains vont forcément en bénéficier parce certains auront les moyens de se déplacer et puis les autres, le plus grand nombre, les personnes âgées par exemple n'auront pas les moyens de se déplacer pour aller dans une structure que sera beaucoup plus éloignée et vont rester sur le bord de la touche. Donc, oui, en fermant les services de soin de proximité , c'est une sorte d'assassinat qui est commis : la création de déserts sanitaires où on ne peut plus se soigner. Encore une fois, le mot est fort mais c'est bien de cela dont il s'agit pour l'avenir.»
Liberté 62 : «A Bapaume, à Decazeville ou ailleurs, des arguments conjoncturels concernant de dettes par exemple ou des déficits sont avancés pour justifier fermetures de services et restructurations. Qu'en pensez-vous ?»
Maxime Gaillac : «L'attaque contre l'hôpital de proximité n'est pas liée à une conjoncture particulière ou à une situation locale. C'est une attaque globale. Déjà, avec la mise en place de la tarification à l'activité (T2A ndlr), le but était bien de faire mourir les hôpitaux de proximité. A Decazeville, depuis la mise en place de la T2A à 100 % donc depuis que Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir, on nous ampute de 2 millions d'euros par an. Au niveau du budget de l'hôpital cela a créé, volontairement, un déficit. Avec ce système de tarification, tout est fait pour qu'on ne puisse pas s'en sortir. En fait, c'est depuis 1996 et le plan Juppé que vient cette volonté de casser le service public hospitalier de proximité. Seulement, la gouvernement actuel avec la loi Bachelot (loi HPST ndlr), veut en finir et aller vite. Dans cette perspective, avant 2012, nous savons que les coups vont pleuvoir de partout.»
Liberté 62 : «Votre message au Comité de défense du Centre Hospitalier de Bapaume se veut partie prenante d'une convergence des luttes locales pour sauver l'hôpital public. Pourquoi une telle démarche ?»
Maxime Gaillac : «Si notre mobilisation peut servir celle des habitants de la région de Bapaume pour défendre leur hôpital, c'est une démarche utile à laquelle nous sommes prêts à donner suite. De notre côté par exemple, nous somme en contact avec le collectif de défense de l'hôpital de Carhaix en Bretagne. Nous sommes aussi en contact avec le comité de défense de l'hôpital de Valréas dans la Vaucluse. Nous n'arriverons pas à sauver l'hôpital public de proximité en nous battant chacun chez soi. C'est en faisant converger tous les mouvements que nous arriverons à quelque chose. À cette convergence, tout le monde va y gagner. Nous n'arriverons à les faire lâcher que si il y a un poids de masse ! Il faut que le maximum de monde se mobilise et c'est le message que nous adressons à la population de Bapaume et de ses environs. Si la population civile doit se mobiliser, les élus le doivent aussi. De toute façon, les élus se mobiliseront nécessairement à partir du moment où la population bougera. Il faut un vaste mouvement populaire. Il faut une vaste pression de la population qui les oblige à se mettre en avant et à prendre part au combat.»
Propos recueillis par Jérôme Skalski.
Publié dans Liberté 62 n°902
APPEL A LA RESISTANCE, A L'UNITE, A LA CONVERGENCE DES LUTTES
Communiqué de soutien du collectif «Tous Ensemble pour le Bassin de Decazeville » à la lutte de la population de Bapaume pour le maintien de tous les services de soins de son hôpital. Texte intégral.
«Le collectif de défense de l'hôpital de Decazeville soutient la lutte de la population de Bapaume pour le maintien de tous les services de soins de son hôpital. Aujourd'hui le gouvernement, dans le cadre de la loi Bachelot (loi HPST), et dans la continuité des gouvernements successifs depuis le plan Juppé en 1996, souhaite détruire l'offre de soins de proximité en s'attaquant ouvertement à nos hôpitaux en faisant planer le manque de sécurité de ces structures et des « déficits » mirobolants !
Mais est-ce qu'un service public doit gagner de l'argent, est-ce qu'un hôpital doit choisir ses patients en fonction de la taille de son portefeuille? Et pourtant il s'agit bien de cela. En attaquant sans relâche les hôpitaux de proximité comme à Decazevile et à Bapaume, le gouvernement veut inévitablement créer des zones de non soins, une marchandisation de la santé donc un véritable abandon des plus pauvres, des plus malades et des plus isolés par la création de véritables désert sanitaire accentuant les distances entre les patients et les soins hospitaliers avec des conséquences accidentelles et parfois mortelles .
Un hôpital a un rôle sanitaire et social à mener du mieux possible sur un territoire. Il est le pilier de l'organisation des soins. Mais au delà de ses missions, il à un rôle structurant dans les politiques locales d'aménagement du territoire.
Pas d'hôpital, pas d'industrie. Pas d'industrie, pas d'emplois. Pas d'emplois, pas de services publics. Pas de services publics, pas d'hôpital – et la boucle est bouclé.
Nous devons exiger une véritable égalité d'accès aux soins, le maintien et le développement des hôpitaux de proximité afin de répondre aux besoins exprimés par toute une population. A Decazeville la lutte pour le maintient de l'hôpital à commencé et continue « tous ensemble » : élus, syndicats, associations, partis politiques, personnels hospitaliers et toute la population. Aujourd'hui à Decazeville, à Bapaume, et dans tous nos hôpitaux montrons aux «assassins » du service publics de proximités qu'unis dans la lutte, on ne lâchera rien !»
LA DIRECTION DE FINIMETAL REPETE L'AVARE A BIACHE
Depuis lundi, 80 des 120 ouvriers de Finimétal Biache-Saint-Vaast (groupe Rettig) sont mobilisés pour leurs salaires avec blocage des entrées et piquet de grève.
(Suite) Rettig, multinationale familiale finlandaise se porte bien, très bien même. Une situation que semble connaître aussi sa filiale Finimétal installée à Biache-Saint-Vaast et spécialisée dans la fabrication de radiateurs de haut de gamme et de systèmes de chauffage par le sol si l'on considère sa production et son «flux» : une bonne année 2009 écoulée et un mois de janvier exceptionnel au cours duquel près de 60 000 radiateurs ont été expédiés du dépot, «une première depuis cinq ans d'activité».
Une situation «inacceptable»
Par la magie des transferts de trésorerie au sein du groupe, Finimétal Biache affiche cependant, officiellement, pour l'année écoulée, un «léger déficit». Histoire de «radiner» au moment des négociations salariales ? Une situation «inacceptable» : c'est ce qu'en pensent au moins 80 des 120 ouvriers de Finimétal Biache-Saint-Vaast qui sont mobilisés depuis lundi pour leurs salaires avec blocage des entrées et piquet de grève.
«Les salariés se rendent bien compte qu'ils travaillent»
«Les salariés se rendent bien compte qu'ils travaillent explique Christian Orlowiez, délégué CGT chez Finimétal : «Surtout en ce moment où il y a beaucoup d'heures supplémentaires.» Les revendications des Finimétal ne sont pourtant pas mirobolantes : une augmentation de salaire de 60 euros pour un salaire moyen mensuel de 1 300 euros net, une prime de vacances de 75 euros et une prime de pénibilité au dépôt de 32 euros. A ces revendications, la direction de Finimétal fait la sourde oreille et propose, terme à terme, une augmentation de salaire de 36 euros, une prime de vacances de 45 euros et «pour la prime de pénibilité dans les dépots explique Christian Orlowiez, ils ne donnent rien : la direction veut l'indexer sur la productivité alors que dans les ateliers de fabrication, elle est fixée à 32 euros.»
Une différence de 40 000 euros, augmentations de salaire et primes de vacances cumulées pour l'ensemble des 120 ouvriers de Finimétal Biache-Saint-Vaast. Rien qu'à les comparer avec les 1 million d'euros payés chaque année par Finimétal pour payer à sa maison «mère» le droit de porter son propre nom, vraiment pas de quoi perturber la trésorerie et l'activité de Finimétal ou du groupe Rettig. Mais il est vrai que «quand il y a à manger pour huit, il y en a bien pour dix» disait Harpagon dans L'Avare de Molière. Une nouvelle formule pour la «com» de Rettig à destination de ses clients et de ses «ouvriers» qui «en veulent plus» ?
J.S.
Publié dans Liberté 62 n°902
(Suite) Rettig, multinationale familiale finlandaise se porte bien, très bien même. Une situation que semble connaître aussi sa filiale Finimétal installée à Biache-Saint-Vaast et spécialisée dans la fabrication de radiateurs de haut de gamme et de systèmes de chauffage par le sol si l'on considère sa production et son «flux» : une bonne année 2009 écoulée et un mois de janvier exceptionnel au cours duquel près de 60 000 radiateurs ont été expédiés du dépot, «une première depuis cinq ans d'activité».
Une situation «inacceptable»
Par la magie des transferts de trésorerie au sein du groupe, Finimétal Biache affiche cependant, officiellement, pour l'année écoulée, un «léger déficit». Histoire de «radiner» au moment des négociations salariales ? Une situation «inacceptable» : c'est ce qu'en pensent au moins 80 des 120 ouvriers de Finimétal Biache-Saint-Vaast qui sont mobilisés depuis lundi pour leurs salaires avec blocage des entrées et piquet de grève.
«Les salariés se rendent bien compte qu'ils travaillent»
«Les salariés se rendent bien compte qu'ils travaillent explique Christian Orlowiez, délégué CGT chez Finimétal : «Surtout en ce moment où il y a beaucoup d'heures supplémentaires.» Les revendications des Finimétal ne sont pourtant pas mirobolantes : une augmentation de salaire de 60 euros pour un salaire moyen mensuel de 1 300 euros net, une prime de vacances de 75 euros et une prime de pénibilité au dépôt de 32 euros. A ces revendications, la direction de Finimétal fait la sourde oreille et propose, terme à terme, une augmentation de salaire de 36 euros, une prime de vacances de 45 euros et «pour la prime de pénibilité dans les dépots explique Christian Orlowiez, ils ne donnent rien : la direction veut l'indexer sur la productivité alors que dans les ateliers de fabrication, elle est fixée à 32 euros.»
Une différence de 40 000 euros, augmentations de salaire et primes de vacances cumulées pour l'ensemble des 120 ouvriers de Finimétal Biache-Saint-Vaast. Rien qu'à les comparer avec les 1 million d'euros payés chaque année par Finimétal pour payer à sa maison «mère» le droit de porter son propre nom, vraiment pas de quoi perturber la trésorerie et l'activité de Finimétal ou du groupe Rettig. Mais il est vrai que «quand il y a à manger pour huit, il y en a bien pour dix» disait Harpagon dans L'Avare de Molière. Une nouvelle formule pour la «com» de Rettig à destination de ses clients et de ses «ouvriers» qui «en veulent plus» ?
J.S.
Publié dans Liberté 62 n°902
LES POSTIERS EN ONT RAS LA CASQUETTE
Faisant écho à une manifestation analogue organisée à la même date à Saint-Omer, près de 200 postiers se sont rassemblés devant la direction départementale de La Poste d'Arras, jeudi 18 février, à l'appel de la FAPT CGT, de FO, de la CFDT, de SUD et de la CFTC.
Motif de cette mobilisation unitaire, le ras-le-bol des postiers face à une politique de leur direction déclinant réduction de la masse salariale, atteinte aux droits et garanties des personnels, menaces, sanctions et licenciements.
Ras-le-bol des postiers
«Il faut que cela cesse» a déclaré Michel Gérard, secrétaire départemental de la FAPT CGT du Pas-de-Calais, au cours d'une intervention faite devant ses collègues rassemblés : «Cela passe nécessairement par l'arrêt immédiat de tout projet de privatisation de La Poste, la mise en place d'un référendum, l'arrêt immédiat des semaines et jours sécables, journées bleues et autres arnaques à la distribution qui ne visent qu'à réduire la masse salariale et donc l'emploi. Cela passe aussi par l'arrêt des fermetures et des diminution d'horaires d'accueil des usagers aux guichets qui se traduisent par une mobilisation forcée des personnels sans aucune compensation.» Egalement en ligne de mire des syndicats, l'augmentation du stress, la multiplication des accidents de travail, les dépassements d'horaires en heures supplémentaires non payées et la question des salaires. Effets de «choix organisés avec l'appui du gouvernement et du Medef dont La Poste est adhérente», ils doivent être combattus au moyen de «la mobilisation des postières et des postiers avec les élus et les usagers» a souligné le responsable départemental de la FAPT CGT.
En mars, un feu roulant d’actions pour le service public postal
Plusieurs initiatives seront engagées en ce sens dans les semaines qui viennent a-t-il rappelé. Au niveau local : pétitions, délégation de masse, élaboration de propositions revendicatives, arrêts de travail et AG de personnels. Au niveau national, rendez-vous est donné le 1ermars, date effective de la transformation de La Poste en société anonyme, pour participer à une initiative revendicative du Comité national contre la privatisation de La Poste et, le 2 mars, dans le département, pour un nouveau rassemblement unitaire devant les postes de Saint-Omer et d'Arras.
J.S.
Publié dans liberté 62 n°902
samedi 13 février 2010
LA CGT SANTE REGIONALE TIRE LE SIGNAL D'ALERTE
Mardi, le jour même où Nicolas Sarkozy, en campagne dans le Loir-et-Cher, dissertait sur le désenclavement des zones rurales et annonçait une série de mesures en faveur de l'accès de leurs populations «à une santé de proximité», les responsables du Nord et du Pas-de-Calais de la fédération CGT de la Santé et de l'Action sociale se réunissaient, dans une salle de l'hôpital de Bapaume, pour préparer une série d'actions destinées à mobiliser les personnels et les habitants de la région pour la défense du service public de santé et convoquer une conférence de presse.
«Plus le mensonge est gros, plus il passe» a-t-on dit. La CGT ne se résout pas à ce propos. Dans les locaux flambant neufs de l'hôpital de Bapaume, à l'endroit même où les plans de sa future extension étaient exposés sur un mur - «étaient» car, opportunément, la direction du CHB les avait fait retirer pour éviter,selon la CGT, qu'ils ne rentrent, une seconde fois, dans le cadre de la photographie de presse -, le lieu choisi se voulait un symbole dans cet hôpital situé en plein coeur d'une zone rurale et menacé de se voir transformer en une vaste maison de retraite. Car, à la manière de leur mentor, sur un lit de promesses, de propos rassurants et, la main sur le coeur, avec en bouche la résolution de «sauver l'hôpital de Bapaume», c'est bien, toujours selon la CGT, à la liquidation du CHB que sont engagés Jean-Paul Delevoye, maire UMP de la capitale du Bapalmois et André Flageolet, député UMP de la neuvième circonscription du Pas-de-Calais
La transformation du CHB en une maison de retraite est en marche
«Concernant l'avenir de l'hôpital de Bapaume, nous sommes toujours dans le flou le plus total» a expliqué Michel Carré, responsable CGT du CHB : «Ce que nous pouvons dire, c'est que tout indique que sa transformation en une maison de retraite est en marche. Aujourd'hui, suite à la suppression des gardes médicales, il ne reste qu'un médecin sur les cinq qui travaillaient ici. Quand nous l'interrogeons, le directeur nous dit que notre médecine serait transformée en service de soins de suite et de rééducation à orientation gériatrique c'est-à-dire qu'on ferait de notre hôpital un grand pavillon de convalescence pour personnes âgées.»
«En terme d'emploi, à la CGT, a-t-il continué, nous réclamions la titularisation de 19 agents hôspitaliers. Pour l'instant, sept d'entre eux l'ont été. Il en reste 12 à titulariser. Nous sommes sensés en savoir plus le 25 février à l'occasion du prochain CTE [Comité Technique d'Etablissement ndlr] où le projet médical de l'hôpital est à l'ordre du jour. Nous sommes inquiets. Ces dernières semaines, le directeur a laissé entendre qu'il fallait peut-être supprimer notre service de radiologie. A l'externalisation des services de cuisine et de lingerie s'ajoutrerait donc celui de la radiologie. Quand Jean-Paul Delevoye dit qu'il veut «sauver l'hôpital de Bapaume», il ne dit pas en quoi celui-ci sera transformé. Ce que nous constatons, nous, c'est que bientôt, on ne pourra plus qualifier notre établissement d'hôpital.»
L'objectif très clair de casser le service public de santé
«Nous nous sommes réunis ici à Bapaume pour dénoncer, dans cet hôpital menacé d'être transformé en maison de retraite, la loi “Hôpital, patients, santé, territoires” [HPST ndlr] dont André Flageolet, député du Pas-de-Calais est l'un des initiateurs a expliqué Roger Maly, responsable régional Nord-Pas-de-Calais de la CGT de la Santé et de l'Action sociale.
«C'est une loi antidémocratique qui a été élaborée sans tenir compte ni les personnels hospitaliers, ni des usagers a-t-il continué. C'est une loi qui ne tient pas compte du tout de la proximité et qui a pour objectif très clair de casser le service public de santé au profit du secteur privé et lucratif. L'idée, avec cette loi c'est de transférer le budget de la sécurité sociale sur les départements et, une fois de plus, à terme, ce sont les usagers qui vont payer par le biais des impôts. Son but aussi, c'est de supprimer des emplois de la fonction publique. Par exemple, à l'hôpital de Lens, ce sont 400 emplois qui ont été supprimés au mépris des personnels et des services. La fusion et le rattachement des hôpitaux, par exemple dans le département, de l'hôpital de Bapaume à celui de Douai ou de l'hôpital de Saint-Omer avec celui de Calais vont dans le même sens.»
Alerter la population et les élus
«Notre but avec cette conférence de presse a souligné Roger Maly, c'est d'alerter la population et les élus, de tout bord, y compris Jean-Paul Delevoye, président du Conseil d'Administration du CHB, maire de Bapaume, ancien ministre, ancien député et médiateur de la République qui est en train de laisser démolir l'hopital de Bapaume, un établissement, a priori, en excellente santé. Nous envisageons aussi d'organiser, dans les semaines qui viennent, à Bapaume, une journée d'action départementale ou régionale pour dénoncer le loi HPST et la politique gouvenementale de casse
organisée du service public de santé.»
Le temps presse
«Le temps presse au niveau de Bapaume a pour sa part indiqué Patrick Vanderpotte, secrétaire général de la fédération CGT de la Santé et de l'Action sociale du Pas-de-Calais. Avant la journée d'action départementale ou régionale que nous envisageons d'organiser ici, une action locale va être engagée au plus vite. La santé, dans notre région, la plus démunie de France à cet égard, est particulièrement menacée. Ce n'est pas un hasard si c'est dans notre région que le gouvernement veut appliquer les premières mesures impliquées par la loi HPST. Ce n'est pas un hasard si André Flageolet, député du Pas-de-Calais en est un des principaux initiateur et que Jean-Paul Delevoye et Natacha Bouchart, maire UMP de Calais, soient en charge des deux gros dossiers hospitaliers qui sont en cours actuellement.»
«Il faut bien comprendre que ce à quoi s'attaque le gouvernement en attaquant l'hopital public, après EDF, GDF, La Poste, et caetera et caetera, c'est un nouveau pan de la fonction publique. Ce qui est en jeu c'est l'avenir, non seulement de la fonction publique hospitalière mais de toute la fonction publique. Le «déficit» du CHB , ici, à Bapaume n'est qu'un prétexte. Il faut le comparer aux deux milliards d'euros qu'a couté aux contribuables l'affaire du vaccin contre la grippe HAN1. Plus de deux fois le montant du «déficit» de l'ensemble des hôpitaux publics de France ! L'hôpital public est fait pour soigner. On sait que le Nord-Pas-de-calais manque cruellement de lits, de services et de moyens et aujourd'hui, le gouvernement est en train de tuer encore plus l'hôpital public dans la région ! Où vont aller les gens pour se soigner ? Cela nous fait froid dans le dos. Voilà : s'il y a un accident à 500 mètres d'ici, si on n'a plus les moyens de faire rentrer un patient dans cet établissement de proximité, en combien de temps va-t-il être soigné ? Quelles conséquences graves cela aura-t-il ? Ils sont en train de tout casser. A tous ces gens qui ont mis en place ce système, je dirais : «Le seul nom qu'on va pouvoir vous donner, c'est celui d'assassins.»»
A transmettre dans le Loir-et-Cher, à Bapaume ou ailleurs aux bonimenteurs de tout poil qui, selon la CGT, enfument l'opinion publique au service d'un projet politique et social au service exclusif du profit et de l'intérêt privé. Car s'il faut «sauver» l'hôpital public et l'hôpital de Bapaume en particulier, pour la CGT, c'est contre des choix politiques qu'ils ont fait ou qu'ils soutiennent. Leurs choix politiques.
Jérôme Skalski
Publié dans Liberté 62 n°900
UN PROJET D'ENVERGURE POUR LES F2M
Associés à Colères du Présent, le groupe de Rap F2M recoit Casey et le collectif Zone Libre pour animer un atelier d'écriture dans les quartiers ouest d'Arras. En préparation, un concert performance pour le prochain Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale qui se déroulera, le premier mai prochain, dans la capitale du Pas-de-Calais.
Plusieurs années de «galère» se sont passées suite à la fermeture du studio d'enregistrement des Hochettes, fermeture resentie à l'époque comme une «punition collective» prise à l'encontre des jeunes des quatiers ouest d'Arras. Placés sous la responsabilité de COPIRATE, association composée de graffeurs, de rappeurs et d'acteurs sociaux réunis dans le but de promouvoir les artistes de la scène urbaine ainsi que d'AMSTERBLAM'S, association et label de Hip-Hop, il a enfin réouvert ses portes, après trois ans, à la Maison de Quartier Colucci d'Arras en septembre 2009. A l'origine de ce retournement de situation, les efforts, entre autres, des membres du groupe de Rap F2M, artistes engagés par ailleurs dans un projet d'envergure avec l'association Colères du Présent.
Retournement de situation
«C'est peu de temps avant la création d'AMSTERBLAM'S que nous avons pris contact avec les jeunes du groupe F2M explique de Didier Andreau, président de Colères du Présent : «Leur démarche nous intéressait. Nous nous sommes dit qu'il était possible que nous fassions quelque choses ensemble. Après plusieurs rencontres, nous leur avons proposé de venir se produire sur le pôle des musiques alternatives du Salon du livre du 1er mai 2009 et depuis, les projets s'enchaînent.»
«Pour nous, c'était l'expérience d'un brassage des cultures»
«Pour nous, c'était l'expérience d'un brassage des cultures. Tout le monde a accroché avec le public» explique Zinedine, membre des F2M à propos du concert du 1er mai dernier. «Après, avec Will's [chanteur du groupe ndlr] , nous nous sommes allés, avec Colère du Présent, à la Fête Internationale du livre d’expression populaire et de critique sociale sur l'Île de La Rénion. Nous avons participé àdes ateliers d'ériture, nous avons fait quelques scènes dans les quartiers. Avec Charb, Babouse, les érivains qui éaient avec nous, nous nous étions les rappeurs du groupe : le courant est très bien passé.» Une expérience qui s'est renouvelé pour Zinédine, à Saint-Louis du Sénéal, en compagnie de Omar, un autre membre des F2M.
«Suite à cette collaboration, nous nous sommes dit qu'il fallait continuer souligne Didier Andreau : «Après en avoir parlé entre nous, l'idée de lancer, pour 2010, un atelier d'écriture sur le quartier s'est imposé. Du côté de Colères du Présent, nous avons engagé des démarches pour organiser, événtuellement, une résidence et faire accompagner cet atelier par des rappeurs pros.»
Du «lourd»
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le réseau de Colères du Présent à joué à plein. La rappeuse Casey et le groupe Zone libre, plus qu'intéressés par la démarche engagée, ont rejoint le projet. Une présence périodique de Casey par animer l'atelier d'écriture avec les jeunes du quartier dans le studio de la Maison Colucci et une résidence pour préparer avec les F2M un concert avec Zone Libre pour le prochain Salon du Livre d'expression populaire et de critique sociale sont d'ores et déjà engagées. Un programme plus que sérieux. Du «lourd» pour les F2M et les jeunes des quartiers ouest d'Arras.
Jérôme Skalski
"Dans le Rap, il y a des choses qui sont universelles"
Si vous lui parlez de «star» du Rap, il est probable que vous passiez un fichu quart d'heure avec Casey. Pas une «star», Casey. Et pourtant, du talent, la rappeuse en a à revendre. Oui, mais «pas à vendre». Choses dites, à l'occasion de la participation de Casey à l'atelier d'écriture des jeunes des quartiers ouest d'Arras au studio des Hochettes en janvier dernier.
«Sur l'atelier d'écriture, je dirais que, pour moi, le Rap n'est pas quelque chose qui s'enseigne. C'est une rencontre. Ce que tu apprends, tu l'apprends avec le temps. Ce que je leurs dit, aux jeunes, ici, ils l'auraient peut-être trouvé seuls. Pour moi, cela a pris du temps avant de le comprendre. Si on m'avait dit telle ou telle chose quand j'étais plus jeune, je me serais moins pris la tête sur des trucs que je ne comprenais pas. Pourquoi mon texte sonne bizarre, par exemple.
Dans le Rap, il y a des choses qui sont universelles : les rimes, les temps... Si tu peux leur expliquer, alors c'est parfait. Après, sur le reste, sur ce que tu a envie d'écrire, sur ce que tu écris, chacun vas trouver son truc à lui. Quand tu es jeunes tu te cherches. Pour moi, mes premiers textes, c'était du n'importe quoi : trop de mimétisme. Quand tu es jeune, tu as du mal à trouver ta singularité. Cela vient avec le temps. Au début, bien sûr, tu es dans la reproduction. C'est normal. C'est ce qu'il y a de plus rassurant. Après, tu développes ton propre propre souffle, ta propre voix, ta propre manière de dire.
Dans un atelier comme celui-là où tu es avec des plus jeunes : c'est mortel. Des jeunes, ça se trompe. Ça sait des trucs sans savoir. Ça affirme des choses sans connaître. Mais c'est ça, «être jeune». En même temps, tu as toute latitude pour apprendre et puis comprendre deux ou trois choses. Ce n'est pas vrai seulement pour le Rap mais pour la vie en général. Dans le fond, au-delà de faire du Rap, ici, on réfléchit à qu'est-ce que c'est qu'écrire. Pour moi, dans cet atelier, le Rap est un alibi. Je suis un alibi pour qu'on fasse du français pas pour devenir rappeur. Un alibi pour faire plein d'autres choses. Ce qui est important, c'est que les jeunes sachent écrire, qu'ils parlent correctement. Les vraies armes qui t'aident dans la vie, c'est d'avoir un peu d'éducation, d'avoir des bagages, pas de faire du Rap. Après, avoir près de soi quelqu'un qui fait du Rap, cela peut donner confiance.»
Publié dans Liberté 62 n°900
dimanche 7 février 2010
UNE "DECLARATION DE GUERRE" ADRESSEE AUX COLLECTIVITES LOCALES
Au cours du débat d'orientation budgétaire du Conseil général du Pas-de-Calais, les élus communistes en ont appelé à résister par les actes aux menaces que fait peser sur lui une politique gouvernementale destinée à asphyxier et à corseter l'action de l'Assemblée départementale.
Au programme de la première session plénière de l'année du Conseil général du Pas-de-Calais qui s'est déroulée lundi, le débat d'orientation budgétaire a donné lieu à de nombreuses interventions de la part des élus de l'Assemblée départementale. Plus d'une vingtaine en trois heures sans compter le discours introductif du président Dominique Dupilet, l'exposé d'Alain Fauquet, rapporteur Général du Budget et l'analyse du représentant du cabinet de conseil en finances locales Klopffer traçant de sombres perspectives pour l'évolution des finances du Département.
En cause, «une déclaration de guerre que le président de la République et de sa majorité de droite et de droite extrême sont en train d'adresser aux collectivités locales» selon les termes employés par Dominique Watrin, président du groupe communiste au Conseil général. Une «déclaration de guerre» tenant dans une politique d'«asphyxie délibérée» menée par le gouvernement du fait, notamment, de la suppression de la Taxe Professionnelle, de l'accumulation d'une dette de l'Etat à l'égard du Département s'élevant, depuis 2004, à 700 millions d'euros - l'équivalent de la moitié de son budget annuel - et d'une réforme territoriale (RGPP) tendant à réduire les marges de manoeuvre des collectivités et à les transformer en simple agences d'exécution de la volonté gouvernementale.
«Il y a une volonté claire, exprimée et calculée de mettre fin à ce que nous faisons, et de faire disparaître ce que nous incarnons par notre action» a expliqué Dominique Dupilet : «Cela a commencé tout doucement par le biais de la non-compensation des transferts de compétences. Route, transfert des TOS, réforme de la petite enfance, RMI puis RSA : on nous a tué à petit feu, on nous a saigné progressivement. Le premier coup, c'est celui de la suppression de la taxe professionnelle qui nous prive de l'autonomie fiscale qui permettait d'ajuster nos budgets en fonction de la conjecture et des besoins. Si la taxe professionnelle sera compensée en 2010, l'incertitude est totale pour 2011. Le deuxième coup, le pire, c'est celui de la réforme territoriale qui, avec la fin de la clause générale de compétences, nous interdira d'agir dans bien des domaines.» Un constat partagé par la plupart des représentants socialistes de la majorité du Conseil général avec un maître-mot au cours de leurs interventions : «résistance». Une volonté de «résistance» affichée devant se traduire en actes ont souligné pour leur part les élus du Groupe communiste.
Résister par des actes
«Nous sommes allés à Paris. Nous nous sommes adressé aux élus. Nous avons lancé une pétition. Aujourd'hui, la lutte doit pouvoir s'amplifier» a expliqué Bruno Troni, maire de Billy-Montigny et élu du canton de Noyelles-sous-Lens. «Profitons de ce débat d'orientation budgétaire pour réaffirmer notre refus d'être placé sous tutelle de l'État et notre volonté de continuer à oeuvrer avec les communes pour être plus près des habitants, de leurs besoins et de leurs ambitions. Servons-nous de la préparation budgétaire comme d'un bras armé pour demander le retrait des réformes et faire échec à celles en cours. Lettres aux maires, aux associations, pétitions... Amplifions le mouvement, mobilisons concrètement les maires sur le devenir des aides et des coopérations à venir entre les Communes et le Département et plus généralement entre les collectivités» a surrencheri Martial Stienne du canton de Vitry-en-Artois. «Ce n'est pas à nous de nous auto-censurer, de renoncer à mettre en oeuvre les politiques départementales nécessaires à la population du Pas-de-Calais» a souligné pour sa part Jean-Claude Juda, maire de Saint-Etienne-au-Mont et conseiller général représentant le canton de Samer : «Ce n'est pas au Département de «serrer les boulons» alors que l'État ne rembourse pas ses dettes et réduit notre capacité financière. Son objectif est de réduire la dépense publique pour donner toujours plus d'argent aux riches de ce pays ! Ce n'est pas le nôtre !» «L'action, les actes, voilà les priorités du Groupe communiste dans les sept semaines qui nous séparent du vote du budget. Oui à une manifestation départementale avec les forces vives de notre territoire ! Oui à une manifestation nationale rassemblant toutes les associations d'élus, tous les maires, tous les conseillers généraux de France, seul moyen de faire plier le gouvernement ! Oui à un budget qui préserve en priorité les ménages ! » a martelé Dominique Watrin.
Un défi pour le Département
«Dans le cadre de ce débat d'orientation budgétaire a-t-il expliqué. Nous sommes confrontés à un défi d'une tout autre dimension que celui des années antérieures. Ce qui est inédit dans la situation actuelle, c'est que nous ne devons pas faire face, comme les années précédentes, à une ou plusieurs difficultés supplémentaires pour boucler le budget départemental mais à une attaque frontale. Tout d'abord contre les Communes sommées de déléguer l'essentiel de leurs compétences et de se dissoudre dans des entités incontrôlables par les citoyens. Avec des ressources fiscales amputées de centaines de millions d'euros, c'est un mauvais coup porté contre les projets d'aménagement des Communes et des Intercommunalités qui s'inquiètent à juste titre de voir les aides départementales diminuées. C'est un mauvais coup contre l'éducation populaire et la prévention dans les quartiers et les villages avec des associations culturelles et sportives qui craignent à leur tour la perte de subventions. C'est un mauvais coup contre les ménages du Pas-de-Calais et le monde ouvrier. Après la taxe carbone qu'ils devront acquitter en lieu et place des 1018 sites industriels les plus polluants qui en sont aujourd'hui exemptés, après le bouclier fiscal pour les plus riches, voilà maintenant le bouclier fiscal des grosses entreprises mis à la charge des salariés ! C'est un mauvais coup aussi contre le monde de l'entreprise. La suppression de la taxe professionnelle profitera aux grands groupes industriels mais que feront les actionnaires avec cette manne financière ? Cesseront-ils par exemple leur délocalisation ? Par contre, les entreprises de travaux publics, du bâtiment, les artisans sont déjà affectés par le ralentissement de l'activité. L'incertitude financière qui pèse sur les collectivités locales les amène en effet à mettre le pied sur le frein de leurs investissement qui représentent 75 % de l'investissement public. Et puis, il faudrait parler aussi de l'explosion prévisible de la cotisation foncière acquittée par les PME, les commerçants et artisans avec le passage progressif à la valeur vénale pour son calcul»
Un piège
«La droite nous tend volontairement un piège en nous plaçant dans la situation d'avoir à assumer la responsabilité politique d'une augmentation lourde des impôts où à des coupes sombres dans nos politiques volontaristes» a conclu le président du Groupe communiste au Conseil général du Pas-de-Calais : «Le gouvernement veut mettre au pas les collectivités locales et les instrumentaliser dans la mise en place d'un super plan d'austérité dont pâtiraient encore la population et les territoires les plus défavorisés.» Le vote du budget départemental interviendra mi-mars, au cours de la prochaine session plénière du Conseil général.
Jérôme Skalski
Publié dans Liberté 62 n°899
Au programme de la première session plénière de l'année du Conseil général du Pas-de-Calais qui s'est déroulée lundi, le débat d'orientation budgétaire a donné lieu à de nombreuses interventions de la part des élus de l'Assemblée départementale. Plus d'une vingtaine en trois heures sans compter le discours introductif du président Dominique Dupilet, l'exposé d'Alain Fauquet, rapporteur Général du Budget et l'analyse du représentant du cabinet de conseil en finances locales Klopffer traçant de sombres perspectives pour l'évolution des finances du Département.
En cause, «une déclaration de guerre que le président de la République et de sa majorité de droite et de droite extrême sont en train d'adresser aux collectivités locales» selon les termes employés par Dominique Watrin, président du groupe communiste au Conseil général. Une «déclaration de guerre» tenant dans une politique d'«asphyxie délibérée» menée par le gouvernement du fait, notamment, de la suppression de la Taxe Professionnelle, de l'accumulation d'une dette de l'Etat à l'égard du Département s'élevant, depuis 2004, à 700 millions d'euros - l'équivalent de la moitié de son budget annuel - et d'une réforme territoriale (RGPP) tendant à réduire les marges de manoeuvre des collectivités et à les transformer en simple agences d'exécution de la volonté gouvernementale.
«Il y a une volonté claire, exprimée et calculée de mettre fin à ce que nous faisons, et de faire disparaître ce que nous incarnons par notre action» a expliqué Dominique Dupilet : «Cela a commencé tout doucement par le biais de la non-compensation des transferts de compétences. Route, transfert des TOS, réforme de la petite enfance, RMI puis RSA : on nous a tué à petit feu, on nous a saigné progressivement. Le premier coup, c'est celui de la suppression de la taxe professionnelle qui nous prive de l'autonomie fiscale qui permettait d'ajuster nos budgets en fonction de la conjecture et des besoins. Si la taxe professionnelle sera compensée en 2010, l'incertitude est totale pour 2011. Le deuxième coup, le pire, c'est celui de la réforme territoriale qui, avec la fin de la clause générale de compétences, nous interdira d'agir dans bien des domaines.» Un constat partagé par la plupart des représentants socialistes de la majorité du Conseil général avec un maître-mot au cours de leurs interventions : «résistance». Une volonté de «résistance» affichée devant se traduire en actes ont souligné pour leur part les élus du Groupe communiste.
Résister par des actes
«Nous sommes allés à Paris. Nous nous sommes adressé aux élus. Nous avons lancé une pétition. Aujourd'hui, la lutte doit pouvoir s'amplifier» a expliqué Bruno Troni, maire de Billy-Montigny et élu du canton de Noyelles-sous-Lens. «Profitons de ce débat d'orientation budgétaire pour réaffirmer notre refus d'être placé sous tutelle de l'État et notre volonté de continuer à oeuvrer avec les communes pour être plus près des habitants, de leurs besoins et de leurs ambitions. Servons-nous de la préparation budgétaire comme d'un bras armé pour demander le retrait des réformes et faire échec à celles en cours. Lettres aux maires, aux associations, pétitions... Amplifions le mouvement, mobilisons concrètement les maires sur le devenir des aides et des coopérations à venir entre les Communes et le Département et plus généralement entre les collectivités» a surrencheri Martial Stienne du canton de Vitry-en-Artois. «Ce n'est pas à nous de nous auto-censurer, de renoncer à mettre en oeuvre les politiques départementales nécessaires à la population du Pas-de-Calais» a souligné pour sa part Jean-Claude Juda, maire de Saint-Etienne-au-Mont et conseiller général représentant le canton de Samer : «Ce n'est pas au Département de «serrer les boulons» alors que l'État ne rembourse pas ses dettes et réduit notre capacité financière. Son objectif est de réduire la dépense publique pour donner toujours plus d'argent aux riches de ce pays ! Ce n'est pas le nôtre !» «L'action, les actes, voilà les priorités du Groupe communiste dans les sept semaines qui nous séparent du vote du budget. Oui à une manifestation départementale avec les forces vives de notre territoire ! Oui à une manifestation nationale rassemblant toutes les associations d'élus, tous les maires, tous les conseillers généraux de France, seul moyen de faire plier le gouvernement ! Oui à un budget qui préserve en priorité les ménages ! » a martelé Dominique Watrin.
Un défi pour le Département
«Dans le cadre de ce débat d'orientation budgétaire a-t-il expliqué. Nous sommes confrontés à un défi d'une tout autre dimension que celui des années antérieures. Ce qui est inédit dans la situation actuelle, c'est que nous ne devons pas faire face, comme les années précédentes, à une ou plusieurs difficultés supplémentaires pour boucler le budget départemental mais à une attaque frontale. Tout d'abord contre les Communes sommées de déléguer l'essentiel de leurs compétences et de se dissoudre dans des entités incontrôlables par les citoyens. Avec des ressources fiscales amputées de centaines de millions d'euros, c'est un mauvais coup porté contre les projets d'aménagement des Communes et des Intercommunalités qui s'inquiètent à juste titre de voir les aides départementales diminuées. C'est un mauvais coup contre l'éducation populaire et la prévention dans les quartiers et les villages avec des associations culturelles et sportives qui craignent à leur tour la perte de subventions. C'est un mauvais coup contre les ménages du Pas-de-Calais et le monde ouvrier. Après la taxe carbone qu'ils devront acquitter en lieu et place des 1018 sites industriels les plus polluants qui en sont aujourd'hui exemptés, après le bouclier fiscal pour les plus riches, voilà maintenant le bouclier fiscal des grosses entreprises mis à la charge des salariés ! C'est un mauvais coup aussi contre le monde de l'entreprise. La suppression de la taxe professionnelle profitera aux grands groupes industriels mais que feront les actionnaires avec cette manne financière ? Cesseront-ils par exemple leur délocalisation ? Par contre, les entreprises de travaux publics, du bâtiment, les artisans sont déjà affectés par le ralentissement de l'activité. L'incertitude financière qui pèse sur les collectivités locales les amène en effet à mettre le pied sur le frein de leurs investissement qui représentent 75 % de l'investissement public. Et puis, il faudrait parler aussi de l'explosion prévisible de la cotisation foncière acquittée par les PME, les commerçants et artisans avec le passage progressif à la valeur vénale pour son calcul»
Un piège
«La droite nous tend volontairement un piège en nous plaçant dans la situation d'avoir à assumer la responsabilité politique d'une augmentation lourde des impôts où à des coupes sombres dans nos politiques volontaristes» a conclu le président du Groupe communiste au Conseil général du Pas-de-Calais : «Le gouvernement veut mettre au pas les collectivités locales et les instrumentaliser dans la mise en place d'un super plan d'austérité dont pâtiraient encore la population et les territoires les plus défavorisés.» Le vote du budget départemental interviendra mi-mars, au cours de la prochaine session plénière du Conseil général.
Jérôme Skalski
Publié dans Liberté 62 n°899
mardi 2 février 2010
MOTION DES CONSEILLERS GENERAUX COMMUNISTES DU PAS-DE-CALAIS POUR LA LIBERATION DE SALAH HAMOURI
Au cours de la dernière session plénière du Conseil général du Pas-de-Calais, le lundi 1er février, une motion demandant la libération de Salah Hamouri a été adressée aux représentants de l'Etat par les élus du Groupe communiste.
«En dépit d’un fort mouvement d’opinion et d’interventions multiples auprès des autorités concernées, en France comme en Israël, le jeune franco-palestinien de 23 ans, Salah Hamouri, est toujours en prison alors qu’il est innocent. Au terme de trois années de prison durant lesquelles son procès a vu l’annulation de plus de vingt audiences faute du moindre témoin se présentant à la barre du tribunal militaire chargé de le juger, il a été placé devant un choix impossible de « plaider coupable » sous peine de se voir infliger une peine de prison supérieure à sept ans de prison.
Ce que l’on lui reproche ? Etre passé trois mois avant son arrestation devant le domicile de Yossef Ovadia, chef du parti Shass, rabbin connu pour ses positions extrêmes.
Ce fait banal, joint à l’accusation, du reste non-fondée, de son appartenance au FPLP, ont conduit le tribunal militaire israélien installé en territoire palestinien à considérer que Salah Hamouri avait « l’intention » d’attenter à la vie de cette personne. Alors qu’aucune preuve concrète n’a pu être présentée et que son habitation a été fouillée au peigne fin par les services spéciaux israéliens qui n’ont rien trouvé y compris dans le disque dur de son ordinateur, Salah Hamouri, bien qu’innocent, a été condamné à sept ans de prison pour un « délit d’intention ».
Malgré toutes les démarches effectuées et les assurances prodiguées, Salah Hamouri est toujours en prison après quatre années tandis que son cas fait l’objet d’un silence assourdissant.
Les conseillers généraux sous-signés
> soutiennent Salah Hamouri et sa famille dans son combat pour sa libération,
>rappellent que Salah Hamouri est un citoyen de nationalité française et palestinienne, et, à ce titre, demandent au Président Nicolas Sarkozy de mettre tout en œuvre pour intervenir en personne auprès du Premier ministre israélien afin d’obtenir la libération de Salah Hamouri, en évoquant l’illégitimité du Tribunal militaire d’occupation, au regard des résolutions de l’O.N.U. sur les territoires occupés.
>demandent au Président de la République de faire pression sur le gouvernement israélien pour obtenir la libération de notre jeune compatriote."
Lucien ANDRIES - André DELCOURT - Yvan DRUON - René HOCQ - Jean-Claude JUDA - Marcel LEVAILLANT - Jacques ROBITAIL - Martial STIENNE - Bruno TRONI - Dominique WATRIN -
«En dépit d’un fort mouvement d’opinion et d’interventions multiples auprès des autorités concernées, en France comme en Israël, le jeune franco-palestinien de 23 ans, Salah Hamouri, est toujours en prison alors qu’il est innocent. Au terme de trois années de prison durant lesquelles son procès a vu l’annulation de plus de vingt audiences faute du moindre témoin se présentant à la barre du tribunal militaire chargé de le juger, il a été placé devant un choix impossible de « plaider coupable » sous peine de se voir infliger une peine de prison supérieure à sept ans de prison.
Ce que l’on lui reproche ? Etre passé trois mois avant son arrestation devant le domicile de Yossef Ovadia, chef du parti Shass, rabbin connu pour ses positions extrêmes.
Ce fait banal, joint à l’accusation, du reste non-fondée, de son appartenance au FPLP, ont conduit le tribunal militaire israélien installé en territoire palestinien à considérer que Salah Hamouri avait « l’intention » d’attenter à la vie de cette personne. Alors qu’aucune preuve concrète n’a pu être présentée et que son habitation a été fouillée au peigne fin par les services spéciaux israéliens qui n’ont rien trouvé y compris dans le disque dur de son ordinateur, Salah Hamouri, bien qu’innocent, a été condamné à sept ans de prison pour un « délit d’intention ».
Malgré toutes les démarches effectuées et les assurances prodiguées, Salah Hamouri est toujours en prison après quatre années tandis que son cas fait l’objet d’un silence assourdissant.
Les conseillers généraux sous-signés
> soutiennent Salah Hamouri et sa famille dans son combat pour sa libération,
>rappellent que Salah Hamouri est un citoyen de nationalité française et palestinienne, et, à ce titre, demandent au Président Nicolas Sarkozy de mettre tout en œuvre pour intervenir en personne auprès du Premier ministre israélien afin d’obtenir la libération de Salah Hamouri, en évoquant l’illégitimité du Tribunal militaire d’occupation, au regard des résolutions de l’O.N.U. sur les territoires occupés.
>demandent au Président de la République de faire pression sur le gouvernement israélien pour obtenir la libération de notre jeune compatriote."
Lucien ANDRIES - André DELCOURT - Yvan DRUON - René HOCQ - Jean-Claude JUDA - Marcel LEVAILLANT - Jacques ROBITAIL - Martial STIENNE - Bruno TRONI - Dominique WATRIN -
lundi 1 février 2010
MUMIA ABU JAMAL NEMACE D'ETRE A NOUVEAU MENE DANS LE COULOIR DE LA MORT
Par arrêt du 19 janvier, la Cour suprême des Etats-Unis a renvoyé le dossier de Mumia Abu-Jamal devant la Cour d’Appel fédérale de Pennsylvanie en lui signifiant expressément de réexaminer sa décision «à la lumière» d'un arrêt rendu une semaine auparavant dans l'affaire Frank Spisak dont la peine de prison à vie a été commuée en condamnation à mort par les neuf membres de la plus haute juridiction des Etats-Unis.
Obtenue suite à une mobilisation internationale en 2008, la commutation de la peine de mort du journaliste militant des Black Panthers condamné pour le meurtre du policier Daniel Faulkner en 1981 sur la base d'un procès politique entâché d'irrégularités et de racisme – lors de ce procès, la sélection du jury avait donné lieu à 15 récusations dont 10 concernaient des noirs, le juge présidant au procès ayant déclaré à l'époque : "Je vais les aider à faire frire ce nègre" – est donc remise en cause. L'année dernière, la Cour suprême avait refusé de se saisir d'une autre requête, portant celle-ci sur la culpabilité de Mumia Abu-Jamal, la défense faisant valoir qu'en 1999, un certain Arnold Beverly avait avoué à la justice avoir été engagé par la mafia pour assassiner Daniel Faulkner parce que ce policier enquêtait de trop près sur certaines figures du crime organisé.
En donnant à la justice de Pennsylvanie le feu vert pour son exécution, dans l'attente de voir sa peine capitale définitivement confirmée ou infirmée, Mumia Abu-Jamal, aujourd'hui âgé de 55 ans, se retrouve ainsi menacé d'être à nouveau plongé dans le couloir de la mort dans lequel il avait vécu pendant 26 ans.
Retourner la situation
«Au regard de l’arrêt rendu dans l’affaire Spisak, cette décision de la Cour Suprême n’est pas une surprise. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, au sens où nous le redoutions. J’irai plaider contre la peine de mort car, bien que similaire, le cas Mumia est différent tant sur la forme que dans les faits» a déclaré, Maître Robert Bryan. L’avocat principal de Mumia Abu-Jamal a aussi rappelé l’importance et l’urgence de donner sa pleine dimension à la campagne pour le sauver de l’acharnement du Ministère public de Pennsylvanie à l’origine du recours auprès de la Cour suprême.
Donner sa pleine dimension à la campagne pour sauver Mumia Abu-Jamal
Dans ce but, un appel international à destination du président des Etats-Unis a été lancé par plusieurs personnalités : Danielle Mitterrand (France), Günter Grass (Allemagne), prix Nobel de littérature, Mgr Desmond Tutu (Afrique du Sud), Fatima Bhutto (Pakistan), écrivain, Noam Chomsky (Etats-Unis), linguiste, Ed Asner (acteur), Mike Farrell (acteur) et Michael Radford (directeur de l’Oscar du meilleur film Il Postino).
Le Collectif Unitaire National de soutien à Mumia Abu-Jamal appelle les organisations, les collectivités, et plus généralement tous ceux et toutes celles qui veulent sauver Mumia Abu-Jamal, à faire connaître la gravité de la menace judiciaire à laquelle il est exposée et à s’inscrire dans la campagne d’interpellation de Barack Obama. En ce sens, il demande au plus gand nombre de personnes de signer et faire signer en ligne cet appel sur le lien : http://www.PetitionOnline.com/Mumialaw/petition.html
Constitué de 80 organisations françaises, le Collectif Unitaire National de soutien à Mumia Abu-Jamal entend donner un retentissement international à cette affaire à l’occasion du prochain congrès contre la peine de mort qui se déroulera à la fin du mois de février à Genève. Pour la libération de Mumia Abu-Jamal, un rassemblement hebdomadaire est par ailleurs organisé, à Paris, chaque mercredi de 18h à 20h face au Consulat des Etats-Unis, Place de La Concorde.
Jérôme Skalski,
d'après l'appel du Collectif Unitaire National de Soutien à Mumia Abu-Jamal, 43 boulevard de Magenta 75010 Paris – Tel. : 01 53 38 99 99 - abujamal@free.fr - http://www.mumiabujamal.net
Publié dans Liberté 62 n°899
Obtenue suite à une mobilisation internationale en 2008, la commutation de la peine de mort du journaliste militant des Black Panthers condamné pour le meurtre du policier Daniel Faulkner en 1981 sur la base d'un procès politique entâché d'irrégularités et de racisme – lors de ce procès, la sélection du jury avait donné lieu à 15 récusations dont 10 concernaient des noirs, le juge présidant au procès ayant déclaré à l'époque : "Je vais les aider à faire frire ce nègre" – est donc remise en cause. L'année dernière, la Cour suprême avait refusé de se saisir d'une autre requête, portant celle-ci sur la culpabilité de Mumia Abu-Jamal, la défense faisant valoir qu'en 1999, un certain Arnold Beverly avait avoué à la justice avoir été engagé par la mafia pour assassiner Daniel Faulkner parce que ce policier enquêtait de trop près sur certaines figures du crime organisé.
En donnant à la justice de Pennsylvanie le feu vert pour son exécution, dans l'attente de voir sa peine capitale définitivement confirmée ou infirmée, Mumia Abu-Jamal, aujourd'hui âgé de 55 ans, se retrouve ainsi menacé d'être à nouveau plongé dans le couloir de la mort dans lequel il avait vécu pendant 26 ans.
Retourner la situation
«Au regard de l’arrêt rendu dans l’affaire Spisak, cette décision de la Cour Suprême n’est pas une surprise. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, au sens où nous le redoutions. J’irai plaider contre la peine de mort car, bien que similaire, le cas Mumia est différent tant sur la forme que dans les faits» a déclaré, Maître Robert Bryan. L’avocat principal de Mumia Abu-Jamal a aussi rappelé l’importance et l’urgence de donner sa pleine dimension à la campagne pour le sauver de l’acharnement du Ministère public de Pennsylvanie à l’origine du recours auprès de la Cour suprême.
Donner sa pleine dimension à la campagne pour sauver Mumia Abu-Jamal
Dans ce but, un appel international à destination du président des Etats-Unis a été lancé par plusieurs personnalités : Danielle Mitterrand (France), Günter Grass (Allemagne), prix Nobel de littérature, Mgr Desmond Tutu (Afrique du Sud), Fatima Bhutto (Pakistan), écrivain, Noam Chomsky (Etats-Unis), linguiste, Ed Asner (acteur), Mike Farrell (acteur) et Michael Radford (directeur de l’Oscar du meilleur film Il Postino).
Le Collectif Unitaire National de soutien à Mumia Abu-Jamal appelle les organisations, les collectivités, et plus généralement tous ceux et toutes celles qui veulent sauver Mumia Abu-Jamal, à faire connaître la gravité de la menace judiciaire à laquelle il est exposée et à s’inscrire dans la campagne d’interpellation de Barack Obama. En ce sens, il demande au plus gand nombre de personnes de signer et faire signer en ligne cet appel sur le lien : http://www.PetitionOnline.com/Mumialaw/petition.html
Constitué de 80 organisations françaises, le Collectif Unitaire National de soutien à Mumia Abu-Jamal entend donner un retentissement international à cette affaire à l’occasion du prochain congrès contre la peine de mort qui se déroulera à la fin du mois de février à Genève. Pour la libération de Mumia Abu-Jamal, un rassemblement hebdomadaire est par ailleurs organisé, à Paris, chaque mercredi de 18h à 20h face au Consulat des Etats-Unis, Place de La Concorde.
Jérôme Skalski,
d'après l'appel du Collectif Unitaire National de Soutien à Mumia Abu-Jamal, 43 boulevard de Magenta 75010 Paris – Tel. : 01 53 38 99 99 - abujamal@free.fr - http://www.mumiabujamal.net
Publié dans Liberté 62 n°899
vendredi 22 janvier 2010
REUNION A ARRAS DU COMITE DE SOUTIEN A SALAH HAMOURI
Réuni pour la première fois dans le département depuis sa création en décembre 2008, le Comité de soutien régional Nord-Pas-de-Calais à Salah Hamouri, jeune compatriote franco-palestinien incarcéré depuis presque cinq ans en Israël, a rassemblé, lundi 18 janver, une vingtaine de personnes représentant diverses organisations politiques, syndicales et associatives (PCF, PG, NPA, MJCF, FSU, CGT, Colères du Présent, Libérez-les et Attac-Artois) autour de son président, Jean-François Larosière.
Comme Jean-François Larosière, par ailleurs responsable régional de l'AFPS (Association France Palestien Solidarité), l'a d'emblée rappelé, c'est à la suite d'un procès mené par une juridiction militaire sur la base d'un dossier vide de preuves, d'une négation totale des principes du droit et des Droits de l'Homme que se poursuit, depuis le 13 mars 2005, l'incarcération de Salah Hamouri, motif qui fonde la revendication de sa libération immédiate et inconditionnelle et non pas d'une mesure de «clémence» – timide demande du gouvenement français - assortie d'une expulsion du territoire israëlien .
«Ce que nous demandons, c'est la libération de Salah»
«Ce que nous demandons, c'est la libération de Salah» a souligné Jean-François Larosière : «Sa libération c'est-à-dire son retour à Jérusalem où il poursuivait des études en sociologie. Pour nous, la chose est claire. Il doit être libéré de manière inconditionnelle et non pas être expulsé et retourner en France.»
Evoquant l'attitude plus que de tiède du gouvernement français à l'égard du jeune français incarcéré dans un Etat dont la France se dit l'«amie», Jean-François Larosière a insisté : «Ce qui sera décisif, c'est la mobilisation «en bas» et dans un département comme le Pas-de-Calais, avec ses traditions de luttes, par la mobilisation populaire» : «Le soutien au peuple palestinien dont le cas de Salah Hamouri est emblématique a-t-il ajouté, n'est pas l'affaire de quelques intellectuels ou de quelques militants. Il doit être une grande affaire pour tous. Ce combat pour les libertés et pour la liberté d'une personne doit être une grande bataille. Les libertés, chez nous, ont été conquises et ont été conquises par le peuple. Les élus peuvent aider à cette mobilisation d'une manière forte dans la mesure même où ils peuvent la solliciter.»
«Ce qui sera décisif, c'est la mobilisation «en bas»»
Intervenant au nom du groupe communiste au Conseil général, Dominique Watrin a indiqué en ce sens l'engagement d'une procédure pour présenter une motion en faveur de la libération de Salah Hamouri au cours de la prochaine session de l'Assemblée départementale. De nombreuses autres initiatives devraient s'engager dans le Pas-de-Calais dans les semaines qui viennent pour faire cesser au plus vite le scandale de l'incarcération de Salah Hamouri.
Jérôme Skalski
Comme Jean-François Larosière, par ailleurs responsable régional de l'AFPS (Association France Palestien Solidarité), l'a d'emblée rappelé, c'est à la suite d'un procès mené par une juridiction militaire sur la base d'un dossier vide de preuves, d'une négation totale des principes du droit et des Droits de l'Homme que se poursuit, depuis le 13 mars 2005, l'incarcération de Salah Hamouri, motif qui fonde la revendication de sa libération immédiate et inconditionnelle et non pas d'une mesure de «clémence» – timide demande du gouvenement français - assortie d'une expulsion du territoire israëlien .
«Ce que nous demandons, c'est la libération de Salah»
«Ce que nous demandons, c'est la libération de Salah» a souligné Jean-François Larosière : «Sa libération c'est-à-dire son retour à Jérusalem où il poursuivait des études en sociologie. Pour nous, la chose est claire. Il doit être libéré de manière inconditionnelle et non pas être expulsé et retourner en France.»
Evoquant l'attitude plus que de tiède du gouvernement français à l'égard du jeune français incarcéré dans un Etat dont la France se dit l'«amie», Jean-François Larosière a insisté : «Ce qui sera décisif, c'est la mobilisation «en bas» et dans un département comme le Pas-de-Calais, avec ses traditions de luttes, par la mobilisation populaire» : «Le soutien au peuple palestinien dont le cas de Salah Hamouri est emblématique a-t-il ajouté, n'est pas l'affaire de quelques intellectuels ou de quelques militants. Il doit être une grande affaire pour tous. Ce combat pour les libertés et pour la liberté d'une personne doit être une grande bataille. Les libertés, chez nous, ont été conquises et ont été conquises par le peuple. Les élus peuvent aider à cette mobilisation d'une manière forte dans la mesure même où ils peuvent la solliciter.»
«Ce qui sera décisif, c'est la mobilisation «en bas»»
Intervenant au nom du groupe communiste au Conseil général, Dominique Watrin a indiqué en ce sens l'engagement d'une procédure pour présenter une motion en faveur de la libération de Salah Hamouri au cours de la prochaine session de l'Assemblée départementale. De nombreuses autres initiatives devraient s'engager dans le Pas-de-Calais dans les semaines qui viennent pour faire cesser au plus vite le scandale de l'incarcération de Salah Hamouri.
Jérôme Skalski
Libellés :
COMITE DE SOUTIEN A SALAH HAMOURI,
SALAH HAMOURI
PESER PLUS FORT POUR UNE AMBITION REGIONALE A LA HAUTEUR DES ATOUTS DU NORD PAS DE CALAIS
Dédicace par Alain Bocquet d'Un Marx et ça repart à l'Espace culture de l'hypermarché d'Outreau, conférence de presse sur la zone Capecure de Boulogne, rencontre avec des syndicalistes en lutte à Desvres, interventions au cours de la cérémonie des voeux de la section communiste de Calais, c'est sur le littoral de la Côte d'opale que s'est engagée, officiellement, jeudi 14 janvier, la campagne d'Alain Bocquet et de Jacky Hénin, têtes de liste du Front de Gauche pour les Régionales dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Le lieu choisi se voulait un symbole fort dans un territoire de la région Nord-Pas-de-Calais au potentiel économique et humain indéniables mais particulièrement sinistré par les politiques de soutien à la casse industrielle et de désengagement de l'Etat menées depuis presque dix ans par les droites au pouvoir.
Dédicace et conférence de presse
Après la dédicace par Alain Bocquet, en compagnie des communistes du Boulonnais, d' Un marx et ça repart à l'Espace culture de l'hypermarché d'Outreau, c'est sur la zone industrielle Capecure du port de Boulogne que se sont rendus Alain Bocquet et Jacky Hénin pour une conférence de presse à laquelle étaient associés Brigitte Passebosc, David Gobé et Roland Delattre, candidats de la liste du Front de Gauche aux Régionales représentant cette partie du littoral.
«L'objectif dans la bataille qui s'engage avec ces élections a expliqué Alain Bocquet devant la presse, c'est de faire se lever la mobilisation et la conscience pour en finir avec cette politique insupportable menée par le gouvernement avec son cortège de réformes antisociales et antidémocratiques». «Il suffit d'en voir les résultats a continué Alain Bocquet : «Des licenciements par centaines, récemment par exemple, chez Total menacée de fermeture à Mazingarbe et à Mardyck dans le Nord ! L'annonce scandaleuse de 650 nouvelles suppressions de postes dans l'Education nationale et ceci dans une région sous-équipée en matière d'enseignement !» Une situation «absolument inadmissible» a martelé l'élu communiste qui a en outre souligné le mépris constant de l'Etat à l'égard du Nord-Pas-de-Calais.
«Nous voulons mettre l'accent sur toutes les luttes» a continué Alain Bocquet, l'enjeu des élections régionales étant à la fois local et national. «Le problème de la santé, de l'emploi, des retraites, du pouvoir d'achat, de la défense de l'environnement et des services publics, toutes ces questions nous les mettons en exergue dans la bataille» a souligné Alain Bocquet.
«Un projet fédérateur et un programme mobilisateur pour que dans les dix ans qui viennent, notre région soit à la hauteur des cinq premières régions françaises»
Rappelant que le Nord-Pas-de-Calais, avec ses quatre millions d'habitants, était une région comparable, en terme démographique, à huit pays de l'Union européenne, Alain Bocquet a insisté : «Malgré des efforts indéniables, l'institution régionale ne met pas la barre assez haut au point de vue de l'ambition pour cette région. Il faut que le Nord-Pas-de-Calais cesse de tomber dans le déclin et notamment dans le déclin sur le plan industriel, dans le déclin au niveau de l'emploi. Notre ambition, c'est d'avoir un projet fédérateur et un programme mobilisateur pour que dans les dix ans qui viennent, notre région soit à la hauteur des cinq premières régions françaises.» Tel est le but, a expliqué Alain Bocquet, d'une liste du Front de Gauche qui met «l'humain d'abord» au coeur de son projet avec «une liste du Front de gauche élargi représentant une gauche dynamique, une gauche sociale, une gauche citoyenne et une gauche écologiste.»
«Il n'est plus possible d'accepter qu'on ferme les entreprises et qu'on ne fasse que de l'accompagnement social des plans de casse»
«Il n'est plus possible d'accepter qu'on ferme les entreprises et qu'on ne fasse que de l'accompagnement social des plans de casse a souligné pour sa part Jacky Hénin. «Cette région de quatre millions d'habitants à des besoins a-t-il expliqué et c'est à partir des besoins de la population que nous voulons, nous, peser plus fort pour avoir un autre regard sur le tissu industriel, tissu industriel qui sert à stabiliser les créances publiques, qui sert à abonder les caisses de l'État et qui permet d'offrir aux habitants dans les régions dans lequel il se trouve, des services de bonne qualité.»
«Quand une entreprise disparaît ce sont des possibilités d'aide aux habitants qui disparaissent a souligné Jacky Hénin : «Dans notre région, nous avons des entreprises qui sont uniques en leur genre comme Cuno aux Attaques qui fabrique des filtres pour les centrales nucléaires ou comme Desvres. Il faut maintenir et développer leurs activités et, pourquoi pas, sur la base d'une autre organisation de l'entreprise.» «Il est important de considérer que l'industrie et l'industrie de transformation notamment sont indispensables non seulement pour la région Nord-Pas-de-Calais mais pour la France» a-t-il conclu.
Rencontre avec les syndicalistes mobilisés du site de Longfossé de la faïencerie de Desvres
Une idée reprise dans l'après-midi lors de la rencontre des têtes de liste du Front de Gauche avec les syndicalistes du site de Longfossé de la faïencerie de Desvres mobilisés pour la défense de leur entreprise. Menacée de restructuration sur la base d'un déficit proclamé par sa direction, l'entreprise SA Desvres du groupe Koramic fait actuellement l'objet d'une expertise comptable. La dernière usine du Pas-de-Calais produisant du carrelage devrait-elle fermer et délocaliser son activité ? Les élus du Parti communiste et les candidats du Front de Gauche au Conseil régional ne s'y résolvent pas.
«Il faut défendre la production de carrelage dans le Pas-de-Calais» a souligné Alain Bocquet : «C'est un enjeu régional et national. Les choix stratégiques financiers des groupes et des multinationales comme chez Renault qui envisage de faire fabriquer la Clio en Turquie, chez Total ou chez Desvres où le patron veut fermer parce qu'il veut faire fabriquer à moindre coût les carrelages qui y sont produits en Turquie ou au Portugal doivent être contrecarrés. Il faut organiser la lutte contre ces choix du grand patronat et du pouvoir qui est à sa botte.» Député, Alain Bocquet s'est engagé en ce sens à demander la mise en oeuvre d'une commission d'enquête pour la faïence dans le Pas-de-Calais, démarche parlementaire sur le problème particulier de Desvres mais aussi de la faïence en général, dans le département et la région.
L'humain d'abord
Mettre «l'humain d'abord» au centre d'un projet de développement ambitieux pour le Nord-Pas-de-Calais et non pas le profit dans une perspective de court terme c'est aussi ce sur quoi ont insisté Jacky Hénin et Alain Bocquet au cours de la cérémonie des voeux de la section PCF de Calais qui s'est déroulée en soirée. Mettre «l'humain d'abord» et porter un parti pris ambitieux aussi concernant la situation des migrants a insisté Alain Bocquet.
«Je fais le constat que tous les choix qui ont été faits depuis de nombreuses années par les pouvoirs publics, par l'État et même par l'Europe sont en échec» a expliqué Alain Bocquet : « En 2002, on fermait Sangatte avec les accords du Touquet. Il y a quelques mois, brutalement, sauvagement, on a ce supprimé la «jungle» de Calais. Avec quels résultats ? C'est toujours la même situation qui s'aggrave : on n'a pas réglé le problème sur le fond. Or, cette question de régler le problème sur le fond se pose maintenant avec une acuité forte parce que cela ne concerne pas seulement Calais mais l'ensemble de la région Nord-Pas-de-Calais.» «Je ne pense pas que ce soit avec des méthodes de ce genre a continué Alain Bocquet, des méthodes dures, des méthodes de choc, des méthodes d'images, pour faire «semblant», que nous allons pouvoir régler une question de ce genre qui doit se traiter avec beaucoup d'humanité. On ne peut pas laisser sur le dos des associations, des élus, de la Région une telle question qui est d'abord internationale et qui concerne au premier chef L'Union européenne.»
«Je fais une proposition solennelle ce soir a conclu sur ce point Alain Bocquet : «Il faut pour étudier un règlement humain efficace et durable de ce problème, que se tienne un sommet européen sans attendre, un sommet pris en charge par l'Union européenne et les chefs d'État concernés. Ce sommet pourrait se tenir dans notre capitale régionale, à Lille. A ce sommet seraient associés les ONG, les associations concernées, les élus du territoire pour étudier, ensemble, les solutions humaines d'envergure nécessaires pour faire cesser cette situation des migrants à Calais comme ailleurs. Tout en veillant à ce que la Grande-Bretagne ne puisse pas profiter de l'Europe tout en ayant le comportement qu'elle a sur ce sujet.» Une intervention et une proposition applaudie avec chaleur par les plus de 250 personnes présentes dans la salle calaisienne.
Jérôme Skalski
Le lieu choisi se voulait un symbole fort dans un territoire de la région Nord-Pas-de-Calais au potentiel économique et humain indéniables mais particulièrement sinistré par les politiques de soutien à la casse industrielle et de désengagement de l'Etat menées depuis presque dix ans par les droites au pouvoir.
Dédicace et conférence de presse
Après la dédicace par Alain Bocquet, en compagnie des communistes du Boulonnais, d' Un marx et ça repart à l'Espace culture de l'hypermarché d'Outreau, c'est sur la zone industrielle Capecure du port de Boulogne que se sont rendus Alain Bocquet et Jacky Hénin pour une conférence de presse à laquelle étaient associés Brigitte Passebosc, David Gobé et Roland Delattre, candidats de la liste du Front de Gauche aux Régionales représentant cette partie du littoral.
«L'objectif dans la bataille qui s'engage avec ces élections a expliqué Alain Bocquet devant la presse, c'est de faire se lever la mobilisation et la conscience pour en finir avec cette politique insupportable menée par le gouvernement avec son cortège de réformes antisociales et antidémocratiques». «Il suffit d'en voir les résultats a continué Alain Bocquet : «Des licenciements par centaines, récemment par exemple, chez Total menacée de fermeture à Mazingarbe et à Mardyck dans le Nord ! L'annonce scandaleuse de 650 nouvelles suppressions de postes dans l'Education nationale et ceci dans une région sous-équipée en matière d'enseignement !» Une situation «absolument inadmissible» a martelé l'élu communiste qui a en outre souligné le mépris constant de l'Etat à l'égard du Nord-Pas-de-Calais.
«Nous voulons mettre l'accent sur toutes les luttes» a continué Alain Bocquet, l'enjeu des élections régionales étant à la fois local et national. «Le problème de la santé, de l'emploi, des retraites, du pouvoir d'achat, de la défense de l'environnement et des services publics, toutes ces questions nous les mettons en exergue dans la bataille» a souligné Alain Bocquet.
«Un projet fédérateur et un programme mobilisateur pour que dans les dix ans qui viennent, notre région soit à la hauteur des cinq premières régions françaises»
Rappelant que le Nord-Pas-de-Calais, avec ses quatre millions d'habitants, était une région comparable, en terme démographique, à huit pays de l'Union européenne, Alain Bocquet a insisté : «Malgré des efforts indéniables, l'institution régionale ne met pas la barre assez haut au point de vue de l'ambition pour cette région. Il faut que le Nord-Pas-de-Calais cesse de tomber dans le déclin et notamment dans le déclin sur le plan industriel, dans le déclin au niveau de l'emploi. Notre ambition, c'est d'avoir un projet fédérateur et un programme mobilisateur pour que dans les dix ans qui viennent, notre région soit à la hauteur des cinq premières régions françaises.» Tel est le but, a expliqué Alain Bocquet, d'une liste du Front de Gauche qui met «l'humain d'abord» au coeur de son projet avec «une liste du Front de gauche élargi représentant une gauche dynamique, une gauche sociale, une gauche citoyenne et une gauche écologiste.»
«Il n'est plus possible d'accepter qu'on ferme les entreprises et qu'on ne fasse que de l'accompagnement social des plans de casse»
«Il n'est plus possible d'accepter qu'on ferme les entreprises et qu'on ne fasse que de l'accompagnement social des plans de casse a souligné pour sa part Jacky Hénin. «Cette région de quatre millions d'habitants à des besoins a-t-il expliqué et c'est à partir des besoins de la population que nous voulons, nous, peser plus fort pour avoir un autre regard sur le tissu industriel, tissu industriel qui sert à stabiliser les créances publiques, qui sert à abonder les caisses de l'État et qui permet d'offrir aux habitants dans les régions dans lequel il se trouve, des services de bonne qualité.»
«Quand une entreprise disparaît ce sont des possibilités d'aide aux habitants qui disparaissent a souligné Jacky Hénin : «Dans notre région, nous avons des entreprises qui sont uniques en leur genre comme Cuno aux Attaques qui fabrique des filtres pour les centrales nucléaires ou comme Desvres. Il faut maintenir et développer leurs activités et, pourquoi pas, sur la base d'une autre organisation de l'entreprise.» «Il est important de considérer que l'industrie et l'industrie de transformation notamment sont indispensables non seulement pour la région Nord-Pas-de-Calais mais pour la France» a-t-il conclu.
Rencontre avec les syndicalistes mobilisés du site de Longfossé de la faïencerie de Desvres
Une idée reprise dans l'après-midi lors de la rencontre des têtes de liste du Front de Gauche avec les syndicalistes du site de Longfossé de la faïencerie de Desvres mobilisés pour la défense de leur entreprise. Menacée de restructuration sur la base d'un déficit proclamé par sa direction, l'entreprise SA Desvres du groupe Koramic fait actuellement l'objet d'une expertise comptable. La dernière usine du Pas-de-Calais produisant du carrelage devrait-elle fermer et délocaliser son activité ? Les élus du Parti communiste et les candidats du Front de Gauche au Conseil régional ne s'y résolvent pas.
«Il faut défendre la production de carrelage dans le Pas-de-Calais» a souligné Alain Bocquet : «C'est un enjeu régional et national. Les choix stratégiques financiers des groupes et des multinationales comme chez Renault qui envisage de faire fabriquer la Clio en Turquie, chez Total ou chez Desvres où le patron veut fermer parce qu'il veut faire fabriquer à moindre coût les carrelages qui y sont produits en Turquie ou au Portugal doivent être contrecarrés. Il faut organiser la lutte contre ces choix du grand patronat et du pouvoir qui est à sa botte.» Député, Alain Bocquet s'est engagé en ce sens à demander la mise en oeuvre d'une commission d'enquête pour la faïence dans le Pas-de-Calais, démarche parlementaire sur le problème particulier de Desvres mais aussi de la faïence en général, dans le département et la région.
L'humain d'abord
Mettre «l'humain d'abord» au centre d'un projet de développement ambitieux pour le Nord-Pas-de-Calais et non pas le profit dans une perspective de court terme c'est aussi ce sur quoi ont insisté Jacky Hénin et Alain Bocquet au cours de la cérémonie des voeux de la section PCF de Calais qui s'est déroulée en soirée. Mettre «l'humain d'abord» et porter un parti pris ambitieux aussi concernant la situation des migrants a insisté Alain Bocquet.
«Je fais le constat que tous les choix qui ont été faits depuis de nombreuses années par les pouvoirs publics, par l'État et même par l'Europe sont en échec» a expliqué Alain Bocquet : « En 2002, on fermait Sangatte avec les accords du Touquet. Il y a quelques mois, brutalement, sauvagement, on a ce supprimé la «jungle» de Calais. Avec quels résultats ? C'est toujours la même situation qui s'aggrave : on n'a pas réglé le problème sur le fond. Or, cette question de régler le problème sur le fond se pose maintenant avec une acuité forte parce que cela ne concerne pas seulement Calais mais l'ensemble de la région Nord-Pas-de-Calais.» «Je ne pense pas que ce soit avec des méthodes de ce genre a continué Alain Bocquet, des méthodes dures, des méthodes de choc, des méthodes d'images, pour faire «semblant», que nous allons pouvoir régler une question de ce genre qui doit se traiter avec beaucoup d'humanité. On ne peut pas laisser sur le dos des associations, des élus, de la Région une telle question qui est d'abord internationale et qui concerne au premier chef L'Union européenne.»
«Je fais une proposition solennelle ce soir a conclu sur ce point Alain Bocquet : «Il faut pour étudier un règlement humain efficace et durable de ce problème, que se tienne un sommet européen sans attendre, un sommet pris en charge par l'Union européenne et les chefs d'État concernés. Ce sommet pourrait se tenir dans notre capitale régionale, à Lille. A ce sommet seraient associés les ONG, les associations concernées, les élus du territoire pour étudier, ensemble, les solutions humaines d'envergure nécessaires pour faire cesser cette situation des migrants à Calais comme ailleurs. Tout en veillant à ce que la Grande-Bretagne ne puisse pas profiter de l'Europe tout en ayant le comportement qu'elle a sur ce sujet.» Une intervention et une proposition applaudie avec chaleur par les plus de 250 personnes présentes dans la salle calaisienne.
Jérôme Skalski
"UNE SIMPLE REGULATION...CELA N'EST PAS CE QUE VEUT LE MONDE PAYSAN"
Présent aux côtés des syndicalistes convoqués au TGI de Douai ce mardi 12 janvier, François Théry, porte parole de la Confédération paysanne du Pas-de-Calais, s'entretient avec Liberté 62 sur les combats portés par son organisation.
Liberté 62 : «La durée et la répétition des poursuites judiciaires engagées contre la Confédération paysanne suite à son action syndicale à Cuincy en décembre 2004 semble, pour beaucoup de personnes, relever de l'acharnement. Qu'en pensez-vous ?»
François Théry : «La volonté du pouvoir dans cette affaire, c'est de casser la contestation et de maîtriser l'opinion publique. Et le meilleur moyen pour casser des luttes syndicales c'est, quand même, d'intimider les syndicalistes, de mettre la pression sur eux et de leur faire peur pour qu'ils ne bougent plus. A cette fin, le pouvoir utilise la justice mais je ne suis pas sûr que les magistrats aprécient de traiter ce genre d'affaires à répétition parce qu'ils ont autre chose à faire. La preuve c'est que des relaxes et des amendes très faibles sont requises par eux. Par contre, l'effet sur l'action syndicale, à mon avis, est bien ce qui est recherché et risque de s'avérer efficace. Quand on voit des syndicalistes au tribunal, cela n'incite pas à les paysans à se mobiliser et à lutter aux côtés des syndicalistes.»
Liberté 62 : «Pourtant le monde agricole se mobilise. Peut-on vraiment l'intimider ?»
François Théry : «Les paysans, aujourd'hui, se mobilisent en France. On le voit à travers la crise du lait en particulier. Ils se mobilisent même de façon quelquefois brutale et soudaine parce qu'ils sont face à une impasse, celle de la politique agricole telle qu'elle est conduite et qui les mène à des situations catastrophiques. Quand il n'y a plus de revenus du travail, quand il y a la faillite, effectivement, les paysans vont dans la rue et n'ont plus peur. Mais, je ne suis pas certain que les plus bruyantes de ces mobilisations soient porteuses de choses très positives. Pour moi, la seule mobilisation qui puisse permettre de construire un avenir pour les paysans, c'est une mobilisation syndicale qui s'appuie sur des revendications solides, sur une réflexion politique, sur des choses construites. Et nous, c'est ce que nous proposons quand nous proposons la régulation des marchés et la répartition des droits à produire. Tout cela se construit et se revendique. Pas seulement quand tout va mal.»
Liberté 62 : «Le terme de «régulation» revient souvent dans les discours du syndicalisme agricole actuel et ceci, de tout bord. Est-ce un effet de mode lié à la montée de la crise actuelle ? «Régulation», qu'est-ce que cela veut dire ?»
François Théry : «L'idée de régulation est à la mode parce que, depuis un an et demi, on voit les dégâts de l'abandon de la régulation des marchés et notamment sur le lait. On s'aperçoit bien que l'excès de production entraîne tout le monde dans la faillite. Effectivement, aujourd'hui plus qu'hier, on parle de «régulation». Nous, ce que nous disons c'est que la régulation, cela ne suffit pas. D'abord parce que cette régulation peut être construite de différentes façons. On peut simplement proposer de nouveaux contrats entre les industriels et les agriculteurs mais on voit bien que ce sont les gros producteurs et les industriels qui tireront leur épingle de ce jeu. Une simple régulation, si c'est pour conforter la concentration de la production dans quelques mains, cela n'est pas ce que veut le monde paysan. Nous, à la Confédération paysanne, ce que nous proposons depuis longtemps c'est, à la fois une maîtrise publique des marchés et une répartition des droits à produire. Nous pensons que la maîtrise des marchés ne peut exister que si on a une volonté de répartir c'est-à-dire si on a pour objectif social de maintenir un maximum de producteurs. Sinon, je ne vois pas pourquoi la société accepterait de soutenir des marchés, parce que cela a un coût, pour satisfaire quelques agri-manager et puis laisser à la rue la majorité des producteurs. Aujourd'hui, il n'y a plus seulement que les «petits» qui sont en faillite. Même les plus productivistes sont au pied du mur. Si on ne marche que sur la compétition dans un système ultralibéral, il n'y a pas grand monde qui pourra s'en sortir.»
Liberté 62 : «Le système «ultralibéral» est en crise actuellement dans le monde agricole comme dans les autres domaines de l'économie. Y a-t-il selon vous une alternative à ce système pour ce qui est du monde agricole ?»
François Théry : «Pour nous, l'alternative c'est l'agriculture paysanne. Or, pour pouvoir développer une agriculture paysanne, il faut travailler sur la question de la souveraineté alimentaire c'est-à-dire sur le droit des peuples à définir leur politique alimentaire et donc à se protéger. La souveraineté alimentaire, pour nous, donc, est un thème essentiel. C'est à la fois une question internationale et en même temps une question locale. On ne peut envisager la souveraineté alimentaire c'est-à-dire le droit à se protéger et à définir notre politique que si l'on adopte une politique respectueuse vis-à-vis des autres pays. Pour nous, c'est cela l'alternative : le droit des peuples à protéger leur agriculture et à définir le système d'alimentation qui leur convient le mieux. A partir de là, si on admet cela, on peut avoir une politique qui, à la fois, protège les producteurs et qui garantisse un revenu de leur travail à un maximum de producteurs sur les territoires. Aujourd'hui, on est plutôt dans une politique qui garantit un maximum de revenus aux capitaux et, en même temps, cela n'est pas forcément couplé à une politique qui soit exigeante d'un point de vue environnemental. Les deux vont de pair. La société peut accepter de rémunérer le travail paysan si ce travail contribue à une alimentation saine de qualité et qui préserve l'environnement pour l'avenir. Au niveau international mais aussi à l'échelle d'une ferme, on a tout intérêt à aller dans ce sens-là. En fait, les pratiques qui préservent l'environnement, ce sont les pratiques les plus productives sur le long terme et si on raisonne globalement. Les pratiques productivistes actuelles qui produisent pour produire, sans s'occuper de l'environnement, ce sont des pratiques qui n'ont pas d'avenir : elles engendrent un coût pour la société qui est énorme : elles polluent, elles détruisent les sols. Comment demain pourra-t-on encore produire ? Actuellement, il y a des millions d'hectares dans le monde qui disparaissent chaque année à cause de l'intensification et des pratiques productivistes.»
Liberté 62 : «Productivisme et productivité ne sont-ils pas synonymes ? Ne faut-il pas produire plus pour faire face aux enjeux du développement actuel ?»
François Théry : «A la Confédération paysanne nous sommes pour une agriculture qui soit intensive sur le travail : plus sur le travail et moins sur les capitaux. Une agriculture paysanne, c'est une agriculture qui va encourager le travail et qui va arrêter de soutenir la capitalisation. C'est tout le contraire de ce qu'on fait aujourd'hui. En France, il ne s'agit pas de produire plus pour nourrir le monde mais de produire mieux. Si certains pays doivent produire plus, ce sont les pays en voie de développement et eux aussi, d'une manière non productiviste. Il faut faire le constat que les paysans, en France, se sont laissés complètement embrigadés par les grandes firmes et même des grandes coopératives qui sont censées être aux mains des paysans. Le seul moyen de s'en sortir c'est, pour les paysans, de prendre conscience de cela et de revenir à des pratiques plus autonomes à la fois dans la tête et dans les bras. L'autre moyen de s'en sortir, qui paraît plus réaliste, c'est de compter sur la société, sur les citoyens et les consommateurs qui, a un moment donné, en ont marre de payer pour une alimentation qui n'est pas correcte, qui en auront assez de payer pour des pollutions et des faillites. C'est tout ce que le système engendre.»
Propos recueillis par Jérôme Skalski
Pour avoir participé à une action syndicale à Cuincy, dans le Nord, en décembre 2004, six membres de la Confédération paysanne du Nord-Pas-de-Calais avaient été condamnés, en mai 2008, à 800 euros d'amende pour «vol en réunion» - trois amendes fermes et trois avec sursis. Ce mardi 12 janvier, deux d'entre eux, Bernard Coquelle et Antoine Jean, étaient convoqué par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Douai pour avoir refusé de se soumettre à leur fichage génétique suite à cette condamnation. En décembre dernier, Bernard Coquelle, été condamné à 1€ d’amende en première instance, peine contestée par le procureur de la République. Après audience ce mardi, sa peine a été confirmée par le TGI de Douai. Antoine Jean, pour sa part, comparaissait en première instance. Il a été requis 1€ ferme à son encontre. Non loin du tribunal de Douai, une vingtaine de citoyens, de militants associatifs, syndicaux et politiques s'étaient rassemblés pour manifester leur soutien aux membres de la Confédération paysanne poursuivis et pour dénoncer l'acharnement du pouvoir judiciaire à leur égard.
Liberté 62 : «La durée et la répétition des poursuites judiciaires engagées contre la Confédération paysanne suite à son action syndicale à Cuincy en décembre 2004 semble, pour beaucoup de personnes, relever de l'acharnement. Qu'en pensez-vous ?»
François Théry : «La volonté du pouvoir dans cette affaire, c'est de casser la contestation et de maîtriser l'opinion publique. Et le meilleur moyen pour casser des luttes syndicales c'est, quand même, d'intimider les syndicalistes, de mettre la pression sur eux et de leur faire peur pour qu'ils ne bougent plus. A cette fin, le pouvoir utilise la justice mais je ne suis pas sûr que les magistrats aprécient de traiter ce genre d'affaires à répétition parce qu'ils ont autre chose à faire. La preuve c'est que des relaxes et des amendes très faibles sont requises par eux. Par contre, l'effet sur l'action syndicale, à mon avis, est bien ce qui est recherché et risque de s'avérer efficace. Quand on voit des syndicalistes au tribunal, cela n'incite pas à les paysans à se mobiliser et à lutter aux côtés des syndicalistes.»
Liberté 62 : «Pourtant le monde agricole se mobilise. Peut-on vraiment l'intimider ?»
François Théry : «Les paysans, aujourd'hui, se mobilisent en France. On le voit à travers la crise du lait en particulier. Ils se mobilisent même de façon quelquefois brutale et soudaine parce qu'ils sont face à une impasse, celle de la politique agricole telle qu'elle est conduite et qui les mène à des situations catastrophiques. Quand il n'y a plus de revenus du travail, quand il y a la faillite, effectivement, les paysans vont dans la rue et n'ont plus peur. Mais, je ne suis pas certain que les plus bruyantes de ces mobilisations soient porteuses de choses très positives. Pour moi, la seule mobilisation qui puisse permettre de construire un avenir pour les paysans, c'est une mobilisation syndicale qui s'appuie sur des revendications solides, sur une réflexion politique, sur des choses construites. Et nous, c'est ce que nous proposons quand nous proposons la régulation des marchés et la répartition des droits à produire. Tout cela se construit et se revendique. Pas seulement quand tout va mal.»
Liberté 62 : «Le terme de «régulation» revient souvent dans les discours du syndicalisme agricole actuel et ceci, de tout bord. Est-ce un effet de mode lié à la montée de la crise actuelle ? «Régulation», qu'est-ce que cela veut dire ?»
François Théry : «L'idée de régulation est à la mode parce que, depuis un an et demi, on voit les dégâts de l'abandon de la régulation des marchés et notamment sur le lait. On s'aperçoit bien que l'excès de production entraîne tout le monde dans la faillite. Effectivement, aujourd'hui plus qu'hier, on parle de «régulation». Nous, ce que nous disons c'est que la régulation, cela ne suffit pas. D'abord parce que cette régulation peut être construite de différentes façons. On peut simplement proposer de nouveaux contrats entre les industriels et les agriculteurs mais on voit bien que ce sont les gros producteurs et les industriels qui tireront leur épingle de ce jeu. Une simple régulation, si c'est pour conforter la concentration de la production dans quelques mains, cela n'est pas ce que veut le monde paysan. Nous, à la Confédération paysanne, ce que nous proposons depuis longtemps c'est, à la fois une maîtrise publique des marchés et une répartition des droits à produire. Nous pensons que la maîtrise des marchés ne peut exister que si on a une volonté de répartir c'est-à-dire si on a pour objectif social de maintenir un maximum de producteurs. Sinon, je ne vois pas pourquoi la société accepterait de soutenir des marchés, parce que cela a un coût, pour satisfaire quelques agri-manager et puis laisser à la rue la majorité des producteurs. Aujourd'hui, il n'y a plus seulement que les «petits» qui sont en faillite. Même les plus productivistes sont au pied du mur. Si on ne marche que sur la compétition dans un système ultralibéral, il n'y a pas grand monde qui pourra s'en sortir.»
Liberté 62 : «Le système «ultralibéral» est en crise actuellement dans le monde agricole comme dans les autres domaines de l'économie. Y a-t-il selon vous une alternative à ce système pour ce qui est du monde agricole ?»
François Théry : «Pour nous, l'alternative c'est l'agriculture paysanne. Or, pour pouvoir développer une agriculture paysanne, il faut travailler sur la question de la souveraineté alimentaire c'est-à-dire sur le droit des peuples à définir leur politique alimentaire et donc à se protéger. La souveraineté alimentaire, pour nous, donc, est un thème essentiel. C'est à la fois une question internationale et en même temps une question locale. On ne peut envisager la souveraineté alimentaire c'est-à-dire le droit à se protéger et à définir notre politique que si l'on adopte une politique respectueuse vis-à-vis des autres pays. Pour nous, c'est cela l'alternative : le droit des peuples à protéger leur agriculture et à définir le système d'alimentation qui leur convient le mieux. A partir de là, si on admet cela, on peut avoir une politique qui, à la fois, protège les producteurs et qui garantisse un revenu de leur travail à un maximum de producteurs sur les territoires. Aujourd'hui, on est plutôt dans une politique qui garantit un maximum de revenus aux capitaux et, en même temps, cela n'est pas forcément couplé à une politique qui soit exigeante d'un point de vue environnemental. Les deux vont de pair. La société peut accepter de rémunérer le travail paysan si ce travail contribue à une alimentation saine de qualité et qui préserve l'environnement pour l'avenir. Au niveau international mais aussi à l'échelle d'une ferme, on a tout intérêt à aller dans ce sens-là. En fait, les pratiques qui préservent l'environnement, ce sont les pratiques les plus productives sur le long terme et si on raisonne globalement. Les pratiques productivistes actuelles qui produisent pour produire, sans s'occuper de l'environnement, ce sont des pratiques qui n'ont pas d'avenir : elles engendrent un coût pour la société qui est énorme : elles polluent, elles détruisent les sols. Comment demain pourra-t-on encore produire ? Actuellement, il y a des millions d'hectares dans le monde qui disparaissent chaque année à cause de l'intensification et des pratiques productivistes.»
Liberté 62 : «Productivisme et productivité ne sont-ils pas synonymes ? Ne faut-il pas produire plus pour faire face aux enjeux du développement actuel ?»
François Théry : «A la Confédération paysanne nous sommes pour une agriculture qui soit intensive sur le travail : plus sur le travail et moins sur les capitaux. Une agriculture paysanne, c'est une agriculture qui va encourager le travail et qui va arrêter de soutenir la capitalisation. C'est tout le contraire de ce qu'on fait aujourd'hui. En France, il ne s'agit pas de produire plus pour nourrir le monde mais de produire mieux. Si certains pays doivent produire plus, ce sont les pays en voie de développement et eux aussi, d'une manière non productiviste. Il faut faire le constat que les paysans, en France, se sont laissés complètement embrigadés par les grandes firmes et même des grandes coopératives qui sont censées être aux mains des paysans. Le seul moyen de s'en sortir c'est, pour les paysans, de prendre conscience de cela et de revenir à des pratiques plus autonomes à la fois dans la tête et dans les bras. L'autre moyen de s'en sortir, qui paraît plus réaliste, c'est de compter sur la société, sur les citoyens et les consommateurs qui, a un moment donné, en ont marre de payer pour une alimentation qui n'est pas correcte, qui en auront assez de payer pour des pollutions et des faillites. C'est tout ce que le système engendre.»
Propos recueillis par Jérôme Skalski
Pour avoir participé à une action syndicale à Cuincy, dans le Nord, en décembre 2004, six membres de la Confédération paysanne du Nord-Pas-de-Calais avaient été condamnés, en mai 2008, à 800 euros d'amende pour «vol en réunion» - trois amendes fermes et trois avec sursis. Ce mardi 12 janvier, deux d'entre eux, Bernard Coquelle et Antoine Jean, étaient convoqué par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Douai pour avoir refusé de se soumettre à leur fichage génétique suite à cette condamnation. En décembre dernier, Bernard Coquelle, été condamné à 1€ d’amende en première instance, peine contestée par le procureur de la République. Après audience ce mardi, sa peine a été confirmée par le TGI de Douai. Antoine Jean, pour sa part, comparaissait en première instance. Il a été requis 1€ ferme à son encontre. Non loin du tribunal de Douai, une vingtaine de citoyens, de militants associatifs, syndicaux et politiques s'étaient rassemblés pour manifester leur soutien aux membres de la Confédération paysanne poursuivis et pour dénoncer l'acharnement du pouvoir judiciaire à leur égard.
Libellés :
CONFEDERATION PAYSANNE,
FRANCOIS THERY
MOBILISATION AU DEPART DE LA "MARCHE POUR LA LIBERTE" POUR GAZA
Le samedi 27 décembre 2008 débutait l'opération «Plomb durci» avec le bombardement par l'armée israélienne de la Bande de Gaza. Une aggression militaire dont le «bilan» humain, côté palestinien, près d'un mois plus tard, au soir du 19 janvier 2009, s'élèvera à 1 400 morts et à plus de 5 200 blessés dont de nombreux blessés graves, du fait, en particulier, de l'utilisation d'armes non-conventionelles par l'Etat d'Israël.
Un an plus tard, alors que le siège de Gaza n'a pas cessé, ce sont 15 citoyens du Nord-Pas-de-Calais qui sont partis rejoindre 1 400 autres militants venus de 43 pays afin de participer à la «Marche pour la Liberté» qui doit converger à Gaza le soir du 31 décembre et dont le départ était prévu dimanche depuis Rafah, ville située en Egypte, à proximité du territoire palestinien.
Plusieurs dizaines de manifestations organisées partout dans le monde
Parallélement à cette initiative, dimanche 27 décembre, ce sont plusieurs dizaines de manifestations qui étaient organisées partout dans le monde pour commemorer le «samedi noir» marquant le début de l'agression militaire israëlienne. Elles portaient un ensemble de revendications dont la levée du siège de Gaza, l’application des droits nationaux du peuple palestinien ainsi que la mise en œuvre par le Conseil de Sécurité de l’ONU des recommandations du rapport de la mission du Conseil des Droits de l’Homme menée par le juge Goldstone, rapport dénonçant les «crimes de guerre voire de crimes contre l’humanité» perpétrés par l'armée israëlienne pendant l'opération «Plomb durci».
Plus de 300 personnes dans les rues de Lille
Dans la région, deux rassemblements étaient programmés ce même jour, l'un à Arras, l'autre dans les rues de la préfecture du Nord. A Lille, ce sont plus de 300 personnes qui ont manifesté depuis le quartier de Wazemmes jusqu'à la place de la République. Cette manifestation a été clôturée par une intervention de Jean-François Larosière de l'Association France Palestine Solidarité (AFPS) du Nord-pas-de-Calais. Une pétition adressée à l’Assemblée Générale des Nations unies, pour mettre en place un tribunal pénal international afin de juger les crimes de guerre israéliens, notamment à Gaza, peut être signée en ligne sur le site national de l'AFPS.
Jérôme Skalski
Un an plus tard, alors que le siège de Gaza n'a pas cessé, ce sont 15 citoyens du Nord-Pas-de-Calais qui sont partis rejoindre 1 400 autres militants venus de 43 pays afin de participer à la «Marche pour la Liberté» qui doit converger à Gaza le soir du 31 décembre et dont le départ était prévu dimanche depuis Rafah, ville située en Egypte, à proximité du territoire palestinien.
Plusieurs dizaines de manifestations organisées partout dans le monde
Parallélement à cette initiative, dimanche 27 décembre, ce sont plusieurs dizaines de manifestations qui étaient organisées partout dans le monde pour commemorer le «samedi noir» marquant le début de l'agression militaire israëlienne. Elles portaient un ensemble de revendications dont la levée du siège de Gaza, l’application des droits nationaux du peuple palestinien ainsi que la mise en œuvre par le Conseil de Sécurité de l’ONU des recommandations du rapport de la mission du Conseil des Droits de l’Homme menée par le juge Goldstone, rapport dénonçant les «crimes de guerre voire de crimes contre l’humanité» perpétrés par l'armée israëlienne pendant l'opération «Plomb durci».
Plus de 300 personnes dans les rues de Lille
Dans la région, deux rassemblements étaient programmés ce même jour, l'un à Arras, l'autre dans les rues de la préfecture du Nord. A Lille, ce sont plus de 300 personnes qui ont manifesté depuis le quartier de Wazemmes jusqu'à la place de la République. Cette manifestation a été clôturée par une intervention de Jean-François Larosière de l'Association France Palestine Solidarité (AFPS) du Nord-pas-de-Calais. Une pétition adressée à l’Assemblée Générale des Nations unies, pour mettre en place un tribunal pénal international afin de juger les crimes de guerre israéliens, notamment à Gaza, peut être signée en ligne sur le site national de l'AFPS.
Jérôme Skalski
UN MANTEAU D ENEIGE SOLIDAIRE POUR LA FOIRE AUX MANEGES DU SECOURS POPULAIRE
La neige avait fait peser une menace sur l'organisation de l'événement. Elle lui aura donné un aspect plus festif encore cette année. Ce mardi 22 décembre, ce sont près de 1 200 enfants parmi 1 600 personnes, qui ont participé à la grande Foire aux manèges solidaire organisée en partenariat avec les Artisans forains de Lens par la fédération du Secours Populaire Français du Pas-de-Calais dans le cadre de sa campagne des Pères Noël verts.
Au programme, comme chaque année, tours de manèges gratuits, spectacle, goûter et jouets étaient au rendez-vous, pour la plus grande joie des enfants et des familles participant à l'événement, grâce au dévouement des bénévoles des Permanences d'accueil et de solidarité du Secours Populaire Français ainsi que des bénévoles et des salariés de sa fédération départementale.
Tours de manèges gratuits, spectacle, goûter et jouets étaient au rendez-vous
Grâce aussi au partenariat des Artisans forains conduits par Gilles Lentz qui avaient réservé l'accès de la Foire aux manèges de Lens aux familles et aux enfants venus avec le Sesours Populaire Français du Pas-de-Calais pour cette après-midi festive organisée sur le parking du stade Bollaert. En tout : cinq tours de manèges gratuits, de nombreux éclats de rires et beaucoup d'émotion. De l'émerveillement aussi lorsqu'après un goûter réconfortant et un spectacle donné, salle Jean Nohain, par la compagnie Coeur de Clowns, les enfants ont reçu leurs beaux cadeaux, «tout neufs» – une dotation des magasins Carrefour, partenaire du Secours populaire pour l'événement - sous le regard attentif des Pères Noëls verts de l'association.
Sous le regard attentif des Pères Noëls verts
De la conscience et du sérieux aussi. Car, sous le chapiteau «Copain du Monde», c'est consciencieusement et sérieusement que les enfants ont appris à «compter sur leurs dix droits» pour l'occasion : droit d'être alimenté, droit d'être à l'abri, droit la santé, droit des enfants handicapés, droit à l'école, droit aux loisirs, droit à la culture, droit au secours, respect du milieu naturel, droit d'être protégé contre l'exploitation dans le travail, droit d'être protégé contre les mauvais traitements et droits à l'expression. Dix droits, à compter sur ses dix doigts, mis à l'honneur par l'association agrée d'éducation populaire qui, placée sous l'égide du vingtième anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, a fait de la promotion de ces droits auprès des enfants, des familes et des pouvoirs publics, un axe d'intervention prioritaire au sortir de son dernier Congrès national.
Jérôme Skalski
Publié dans Liberté 62 n°893
samedi 16 janvier 2010
LIBEREZ SALAH HAMOURI !
Cela fera-t-il cinq ans à la date du 13 mars 2005 qu'aura été emprisonné Salah Hamouri, jeune compatriote franco-palestinien, dans les geôles israéliennes ? C'est la question que se posent les personnes qui sont mobilisées pour sa libération et qui voient arriver cette date anniversaire avec consternation.
Rappel des faits sur la base de la «biographie» de Salah Hamouri exposée en détail sur le site de son Comité national de soutien ainsi que de la «simple vérité».
Rappel des faits
Arrêté une première fois le 30 septembre 2001, juste avant sa rentrée scolaire en classe de première, Salah Hamouri, alors âgé de 16 ans, se trouve placé deux mois en isolement à la Moskobieh, centre d’interrogatoire et de détention de Jérusalem. Il est jugé et condamné à cinq mois de détention pour avoir collé des affiches et fait de la «propagande anti-israélienne» dans le cadre scolaire. Libéré en janvier 2002 après avoir passé le reste de sa détention dans la section des mineurs à la prison de Hasharon, il réintégre son lycée et poursuit ses études jusqu'à l’obtention de l’équivalent du baccalauréat en juin 2003. Il s'engage alors dans des études de sociologie à l’université de Bethlehem. A la fin du mois de février 2004, Salah Hamouri est arrêté une seconde fois alors qu’il passait la soirée chez des amis. Une des personnes présente étant recherchée par l’armée israélienne, l'ensemble des jeunes présents sont arrêtés. Salah Hamouri passe quatre mois en «détention administrative» dans différents camps militaires (Ofer, Katziot puis Maggido) au motif de cette seule présence.
Sept ans de prison pour un «délit» imaginaire
Troisième et dernière arrestation le 13 mars 2005. Alors qu’il se rend à Ramallah, Salah Hamouri est emmené à la prison de Moskobiah à Jérusalem. Il reste trois mois en isolement et en interrogatoire. Un mois après son arrestation, sa famille apprend par la presse qu’il est accusé d’avoir «comploté» avec deux autres jeunes contre Ovadia Yossef, un dirigeant du parti israélien Shass. Un «complot» qui se ramène pour eux, en fait, à être passés en voiture, au ralenti, devant le domicile du chef spirituel de ce parti d’extrême droite ultraorthodoxe quatre mois auparavant. A cela s’ajoute la «présomption» de l’appartenance de Salah Hamouri à un mouvement de jeunesse réputé proche du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) organisation dont il n’a jamais été membre. Un «délit d’intention» est constitué par le tribunal militaire. Salah Hamouri est transféré à la prison de Beersheba où il reste un an et demi pour rejoindre ensuite celle de Hadarim, puis de Rimonim. Le 17 avril 2008, après trois ans d’emprisonnement au cours desquels une vingtaine d’audiences ont fait l’objet de reports successifs faute de témoins et d’éléments de preuve permettant d’établir sa culpabilité, Salah Hamouri est condamné par le tribunal militaire d’Ofer à sept ans de prison pour «complot et appartenance aux jeunesses du FPLP», et ceci à la suite d’une procédure de «plaider coupable» qu'il a été contraint d’accepter sous la menace d'une lourde aggravation de sa peine. Depuis, Salah Hamouri a fait l’objet d’un nouveau transfert et se trouve à la prison de Gilboa au nord d’Israël. Selon les termes du «jugement», il sera libérable le 21 novembre 2011.
«Telle est donc la simple vérité»
«Telle est donc la simple vérité» : sept années de prison imposées par une «justice» de cauchemar pour un «délit» imaginaire La chose semble relever d'un mauvais roman aux allures kafkaïennes. Elle est pourtant réelle et se déroule à quatre heures de vol de Paris, dans un Etat, «ami» de la France et pour un citoyen français.
«Notre jeune compatriote français est donc un otage» indique l'appel du Comité national de soutien à Salah Hamouri signé à l'heure actuelle par des centaines de personalités appartenant à diverses organisations associatives, syndicales et politiques : « Il est otage de l’occupation israélienne qui juge ceux qu’elle opprime. Il est otage de la “justice” militaire israélienne qui l’a contraint à s’accuser faussement sous peine d’une sanction plus lourde s’il refusait son chantage.» Afin de faire plier l'Etat d'Israël et faire sortir le gouvernement français du «silence assourdissant» entretenu autour du scandale de la détention de Salah Hamouri la mobilisation en faveur de la libération de Salah Hamouri s'étend. Dans le département, le Comité régional du Nord-Pas-de-Calais de soutien à Salah Hamouri organise le lundi 18 janvier 2010, de 10 h 30 à 12 h 30, une réunion publique et une conférence de presse à la Maison des Sociétés d'Arras.
Salah Hamouri est un otage français de l'Etat israëlien
Pour que le 13 mars 2010 ne soit pas la date anniversaire d'une année de détention supplémentaire de Salah Hamouri dans les prison militaires israëliennes et que le gouvernement français fasse le nécessaire pour faire cesser, avant cette date, le scandale de son incarcération, chacun est convié à cette réunion ainsi qu'à rejoindre le Comité national de soutien à Salah Hamouri en signant – en ligne, en particulier, sur le site régional de l'AFPS du Nord-Pas-de-Calais - l'appel du Comité national de soutien à Salah Hamouri ou en rejoignant le Comité de parrainage à salah Hamouri.
Art. J.S. Liberté 62 n°896
Rappel des faits sur la base de la «biographie» de Salah Hamouri exposée en détail sur le site de son Comité national de soutien ainsi que de la «simple vérité».
Rappel des faits
Arrêté une première fois le 30 septembre 2001, juste avant sa rentrée scolaire en classe de première, Salah Hamouri, alors âgé de 16 ans, se trouve placé deux mois en isolement à la Moskobieh, centre d’interrogatoire et de détention de Jérusalem. Il est jugé et condamné à cinq mois de détention pour avoir collé des affiches et fait de la «propagande anti-israélienne» dans le cadre scolaire. Libéré en janvier 2002 après avoir passé le reste de sa détention dans la section des mineurs à la prison de Hasharon, il réintégre son lycée et poursuit ses études jusqu'à l’obtention de l’équivalent du baccalauréat en juin 2003. Il s'engage alors dans des études de sociologie à l’université de Bethlehem. A la fin du mois de février 2004, Salah Hamouri est arrêté une seconde fois alors qu’il passait la soirée chez des amis. Une des personnes présente étant recherchée par l’armée israélienne, l'ensemble des jeunes présents sont arrêtés. Salah Hamouri passe quatre mois en «détention administrative» dans différents camps militaires (Ofer, Katziot puis Maggido) au motif de cette seule présence.
Sept ans de prison pour un «délit» imaginaire
Troisième et dernière arrestation le 13 mars 2005. Alors qu’il se rend à Ramallah, Salah Hamouri est emmené à la prison de Moskobiah à Jérusalem. Il reste trois mois en isolement et en interrogatoire. Un mois après son arrestation, sa famille apprend par la presse qu’il est accusé d’avoir «comploté» avec deux autres jeunes contre Ovadia Yossef, un dirigeant du parti israélien Shass. Un «complot» qui se ramène pour eux, en fait, à être passés en voiture, au ralenti, devant le domicile du chef spirituel de ce parti d’extrême droite ultraorthodoxe quatre mois auparavant. A cela s’ajoute la «présomption» de l’appartenance de Salah Hamouri à un mouvement de jeunesse réputé proche du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) organisation dont il n’a jamais été membre. Un «délit d’intention» est constitué par le tribunal militaire. Salah Hamouri est transféré à la prison de Beersheba où il reste un an et demi pour rejoindre ensuite celle de Hadarim, puis de Rimonim. Le 17 avril 2008, après trois ans d’emprisonnement au cours desquels une vingtaine d’audiences ont fait l’objet de reports successifs faute de témoins et d’éléments de preuve permettant d’établir sa culpabilité, Salah Hamouri est condamné par le tribunal militaire d’Ofer à sept ans de prison pour «complot et appartenance aux jeunesses du FPLP», et ceci à la suite d’une procédure de «plaider coupable» qu'il a été contraint d’accepter sous la menace d'une lourde aggravation de sa peine. Depuis, Salah Hamouri a fait l’objet d’un nouveau transfert et se trouve à la prison de Gilboa au nord d’Israël. Selon les termes du «jugement», il sera libérable le 21 novembre 2011.
«Telle est donc la simple vérité»
«Telle est donc la simple vérité» : sept années de prison imposées par une «justice» de cauchemar pour un «délit» imaginaire La chose semble relever d'un mauvais roman aux allures kafkaïennes. Elle est pourtant réelle et se déroule à quatre heures de vol de Paris, dans un Etat, «ami» de la France et pour un citoyen français.
«Notre jeune compatriote français est donc un otage» indique l'appel du Comité national de soutien à Salah Hamouri signé à l'heure actuelle par des centaines de personalités appartenant à diverses organisations associatives, syndicales et politiques : « Il est otage de l’occupation israélienne qui juge ceux qu’elle opprime. Il est otage de la “justice” militaire israélienne qui l’a contraint à s’accuser faussement sous peine d’une sanction plus lourde s’il refusait son chantage.» Afin de faire plier l'Etat d'Israël et faire sortir le gouvernement français du «silence assourdissant» entretenu autour du scandale de la détention de Salah Hamouri la mobilisation en faveur de la libération de Salah Hamouri s'étend. Dans le département, le Comité régional du Nord-Pas-de-Calais de soutien à Salah Hamouri organise le lundi 18 janvier 2010, de 10 h 30 à 12 h 30, une réunion publique et une conférence de presse à la Maison des Sociétés d'Arras.
Salah Hamouri est un otage français de l'Etat israëlien
Pour que le 13 mars 2010 ne soit pas la date anniversaire d'une année de détention supplémentaire de Salah Hamouri dans les prison militaires israëliennes et que le gouvernement français fasse le nécessaire pour faire cesser, avant cette date, le scandale de son incarcération, chacun est convié à cette réunion ainsi qu'à rejoindre le Comité national de soutien à Salah Hamouri en signant – en ligne, en particulier, sur le site régional de l'AFPS du Nord-Pas-de-Calais - l'appel du Comité national de soutien à Salah Hamouri ou en rejoignant le Comité de parrainage à salah Hamouri.
Art. J.S. Liberté 62 n°896
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