dimanche 15 mars 2009

LES METALLURGISTES DE LA CGT MOBILISES POUR UN SYNDICALISME AU SERVICE DES SALARIES

Les métallurgistes de la CGT mobilisés pour un syndicalisme au service des salariés

Liberté 62 n°803 Par Jérôme Skalski

Les responsables de la métallurgie CGT du Nord et du Pas-de-Calais dressent le bilan du dernier congrès de leur fédération. Une journée nationale d'actions et de grèves dans les entreprises de la métallurgie est programmée pour le début du mois de juin.


C'EST au cours d'une conférence de presse qui s’est déroulée récemment à Arras que les responsables de l’USTM-CGT du Nord et du Pasde- Calais ont voulu dresser le bilan du 38ème congrès de leur fédération professionnelle dont les travaux se sont achevés à Lyon ce vendredi 21 mars.


Un mécontentement grandissant des travailleurs de la métallurgie


Ils ont tout d’abord insisté sur le mécontentement grandissant des travailleurs de la métallurgie concernant les questions de l'emploi, des conditions de travail, du pouvoir d’achat, des retraites et de la pénibilité. «Il y a un mécontentement important qui grandit actuellement a déclaré Jean- Pierre Delannoy, responsable de l'USTM pour la région Nord, parce que, non seulement, les salariés ne voient pas le fruit des richesses qu'ils créent mais en plus, parce qu'il y a une accentuation de lasouffrance quotidienne des salariés qui, de plus en plus, sont soumis à des rythmes et à des cadences de travail infernales.»

Afin d'exprimer ce mécontentement et le faire aboutir par des avancées sur le terrain social, une journée d'action régionale avait été programmée, pour le mois de mai, par les USTM du Nord etdu Pas-de-Calais au cours de leurs congrès régionaux. Relayant cette initiative, le congrès national des métallurgistes de la CGT a décidé d'appeler à une journée nationale de grève et de manifestation pour le début du mois de juin, l'action nationale prévalant sur ce qui avait été décidé et anticipé au niveau du Nord et du Pas-de-Calais.


Des revendications qui correspondent aux besoins des salariés


Abordant la question des salaires et du pouvoir d'achat, les responsables de l'USTM du Nord et du Pas-de-Calais ont souligné certains faits et indiqué le niveau et l'esprit de quelques unes de leurs revendications. «Nous réclamons 1 600 euros net pour vivre correctementa expliqué Gérard Six, responsable du Collectif Automobile CGT du Nord/Pas-de-Calais. C'est vrai, lorsque nous interpellons un salarié qui gagne 1 200 euros net et que nous l'engageons à se battre avec nouspour aller obtenir 1 600 euros net, cela peut lui paraître utopique. Etpourtant, c'est la réalité du coût de la vie qui impose cette revendication comme notre but. Sur la base d'une enquête sur les salaires faite avec les salariés, c'est ce à quoi nous aboutissons : un salaire minimum à 1 600 euros net, c'est un salaire qui colle parfaitementavec les dépenses qui correspondent aux besoins des salariés.»

«Contrairement à ce qui est dit ici et là, a précisé Jean-PierreDelannoy, les trois quarts des entreprises, et pas seulementcelles du CAC 40, font des bénéfices. Ce que nous réclamons, c'est la reconstruction des grilles salariales sur la base d'un SMIC à 1 600 euros net. Il faut savoir qu'en 1983, un ouvrier qualifié percevait, en moyenne, un salairede 25 % à 30 % au-dessus du SMIC. Pour un ouvrier hautementqualifié, cela se chiffrait à 35 % voire 40 % au-dessus du SMIC. Aujourd'hui, l'ouvrier hautement niveau du SMIC !»


Donner une nouvelle impulsion au mouvement revendicatif


«Est-ce que nous sommes capables et est-ce que nous avons la volonté de mobiliser les salariés sur des mots-d'ordre clairs et précis qui les fassent se mobiliser ensemble pour obtenir des avancées?», s'est enfin interrogé Jean-Pierre Delannoy concernant la stratégie syndicale en débat au sein de la CGT : «La condition pour faire reculer lesuper-représentant du capital qu'est Sarkozy, c'est de créer les conditions d'un mouvement de grève très large.Aujourd'hui, nous dénonçons lastratégie qui consiste à morcelerles mouvements revendicatifs.Par exemple, récemment : le4 mars, une action nationale sur la pénibilité ; le 6 mars, une journéed'action sur le pouvoir d'achat desretraités, le 12 mars, les cheminotssur la pénibilité et pour le fret et enfin le 29 mars, à nouveau, unejournée sur les retraites : 4 journées nationales d'action en un seul mois ! Ne pouvions-nous pas appeler à une grande action nationale derassemblement ? Il est nécessaire aujourd'hui que nous dépassions ce stade et que nous donnions une réelle impulsion au mouvement revendicatif.»

«Contrairement aux orientations de la stratégie de «syndicalisme rassemblé» au sommet, la meilleure revendication, celle qui crée l'unité de tous les salariés, a conclu Jean-Pierre Delannoy c'est celle qui vient des salariés. Aà partir de là, les organisations syndicales doivent se mettre à leur service et se faire leur outil.»

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