dimanche 8 mars 2009

LE RIDICULE GOUVERNEMENTAL À L'ORDRE DU JOUR DE LA SALLE D'AUDIENCE

Liberté 62 n°778 - Le 12 Octobre 2007 - 6 -Social

LE RIDICULE GOUVERNEMENTAL À L'ORDRE DU JOUR DE LA SALLE D'AUDIENCE

Poursuivi devant la chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Douai pour port d'arme de sixième catégorie, Gérard Six, militant syndical CGT de Renault Douai et responsable du Collectif Auto du Nord/Pas-de-Calais, a été relaxé.

RELÂCHÉS en première instance par le Juge des Libertés et de la Détention de Lille, 21 sans-papiers engageant le 69éme jour de leur grève de la faim se présentent, vendredi 24 août dernier, devant la Cour d’Appel de Douai du fait d'une décision du Procureur de la République et du Préfet du Nord. A cette occasion, un rassemblement de soutien qui regroupe militants politiques, associatifs et syndicalistes est organisé devant le Tribunal de Douai. Soutenant la lutte des sans-papiers pour leur régularisation de longue date, une délégation du syndicat CGT de Renault Douai est sur les lieux.

Rappel des faits

Les manifestants, nombreux, rentrent dans le Palais de justice. Parmi eux, Gérard Six, syndicaliste de la CGT Renault Douai et responsable du Collectif Auto du Nord/Pas-de-Calais est pris à partie par la police et fouillé. Il porte sur lui un couteau de poche, «casse-croute», de type Laguiole. Motivant leur décision du fait que Gérard Six a tenté d'introduire une «arme blanche» au sein du tribunal, les policiers l'amènent au commissariat central de Douai et le placent en garde à vue près de 4 heures. Suite de cette «affaire», le parquet, représentant du Garde des Sceaux et de la Direction des affaires criminelles, poursuit Gérard Six pour possession illégale d'une arme de sixième catégorie.

Un coup avait été monté contre la CGT


Convoqué à 13h30 ce vendredi 5 octobre au Tribunal de Grande Instance de Douai, Gérard Six n'était pas seul. Place du marché aux poissons, à proximité du Palais de justice, plus de 200 personnes venues du Nord et du Pasde- Calais s'étaient déplacés et rassemblés pour l'accompagner et manifester leur soutien à son égard. Avant l'entrée de Gérard Six dans la salle d'audience, une tribune était organisée au cours de laquelle des représentants de la CGT, de la FSU et du Comité des Sans Papiers sont intervenus tour à tour (voir ci-dessous). Au sortir du TGI, après avoir remercié l'ensemble des manifestants, Gérard Six a voulu souligner le sens de son «affaire» : «Avec cette affaire, je m'étais dit qu' un «coup» avait été monté contre la CGT. Contre la CGT qui est à côté des travailleurs qui souffrent des conditions de travail. Contre la CGT qui est à côté des chômeurs qui souffrent de ne pas avoir d'emploi. Contre la CGT qui est aux côtés des sans-papiers qui souffrent de ne pas être régularisés... Je viens d'être relaxé !» Après avoir été applaudi, il a aussi voulu préciser la portée du jugement rendu : «Cette victoire, a-t-il déclaré, doit maintenant être transformée en rapport de force comme le 13 octobre, à Paris, sur les questions de l'amiante mais aussi le 18 octobre avec la grande manifestation sur les grandes questions qui nous sont posées : la retraite, les salaires, l'emploi, les conditions de travail, et les libertés syndicales ! »


«PENDANT CE TEMPS-LÀ, DE VÉRITABLES TRUANDS, DE VÉRITABLES PATRONS VOYOUS CONTINUENT PAISIBLEMENT LEURS SALES AFFAIRES...»


Avant l'entrée de Gérard Six dans la salle d'audience, une tribune était organisée au cours de laquelle des représentants de la CGT, de la FSU et du Comité des Sans Papiers sont intervenus tour à tour. Extraits.


Intervention de Jacques Leclerc de l'Union Locale CGT de Douai
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«LE ridicule, aujourd'hui, va être à l'ordre du jour dans la salle d'audience. Mais le côté sombre de cette affaire est que nous sommes en face d'une véritable attaque contre notre organisation syndicale alors que le gouvernement avance à grand pas dans ses choix de transformation profonde de notre société. Les réformes engagées et celles à venir sont graves de conséquences et remettent profondément en cause des acquis sociaux arrachés de haute lutte et grâce à l'action acharnée des syndicalistes et en particulier de la CGT. Il y a urgence pour Sarkozy de museler les délégués syndicaux s'il veut continuer ses projets néfastes pour la population. La répression syndicale est engagée et nous n'avons pas d'autres choix que de résister et de nous défendre avec acharnement. Gérard Six fait les frais du combat que ce gouvernement a engagé contre les syndicalistes. Pendant ce temps là, de véritables truands, de véritables patrons voyous, continuent paisiblement leurs sales affaires. Ces derniers jours sont riches en événements au niveau d'un patronat si bien servi par Sarkozy et son gouvernement. Pensez-vous que ces personnages vont être trainés en correctionnelle pour avoir volé quelques millions d'euros ? On peut en douter. L'institution judiciaire préfère s'en prendre aux militants syndicaux, aux membres des associations qui luttent chaque jour contre l'inacceptable, la misère, aux choix de sociétés contraires aux intérets du plus grand nombre.»



Intervention d'Yvan du CSP59
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«GERARD SIX faisait partie de la délégation des métallos de la CGT venue, vendredi 24 août, soutenir les 21 sans-papiers grèvistes de la faim présentés devant la Cour d'Appel de Douai. L'amertume du préfet de région qui misait à l'époque sur une grève qu'il pensait pouvoir liquider en deux temps trois mouvements était perceptible à travers le comportement des policiers ce même jour. Ils perdent leur sang froid, prennent à partie Gérard Six et l'amènent au commisariat central de Douai. Il est mis en garde à vue, soit disant en possession d'une «arme blanche». Cette assignation à comparaitre, aujourd'hui, devant le Tribunal de Grande Instance de Douai ressemble à un canular !»



Intervention de Jean-Pierre Delannoy, responsable de l'USTM CGT Nord
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«NOUS ne sommes pas dupes. L'offensive judiciaire contre notre camarade Gérard Six est un pas supplémentaire engagé par la justice contre les militants CGT les plus combatifs. Peu importe, pour le gouvernement, le motif ou la raison pour justifier ces procédures du moment qu'il s'agit de casser la CGT de classe avec ses militants ! Ce dont nous sommes sûrs, c'est que Gérard Six n' a pas acheté son canif avec les millions d'euros retirés des caisses de l'IUMM ! Par contre, Gérard Six fait partie de ces nombreux militants qui combattent les mesures qui s'attaquent au monde du travail. Nous le disons haut et fort : rien ne nous empêchera de mener notre combat dans l'intérêt des travailleurs. Ce n'est pas ce climat de tension et de répression contre nos militants qui nous détournera de nos objectifs revendicatifs !»

http://www.liberte62.com/article-13081127.html

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