dimanche 8 mars 2009

PLAN DE LICENCIEMENT DÉGUISÉ SUR LE SITE ARRAGEOIS DE HAWKER ENERSYS

Liberté 62 n°777 - Le 5 Octobre 2007- 4 -Social


PLAN DE LICENCIEMENT DÉGUISÉ SUR LE SITE ARRAGEOIS DE HAWKER ENERSYS


Par Jérôme Skalski


Mobilisant une procédure de «Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences» (GPEC), la direction de Hawker Enersys - leader mondial de la batterie industrielle au plomb - programme le départ «volontaire» de 90 salariés de son usine arrageoise.


PEU de temps avant de finaliser l’acquisition d’une usine en Bulgarie, la direction de Hawker Enersys annonçait, au cours d’un CE extraordinaire qui s’est déroulé en mai dernier, son intention de procéder à une « réorganisation » de l’entreprise et à des «négociations en matière de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences» (GPEC). Précision apportée officiellement : «aucun licenciement n’est envisagé».


Une «réorganisation» de l’entreprise


Suite au déménagement, cet été, vers la Bulgarie, d’une unité de production de son usine arrageoise - unité 8 employant près de 100 personnes - et à la signature en juin par les syndicats CFDT, FO et CGC de Hawker Enersys d’un «accord sur la GPEC et de méthode sur l’adéquation des effectifs au contexte économique, et notamment sur la nécessité de la sauvegarde de l’entreprise», l’information tombe fin septembre : le «nombre de salariés dont la rupture d’un commun accord pour motif économique est envisagée» s’élévera à 90 personnes dont «les départs s’échelonneront en fonction des demandes des salariés» sur les 6 prochains mois. Nouvelle précision apportée par la direction de Hawker Enersys : ce procédé ne concernant «que des départs volontaires, le terme «licenciement » (…) ne peut être valablement utilisé pour le désigner».


Le terme «licenciement» ne peut être valablement utilisé


Cette démarche cache cependant mal son nom selon la CGT de Hawker Enersys Arras. «Ce dispositif de GPEC est une véritable arnaque, explique Serge Piedplat, délégué syndical CGT : «On prétend nous faire croire qu’il est «plus social» de procéder à une GPEC plutôt qu’à un plan de licenciement. En fait, on le voit aujourd’hui pour l’usine d’Arras, le départ d’une unité de production pour la Bulgarie s’accompagne effectivement de 90 licenciements ». «Pour la direction, précise Serge Piedplat, la GPEC c’est un moyen de masquer un plan de licenciement sans se trouver contrainte par les articles du code du travail qui l’encadrent». Dans la perspective de défendre l'outil de travail et l'emploi sur le site arrageois de Hawker Enersys, la CGT locale, malgré la répression anti-syndicale dont elle fait l'objet de la part de la direction de Hawker Enersys depuis plusieurs mois, envisage de continuer la campagne d'explication de la situation qu'elle a engagé vis-à-vis de salariés de Hawker Enersys depuis cet été et d'organiser prochainement une action.

QU'EST-CE QU'UNE GPEC ?

La GPEC (Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences), dispositif intégré à la Loi de Programmation pour la Cohésion Sociale du 18 janvier 2005 dite Loi Borloo vise officiellement à «réduire de façon anticipée les écarts entre les besoins et les ressources humaines de l’organisation en terme d’effectifs et de compétences en fonction de son plan stratégique ou au moins d’objectifs à moyen terme bien identifiés».Pratiquement, elle permet à l'employeur d'éviter le recours à une procédure de licenciement économique et aux différentes astreintes et obligations auxquelles cette procédure le contraint.

http://www.liberte62.com/article-12898822.html

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